"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 9 juillet 2012

Les missions régaliennes de l’Empire du Bien…


En ces jours de commémoration du cinquantenaire de la réconciliation franco-allemande, der Französische Kanzlei continue de travailler…

Sous la houlette débonnaire de notre Normale Kanzler, nombre de nos ministres, notamment femelles, ont veillé sans délai, sinon à imprimer leur marque à leur domaine de présumée compétence, du moins à rappeler aux médias qu’ils (elles) existent.
Suffisamment teigneuse et incontournable pour exister et nuire sans se démarquer du Programme Normal, l’une se contentera de supprimer dans un souci d’économie les tribunaux pour sauvageons. Une autre, jugeant sans doute insuffisante la vitesse médiatique de sa motorisation trop exclusivement alimentée par son sex-appeal, enfourche Rossinante et attaque derechef les moulins de la prostitution…  Car il est urgent de se montrer, de se faire connaître… Certaines, en revanche, ont il est vrai tout intérêt à se contenter de signer les papiers qu’on leur présente pour garder leur place, c’est probablement le cas de cette pauvre Delphine Batho aux compétences ministérielles acquises de haute lutte dans les grèves lycéennes et les manifs sponsorisées par la main jaune de Fatma…

Au demeurant, il faut bien que chacune trouve une occasion de se jeter à l’eau ou, du moins, d’ouvrir enfin officiellement la bouche…

C’est ainsi que, en charge du Reichsministerium für Volksaufklärung und Propaganda, Madame Philippetti a consacré sa première sortie officielle à la cérémonie d’ouverture du 66° Festival d’Avignon. Le choix de cette manifestation est déjà tout un symbole quand on sait comment Archambault et Baudriller s’y prennent pour assurer la pérennité du bébé de Jean Vilar… Mais là n’est pas la question.
Tout l’intérêt de la chose tient dans le discours de la dame prenant la suite de Frédéric Mitterrand. Il s’agissait donc du premier discours construit de la ministre devant la presse, discours en quelque sorte inaugural de son mandat, visant à expliciter la ligne d’action et les objectifs concrets du gouvernement dans le domaine de la culture.

Tout pourrait se résumer en une seule des phrases prononcées :

"Moi, je considère vraiment que la culture fait partie du domaine régalien de l'Etat"

- Et d’enfoncer le clou : "Seul l'Etat a la puissance, la légitimité nécessaires pour pouvoir définir des critères applicables partout, c'est-à-dire une forme d'objectivité".
- "On a un Etat qui a été très affaibli pendant les dernières années, au niveau en tout cas de l'Etat culturel"
- Selon elle, l'Etat a, dans le domaine de la culture, "un effet de levier", "grâce notamment à la labellisation par le ministère d'événements ou de structures".
- "A travers le plan d'éducation artistique à l'école, je veux pouvoir faire rentrer davantage le spectacle vivant au sein des établissements scolaires,(…) et ainsi former les spectateurs de demain"…

Agrégée de lettres classiques et sortie de Normal Sup’, Madame Aurélie Philippetti connaît (en principe) le sens des mots.

Qu’est-ce que le domaine régalien de l’Etat ? - C’est "le domaine où l’Etat exerce un pouvoir exclusif que personne d’autre n’a le droit d’exercer sur son territoire, sinon par délégation explicite…"
Et que met-on dans ce domaine ? - Ce qu’on y met est variable et a évolué dans le temps entre l’époque médiévale, Adam Smith et les libéraux contemporains, certes. Mais le contenu n’a jamais subi que des variations à la marge autour de cinq notions, pas une de plus, pas une de moins : Assurer la sécurité extérieur ; Détenir la souveraineté monétaire ; Définir le Droit ; Dire ce qui est juste et… Maintenir l’ordre

Wenn ich höre über Kultur reden, ich… disait l’autre…  

1° note accessoire : Trois jours après la publication du rapport de la Cour des Comptes, Mme Filippetti s'est dite très heureuse d'avoir pu obtenir la reconstitution des crédits pour le spectacle vivant et le déblocage de 23,5 millions d'euros "qui marquent l'attachement du président de la République et du Premier ministre à la défense de la culture en France"

2° note accessoire : Mme Filippetti, a assisté samedi à la première du spectacle de Simon McBurney, "Le Maître et Marguerite" dans la cour d’honneur de la Cité des Papes. Je ne sais pas ce que vaut cette adaptation théâtrale de 3h30 du magistral roman de Boulgakov, mais je retiens les explications données par le metteur en scène dans Libération (comme de juste) : À la fin, Marguerite fait un vœu : libérer Frida de son cauchemar. Et c’est cet acte de compassion qui mène à la libération du Maître et qui permet aussi de libérer Ponce Pilate… Je traduis (ou alors je ne me souviens plus du bouquin) la lecture qu’en fait McBurney : c’est en libérant l’infanticide de sa culpabilité, qu’elle libère l’être aimé de la Vie et libère l’homme du système (Pilate) de sa culpabilité… Joie ! Et McBurney de conclure : "cela nous libère de notre façon de penser, nous qui croyons que rien n’existe en dehors de l'économie et ne voyons pas que c’est du totalitarisme" C’est vrai que ce dernier, nous ne le voyons pas. Merci de nous aider…

Quand j’entends parler de Kultur, je sors mon… quoi déjà ?

10 commentaires:

  1. “Former des spectateurs” : c'est parfait, tout est dit ! Et vive Philippe Muray !

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  2. « Wenn ich Kultur höre ... entsichere ich meinen Browning !. » Et l'autre c'était Baldur von Schirach reprenant une citation d'Hanns Johst lors d'un meeting des Hitlerjüngend.

    Und das ist die wirkliche Kultur :-)

    Déjà l'existence d'un ministère de la Culture est une abomination sans nom. On peut bien dauber tous les régimes communistes passés et présents, il n'en reste pas moins vrai que nous avons un gouvernement qui passe des lois pour imposer une histoire officielle, ainsi qu'un ministère qui impose des artistes officiels, sa vision du beau.

    Pour ma part, je pourrais tolérer l'existence d'un tel ministère s'il n'avait pour mission que l'entretien du patrimoine historique. Quant aux artistes, et bien ils devraient se confronter au marché pour essayer d'exister au lieu de vivre en parasites gavés de subventions et de commandes publiques pour finir en définitive par ne pondre que des bouses inexposables. Et les saltimbanques, ceux qui font vivre "lard de la rue", "le pestacle vivant", et bien ils devraient trouver un deuxième boulot pour croûter.

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    1. kobus van cleef09/07/2012 12:41

      @ amiral koltchak

      un deuxième boulot?
      mais vous n'y songez pas !
      et quand, oui , quand ces malheureux pourraient se consacrer à leur art , bordel , à la création ?
      avec vous, c'est vraiment mozart qu'on assassine ....
      pour le kulturreichminister, rien à dire, les totalitaires ne déçoivent jamais....n'ont même pas l'intelligence de cacher la merde au chat ....et dire que la dame en question est normalienne....ça ternit durablement l'aura de ces braves zigues ( ceci dit j'en connais des biens..)

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    2. Koltchak
      La dame Rosa a squizzé ma réponse à son "groin."
      Je lui disais seulement qu'elle ne pouvait pas avoir compris le clin d'oeil. (vu que son neurone l'a trahie)
      Elle semble ne pas aimer le cochon, en plus.
      Elle en veut à mon groin ^^

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    3. S'occuper du patrimoine historique et artistique, c'était sa mission à l'origine. Mais, les dérives habituelles du clientélisme aboutissent toujours aux mêmes dérives.

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  3. La petite union soviétique continu son bonhomme de chemin, clopin-clopant, elle semble indestructible tant la Connerie y est enracinée.

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  4. "Seul l'Etat a la puissance, la légitimité nécessaires pour pouvoir définir des critères applicables partout, c'est-à-dire une forme d'objectivité"

    Une fois traduit, ça fait froid dans le dos ! Définir des critères applicables partout n'a rien à voir avec je ne sais quelle objectivité : il s'agit plutôt d'imposer à tous une norme totalitaire. Comment ose-t-on sortir de telles âneries quand on se prétend démocrate ?

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  5. Faire entrer le spectacle vivant à l'école ?
    Quand on sait ce qu'ils entendent par là (sketches sur le sida, sur le wacisme, l'immigration, sur l'Autre, sur la tolérance, sur la dégenration (ou dégenrage ?), etc…, le pire n'est pas loin.
    Du bon formatage…

    "Selon elle, l'Etat a, dans le domaine de la culture, "un effet de levier", "grâce notamment à la labellisation par le ministère d'événements ou de structures".
    Quand on voit ce que les subventionnés peuvent pondre, ça aussi, ça fait peur…
    Quand je pense que ces gens ont prôné la décentralisation administrative, pour démultiplier les postes et décharger l'Etat de ses devoirs de maintenance du patrimoine, pour mieux donner de pouvoirs à l'Etat sur ce qui en principe ne relève pas de ses compétences…
    Pays de merdre.

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  6. "La gauche est une salle d'attente pour le fascisme".
    (Léo Ferré)

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  7. Vous savez une majorité de nos concitoyens ont, soit élu, pour ceux qui ont voté, soit fait élire pour
    ceux qui s'y sont refusé, des socialistes.
    Je ne vois donc rien de surprenant à ce que lesdits
    socialistes fassent du socialisme c'est à dire le
    dogmatisme le plus obtus et le plus sclérosé qui se
    puisse imaginer.
    Que voulez vous, il fallait y penser avant...
    Amitiés.

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