Moi aussi…
Oui, j’y étais. C’était hier "Jour de Colère"
et j’y étais. Pour dire vrai, j’aurais un peu hésité sans l’occasion d’en
profiter pour déjeuner avec quelques potes aussi divers que Corto, Boutfil, Carine, Vlad, Lo, la Plume, Orfeenix… avant d’aller défiler avec eux. Trempés
sous la pluie à ne plus avoir un poil de sec, nous n’y étions pas qu’avec les nôtres, certes. Nous étions,
le plus souvent ensemble, parfois
seulement en même temps, avec une foule
d’inconnus. Une foule qui, sans doute et même sûrement, n’avaient pas en commun
un même programme (d’ailleurs, dites-moi
un peu où sont les programmes de ceux
qui se pincent le nez ?).
Mais une foule partageant la même colère.
Une colère trouvant sa source pour certains dans la déception du cocu humilié ;
pour beaucoup dans l’inquiétude raisonnée de voir détruire méthodiquement ce qui nous lie ; pour tous dans la
rage d’être ignorés, méprisés, ridiculisés, traités en quantité négligeable par
des petits marquis mondains. Une foule qui avait aussi quand-même autre chose
en commun : Composer un peuple. Ou, du moins, de partager un vivre ensemble, sur un même territoire dans sa diversité. Qu’est-ce que j’ai dit là ? J’ai dit vivrensemble et diversité ? Oui, je sais, j’ai lu ; je confonds tout. C’est
pas ça, ça ne peut pas être ça. C’est
forcément autre chose et on sait
parfaitement ce que c’est : Ce n’était pas du être-ensemble, c’était la haine.
Ce n’était pas de la diversité, c’était
de l’hétéroclite. C’est même écrit
dans le journal….
Bien sûr, j’y suis allé sans illusions. Le "tout sauf Sarkozy" n’était pas un
programme de gouvernement mais, à base de Fouquet’s et de yacht à Bolloré, c’est
ça et seulement ça qui a fait la différence pour faire gagner le pédalonaute. Un
"tout sauf Hollande" à base
de Leonarda et de scooter n’est pas non plus un programme et on peut craindre qu’il
aurait autant d’effets décevants que l’hystérie précédente vu ce que promet l’alternance
potentielle chez nauséelites…
Mais j’y suis allé quand même parce que
si le "tout sauf Sarkozy" était
sans contenu, il a été tactiquement et cyniquement efficace pour le faire tomber. Alors, au point où on en est - et ce n’est pas fini - on ne va pas froncer
le nez devant le "tout sauf Hollande".
Ni mégoter sur les moyens en ayant les vapeurs de diva d’une groupie d’Elisabeth
Levy chez Causeur ou les alarmes angoissées d’un Benoit Rayski chez Atlantico.
Je n’évoque évidemment là que des gens dont les arguments sont en général de
qualité. Les autres font leur job de répétiteurs besogneux de la religion d’Etat.
Laissons-les touiller fébrilement la petite soupe dont ils se nourrissent.
Donc, j’y étais. Bien sûr, je n’étais pas partout. Mais j’ai
remonté une bonne longueur du cortège. J’ai vu de tout. J’entends par là que j’ai
vu le pays réel. Oui, j’ai entendu
chanter des trucs qui causaient d’Hollande et de quenelle. J’ai aussi très
souvent entendu chanter la Marseillaise, toujours sans une faute mais souvent
avec des accents de… banlieue. Je n’ai pas vu d’ananas. Mais j’ai vu des nanas.
Des bourgeois, des ouvriers (il en reste), des petits-blancs et des
petits-beurre… J’ai eu du mal, au faciès,
à repérer des intégristes catholiques…
Je dois être miro. Je n’ai pas vu de drapeaux choquants. Les fleurs de lys ? Oui, sur les drapeaux des
provinces ou régions où elles ont toujours figurées (Koltchak n’a pu venir…) Cette fois-ci, il n’y avait pas de
mômes et pas de poussettes. Pour ceux qui s’en gaussaient lors des manifs pour
tous, c’était bien le signe que les ligues factieuses de février 1934 avaient
décidé de renverser la démocratie. Des fascistes ? Allez savoir s’il en
existe encore assez pour qu’on les voit.
Mais des fâchos ? Oui ! Il n’y avait même que
ça !!
D’ailleurs, tout le monde les a vus. Lisez le journal.
Même l’anonyme qui a commenté chez Corto (dont
je vous conseille de lire le compte-rendu) a tout vu. Il devait avoir des
lunettes spéciales.
Ceci-dit, Valls a encore sauvé la République. Cébien. 250 interpellés baladés dans les
commissariats et 12 blessés parmi les forces de l’ordre. Manuel "condamne avec la plus grande fermeté les
violences contre les forces de l'ordre commises par des individus, des groupes
hétéroclites, de l'extrême et de l'ultra droite" Cébien. S’agissant de ces débordements violence, on ne
saura évidemment rien des origines ethniques géographiques des violents,
ni des auteurs des slogans contre les juifs. S’agissant d’une manifestation autorisée, on remarquera toutefois qu’on
ne parle plus d’éléments incontrôlés comme aux grandes heures des défilés de la
Bastille à la Nation…
Ah oui ! J’ai fini de sécher dans le train…
Content de voir que tu es rentré en bon état parce que quelle aventure ! tout de même, on est encore vivant malgré le déchaînement de violence indescriptible que les médias nous ont conté aujourd'hui !
RépondreSupprimerA la prochaine, l ami !
Il est très bon ton compte-rendu. C'est tout à fait ça.
RépondreSupprimerDes fachos-extrêmistes-intégristes-provocateurs, je n'ai pas vu la queue d'un.
Désolée d'avoir marché si longtemps à côté de toi sans t'avoir décoché un mot: j'étais enfouie dans ce qui me restait de sec et j'étais gelée!
Ça va? Pas de rhume?
Pas grave... C'était réciproque (Moi pas gelé mais en immersion sans tuba et difficile d'avancer avec un sac à dos lourd de flotte, sur le pavé avec des palmes...) Non, pas de rhume.
Supprimerça pour être mouillés, on s'est mouillés au propre comme au figuré ! on a pas tout vu apparemment ! ni tout entendu, quand au débordement , on a pas vu non plus
RépondreSupprimerj'espère que tu n'as pas attrapé froid dans le voyage, moi, j'ai mis du temps à sécher...lol...
bises
La broderie, ça rétrécit au lavage ?
SupprimerBin moi, j'ai mis la clim à 25°dans la voiture, j'ai pas réussi à sécher !
RépondreSupprimerTu est sûrement arrivé avant moi.
Tout était détrempé dans mon sac et sur moi. Même chose pour nous tous, je pense.
Les plus malins sont les Homen !
J'espère qu'ils n'ont pas pris trop froid...
Corto
ce déchaînement est une bonne réponse à tous ceux qui nous disent que cela ne sert à rien !
La façon dont certains nous ont zappés ou ont tenté de nous discréditer en dit long sur la peur qu'ils prennent devant l'unité.
Ils écrivaient sur quel journal, nos deux journalistes, au fait ?
ils étaient du journal " PRESENT "
Supprimer@ Carine - Bien fait ! T'avais qu'à privilégier les "transports doux" à faible "signature carbone". Moi les sièges de la SNCF ont tout épongé en 2 heures...
Supprimer@ Danielle - ça confirme bien qu'on était entre fââchos...
Très beau compte-rendu. Bravo !
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