L’actualité
est riche de sujets mais je ne les sens
pas. Les ouacances sans doute. Faudrait
quand-même que j’écrive quelque chose pour meubler…
Devant mon café, j’ai attendu le rapace qui sort chaque jour à la même heure de
la crête du nord-ouest encore garnie de névés et vient tourner un long moment en
planant majestueusement au-dessus du champ. Il a été à l’heure… Va-t-il piquer
sur une proie cachée dans les foins fraîchement coupés ou repartir bredouille ?
Je n’ai pas fait attention, distrait par les bavasseries de Fwance-Cul. Une
brochette de critiques littéraires et de libraires s’y faisait mousser sur le
thème "Les romans qui ont marqué
cette année"… Pour moi, rien à en cirer et rien à en retenir…
Toutefois, l’esprit
batifolant à les entendre, je me suis arrêté sur cette question : Quels sont les romans qui m’ont marqué ?
Pas parmi les petites choses publiées ces dernières années puisque je n’ai
quasiment rien lu dans le genre ; mais disons, par exemple, publiés au XX°
siècle ?
Et de
digressions en digressions, j’ai repensé successivement à mon "questionnaire de Proust" publié ici l’an
dernier, puis à l’interview que j’ai consenti il y a peu à un jeune
universitaire bien propre sur lui qui s’efforce de gratter du papier sur le
thème "La
parole pamphlétaire et son nouvel espace de jeu que constitue Internet"
Les étudiants en sciences sociales ont des joies simples…
Bref,
me viens alors l’idée de compléter un chouïa mon questionnaire de Proust car il
me semble honnête de compléter, lorsque c’est possible, les informations mises
à la disposition de mon vaste lectorat afin qu’il puisse discerner d’éventuels conflits d’intérêts. On appelle ça la transparence, je crois.
-
Tout d’abord, s’agissant de l’interview ci-dessus évoqué, pour répondre à la
question "Quelles sont vos références
littéraires ?", j’avais évoqué dans le désordre la
Bible et Dostoïevski pour le "fond" ; Antonio Gramsci et Karl
Schmitt pour la "méthode" ; et, évidemment, Alexandre Vialatte
et Philippe Muray pour la "forme"…
- Ensuite, pour répondre à la question que je me posais tout à
l’heure au café : "Les romans
du XX° qui m’ont marqué", je m’en suis cité deux de chic : "Les deux étendards" de Lucien
Rebatet et "Le maître et Marguerite"
de Mikhaïl Boulgakov. A ce propos, un détail anecdotique mais pas forcément
neutre m’est venu à l’esprit au café : Rebatet a écrit le premier en France
pendant qu’il était en prison et Boulgakov le second en URSS pendant les très
riches heures staliniennes…
- Enfin, histoire d’épaissir
la transparence™, j’ajouterai encore au questionnaire
un extrait de l’interview.
Revenant plusieurs fois en reformulant sa question pour avoir
une réponse, le brave garçon voulait absolument savoir "de quelle idéologie je me réclamais",
"de quelle pensée je faisais la
promotion", toussa en me citant à titre d’exemple une série de
mots-clefs comme pour un QCM au Brevet des collèges. Donc, voilà textuellement
ma réponse :
"- Ça vous travaille, hein ? Il vous faut me faire
entrer dans les cases. Je vous comprends…
Que
dire... Anar de droite cherchant à ne pas trop perdre en route la Doctrine
sociale de l’Eglise, ça vous irait ? Libéral en économie farouche partisan
du principe de subsidiarité mais avec des nostalgies jacobines à la Michel
Debré et un penchant réprimé vers un despotisme éclairé manière Poutine ?
Débrouillez-vous avec ça…"
Dieu
sait comment il a pu se traduire ça en "une définition ne se réduisant à
aucune autre". En général, c’est avec des trucs comme ça que l’on "sort
de l’échantillon"… De toute façon, je m’en fous.
Mais,
comme dit l’autre, les lecteurs ont le droit de savoir^^…
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