Lors
d’une de ces conversations de coquetèle où
le souci de tenir son rang vous contraint parfois à meubler la conversation, j’évoquais récemment le fait que si mes quatre
enfants avaient tous la chance d’avoir du travail, c’était probablement dû au
double fait qu’ils bossaient tous pour des actionnaires étrangers et, sans
doute plus qu’accessoirement, qu’ils faisaient tous des jobs qui n’existaient
pas de mon temps. J’entends par là
que soit leur métier n’existait pas,
soit leur mission bestialement commerciale consistait à vendre des produits qui n’existaient pas encore.
Pourquoi
vous causer de ça ? Parce que je sors de prendre mon café en prêtant une
attention distraite au fond sonore généreusement fiscalement dispensé
par Fwance Cul’. Après une interview de Chantal Delsol veillant intelligemment à
où elle posait ses pieds comment elle tournait sa langue, puis de Taddei
taillant à Caroline Fourest un costume mérité quoique politiquement correct, j’ai
oublié de cliquer sur l’espèce de briquet qui allume ou éteint le poste… Du
coup, j’ai eu droit au début de l’émission "Les pieds sur terre"
consacrée aujourd’hui aux années d’odyssée d’une dame envahie par des tumeurs
incurables.
C’est
ainsi que j’ai pu profiter des échanges non dépourvus d’humour de l’héroïne sortant
de sa première radiothérapie, accompagnée de sa filles et de copines, avec… la psychologue perruquière…
La
psychologue perruquière, donc, qui œuvre dans les hôpitaux en recevant les
usagers choppés sans débander à la sortie de leur première séance de chimio ou
de radio.
J’ai
évidemment tout de suite eu une pensée dévote pour Muray. P’tain ! Voilà
un emploi autrement plus utile pour lutter contre l’exclusion sociale des femmes que celui d’animateur de proximité !
Et
tout de suite après, j’ai forcément revécu ces deux années et demi de combat
aux côtés de Madame Plouc. Bientôt six ans qu’il a fallu rendre les armes et
pourtant c’était comme hier…
A
l’époque, sans qu’on ne lui demande rien, le CHU nous donnait d’office les
heures de visite du marchand de postiches dans le service. De psychologues ?
Point avant la proposition d’accompagnement des soins palliatifs en fin de parcours… Principe de précaution et cellule d’assistance psychologique
aidant, c’est à ce genre de détails qu’on mesure le chemin parcouru sur la voie
du progrès.
Faut
dire que Madame Plouc se foutait éperdument de ça dans un contexte où son pronostic vital se trouvait brusquement
nettement plus engagé sous Sarko que
sous Vincent Auriol. Elle avait donc refusé la perruque pourtant aimablement
prise en charge par la Sécu. Dès la veille de la première chimio, elle avait
adopté une coupe maison à la Jean Seberg dans "A bout de souffle"
(sic), histoire de limiter le déprimant volume des touffes de cheveux qui
allaient ensuite tomber dans le lavabo à chaque brossage…
Le
seul moment où elle s’est préoccupée de la question fut à l’approche du mariage
de notre fille, survenu par la grâce de l’Esprit Saint dans une phase de
rémission momentanée : Trouver un "chapeau" à la fois ayant de
la gueule et suffisamment couvrant qui soit suffisamment discret pour pouvoir
le garder à table… On a trouvé.
Pour
le reste du temps, foin de perruque ! Le foulard suffit. Un bien-de-chez-nous.
Mais pas comme la Mère Denis gardant ses oies. Plutôt le genre canaille,
pirate, à la corse, le truc noué sur le côté comme on imagine la Colomba de
Prosper Mérimée… Pas de hijab, faut pas déconner quand-même !
Y a de l'émotion dans ce billet, j'aime bien !
RépondreSupprimerj'ai connu la perruque qui a fait quelques mois dans le placard ...maintenant c'est le tour de ma belle fille de porter des fichus coquins ...on n'oublie pas .
RépondreSupprimerHa ha, moive aussi j'l'ai entendu l'émission, en ouature, c'est d'ailleurs rare, j'étais en retard....
RépondreSupprimerPsychologue perruquiere, ça existe ça ?
On dirait....
Dieudo mb2 dit qu'il y a bien des philosophes millionnaires comme des coiffeurs cosmonautes.... on peut donc admettre que les psychologue perruquiere existent....
Le tout est de savoir pour combien de temps, par quoi, par qui seront elles évincées ?
Quel métier improbable, quelle dénomination baroque, quel catoblépas linguistique va les ranger au rayon des farces et attrapes ?
Vous en aviez, y a pas si longtemps, fait une liste, mais j'arrive pas à la retrouver...
Si vous pouviez....
http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2013/06/emplois-productifs-davenir-etc.html
SupprimerMoi aussi je l'aime beaucoup ce billet!
RépondreSupprimerNous pouvons témoigner qu'elle t'accompagne partout, et c'est très bien ainsi.
RépondreSupprimerBonjour Plouc, c' est pudique et touchant à ton image!
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