Nicolas a recouvré sa liberté d’aller
et venir. Mais sans plus… Ils ne vont
pas en rester là et… nous non plus !
- Petit
compte-rendu parmi d’autres d’une audience de cette nuit :
« Ils étaient huit, pour un
procès qui dura de 13h30 à 3h du matin, du 10 au 11 juillet 2013, à la 23e
chambre. Parmi eux, beaucoup de jeunes hommes, mais aussi une jeune fille et un
père de famille. Ils étaient accusés d’avoir porté des coups à des policiers le
26 mai.
Ces policiers même qui reconnaissent
devant le tribunal avoir reçu l’ordre de ne pas porter de brassard, ceux qui
souhaitent arrondir leur fin de mois [1], et ceux-là
aussi qui frappent les manifestants, voire leur collègue par mégarde avant de
s’empresser d’accuser des jeunes qui avaient pour seul tort d’être là.
Trois d’entre eux, en effet, se sont
vus accuser de violences pour cette dernière raison. Un CRS, pris dans la
tourmente du 26 mai, frappa un de ses collègues par inadvertance. Celui-ci se
vengea immédiatement sur ces jeunes. Celui-là lui fit alors savoir qu’il était
coupable, mais le CRS n’arrêta pas ses coups : « On dira que c’est
eux. » Après 48 heures de garde à vue et un procès, l’un des jeunes
concernés par les coups du CRS doit tout de même leur verser plus de 1000
euros !
Les autres s’en tirent mieux :
pour la plupart, ils écopent de 300 euros d’amendes, à payer en trente jours,
même si deux mois [2] de prison ferme avaient été requis contre eux. Quand
bien même le procureur fut le plus nuisible possible, la juge, très rigoureuse,
s’en tint aux faits et ne salit pas les casiers judiciaires des prévenus.
Elle sut même s’amuser des manœuvres
policières pour ce qu’elle considérait comme la plus grosse mobilisation de ces
dernières année : à ce père de famille venu avec trois kilogrammes de
tomate, prétendument pour pique-niquer, qui riait de l’accusation d’armes par
destination, elle répondit : « Cela dépend. Étaient-elles
congelées ? »
En fin de compte, le sérieux de la
juge, la qualité des avocats, et peut-être l’anticipation du 14 juillet pour
tous, ont conduit, après délibération, à deux relaxes et six amendes. »
[1] Car
désigner comme coupable "celui qui portait un sweat MPT" est un aveu
de malhonnêteté, puisque des milliers de personnes le portaient ce soir-là.
[2] Sauf
pour l’un d’entre eux, le seul qui fut insolant, qui risquait quatre mois de
prison ferme.
Merci à LR&LN
- Valls et Taubira se gardent bien
de lire leurs Dalloz…
NOTE SUR
"L'AUTORISATION" DE MANIFESTER A L'INTENTION DE CEUX QUI VEULENT NOUS
APPRENDRE LE DROIT...
Comme l'a précisé Jean-Paul Garraud, dirigeant de l'Association Professionnelle des Magistrats, le droit de manifester n'est pas soumis en France à un régime d'autorisation préalable, mais seulement de déclaration préalable ; la simple participation à une manifestation non déclarée n'est pas répréhensible, seul l'organisateur est punissable dans cette hypothèse (article 431-9 du Code pénal)...
"À défaut d'identifier l'organisateur d'une manifestation qui lui déplaît", le pouvoir politique a donc cherché à donner une nouvelle qualification juridique au mouvement qui se déroulait ; c'est ainsi qu'est sortie la notion "d'attroupement" qui, susceptible de causer un trouble à l'ordre public, constitue une infraction dès lors que la sommation de se disperser reste sans effet.
Selon les magistrats, la préfecture de police s'est dispensée de ces sommations, ce qui n'est possible que lorsque les policiers sont attaqués ou menacés, ce qui n'était pas le cas. Aussi, en l'absence d'infraction, l'interpellation de Nicolas Bernard-Buss et de ses amis est irrégulière. "Pour reprendre une jurisprudence constante de la Cour de cassation, si l'interpellation est infondée, tous les actes qui suivent (ceux qui n'auraient pas existé sans celle-ci) ne sont pas plus fondés. Ils sont irréguliers."
"Il n'y alors plus ni rébellion puisque les policiers n'ont pas agi dans un cadre légal, ni refus de prélèvement ADN puisque ce prélèvement ne peut être effectué qu'auprès de suspects interpellés légitimement", rappellent les magistrats du collectif."
(Merci à Jean-Fred.)
- Ah oui ! Par
ailleurs :
Dimanche dernier, Sa
Certitude Pierre Moscovici, ministre de l’Economie, le "Premier économiste
de Fwance" donc, a, euh… brillé de tous ses feux aux "Rencontres"
organisées par le think-tank "Le Cercle des Economistes", dans le
grand amphi de la fac de Droit d’Aix en Provence.
Par charité, on n’en
retiendra que ceci.
RépondreSupprimerL attroupement n est pas nouveau, c est l objet de l art. 431-3 du code pénal.
Les sommations sont toujours faites par le commissaire de police qui commande toujours l escadron. Au besoin par une fusée rouge.
L usage de la force est autorisé pour la défense de la position tenue, quand en face on essaie de demonter le barrierage ou passer en force, ou qu on essaie de bloquer une rue avec du matériel tiré de sa voiture comme le néo martyr.
Maître machin peut aussi citer l article sur la fausse monnaie, il sera tout aussi à côté de la plaque.
Ça ne convaincra que les ignorants qui ferait quand même bien de prendre des cours de droits avant de venir dans la vie réelle.
A.g.
Bien sûr mon chou que "l’attroupement" n’est pas nouveau. Garraud n’a jamais dit ça puisqu’il ne conteste pas l’existence d’une réponse pénale à cette notion prévue par la loi. On notera d’ailleurs que le recours à cette notion est bien pratique puisqu’elle laisse à l’OPJ sa libre appréciation du "SUSCEPTIBLE de troubler l’ordre public" pour appeler à la dispersion à tout moment, y compris avant tout geste d’agression contre les forces de l’ordre ou constat effectif d’un début de "trouble".
SupprimerDans le cas évoqué, ce n’est pas Garraud qui parle d’absence de sommation, c’est le juge du siège.
Alors refourrez dans votre poche votre article 442 du code pénal sur la fausse monnaie et laissez les ignorants s’indigner dans le "réel".
Ah ça pas agréable quand on se fait torcher, hein ?
RépondreSupprimerSans la diversion sur un article qui n'à rien à voir, l'infraction, sur la base du 431-3 elle est bien constituée. Celle qui ne devient pas "pratique" par opportunité au vol, mais constatée par agent assermenté sur procès-verbal. Un detail. Un trouble à l ordre publique matérialisé -pas de chance- par le tas de ferraille en pleine voie de circulation déposé avec des potes.
Donc sa démonstration à base de jurisprudences, c'est juste du flan.
Le magistrat du siège ?
La bonne blague.
Qui, lesquel ? Celui qui lui a maintenu l'amende après la peine de prison effectuée -bonne conduite et grace déduite- en appel ?
Il a l'air de vachement penser différemment...
Va falloir se mettre à niveau si ça se durci, après les vacances car question mobilisation il n' y a guère que les veilleurs qui sont honorables, vous risquez des indignations bien plus douloureuses.
A.g
Pour ce qui est du "tas de ferraille" dans le dossier en question, merci à l'occasion de me donner les références. Et pour la "grâce". Et on en restera là, merci d'être passé.
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