"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 6 avril 2015

L’annonce faite à Marianne…



- Comment cela pourrait-il se faire puisque je suis dans la merde ?
- T’inquiète ! Ya pas de souci...

L’autre jour, en déplacement dans l’Oise histoire de montrer que nous avons encore, ici et là, quelques industries qui marchent, François II Pédalonaute a fait une annonce :  
Une de plus… Il a évoqué la création d’un « compte personnel d’activité ».
Et il a précisé qu’il s’agissait d’un "nouveau pas dans la sécurisation de l’emploi". Bien.

- D’abord, kéksé que ce truc qu’il nous sort du chapeau sans prévenir ? Il s’agirait, à l’écouter, "d’un pas de plus vers la constitution de droits sociaux attachés à la personne, plutôt qu’au contrat de travail". Cool !
Mais encore ? S’agit-il d’un nouveau droit pour les salariés ? Il a dit que ce serait un véritable capital des salariés qu’ils pourraient garder tout au long de (la) vie professionnelle.  
Il s’agirait donc d’un compte pour accumuler un capital qu’on puisse utiliser. Notre Pédalonaute étant présumé avoir été (occasionnellement) à la Cour des comptes où il émarge toujours pour la retraite et avoir donné des cours d’économie. Il sait donc de quoi il parle.  Et il en parle bien :
Citant le compte personnel de formation, le compte pénibilité, le compte épargne-temps et la possibilité de garder sa mutuelle lorsqu’on change d’entreprise, il a affirmé : Avec l’ensemble de ces droits, il y a la possibilité de se constituer ce que j’appelle un "compte personnel d’activité", ce qu’on a accumulé tout au long de sa vie, que l’on peut utiliser tout au long de sa vie professionnelle. Déjà, la vie professionnelle déborde la vie tout court. Je dois avoir faux quelque part…
Mais à une condition, qu’il a dit le chef : "Que l’on puisse garder ce compte quand on change d’emploi, quand on change d’entreprise, quand on change de région. Cela peut arriver donc ça leur appartiendra, ce sera le capital des salariés, ce sera à eux et ils en disposeront comme ils le voudront, tout au long de leur vie professionnelle"Ils disposeront de quoi ?
Il y a du flou dans la vision…Curieusement, il n’a pas dit "Je" comme à l’accoutumé (J’ai décidé, je ferai,…) et n’a surtout pas annoncé de calendrier. Il a seulement souhaité que grâce à ce "compte personnel d’activité, les salariés aient une conception longue de leur vie sans être toujours dans l’inquiétude du lendemain". Que c’est beau ! 
On a aussi appris que "Si nous voulons donner plus de souplesse, si nous voulons faciliter la vie des entreprises, il ne peut pas être question de créer de la précarité pour les salariés". Et il a ajouté avec cette forme de phrasé qu’il affectionne : "Je parlais de la confiance des chefs d’entreprise pour investir, il y a aussi la confiance des salariés pour consommer, pour acheter, pour s’équiper"…
Prenez tout ça, secouez bien et tâchez de me trouver ce qu’il peut bien y avoir dedans ; je veux dire dans ce compte en capital, pas dans le Pédalonaute…

- Mais c’est sans importance. Cette annonce ne contient à l’évidence que du vent, inspiré sans doute du "compte social universel" qui pourrait englober les comptes formation et pénibilité ; idée sans lendemain que tout le monde a déjà oublié, lancée en décembre dernier par Manu la Mâchoire, sans doute pour tenter de sauver ce qui pouvait l’être du compte de pénibilité en le noyant dans autre chose…  
Ce qui est important dans cette annonce probablement destinée à faire pschitt comme le reste, c’est bien sûr qu’elle vient confirmer une fois de plus que l’exécutif ne sait plus qu’annoncer pour annoncer, pour meubler le temps de l’annonce. Et que lorsqu’une idée (ça va du CICE à l’interdiction faite aux sacs d’os de monter sur les podiums) connaît un débit d’ébauche de semblant de mise en œuvre, on se dépêche de passer à autre chose pour en masquer le virage en eau de boudin anticipé d’entrée de jeu.
Surtout, annoncer ce truc en Province en disant qu’on consultera les partenaires sociaux mais qu’il n’y aura pas lieu à négociation, au moment même où syndicats et patronat sont en pleine conférence sociale avec les ministres du travail et de l’économie traduit une curieuse conception de la stratégie et de la tactique sachant la susceptibilité des dits "partenaires"…
Mais comme le disait Chirac, ça leur en a touché une sans faire bouger l’autre tant les annonces faites par le chef sont sans importance…

Ce pays est gouverné.

6 commentaires:

  1. Il me rappelle de plus en plus la phrase célèbre de l'ancien patron de la Fed, Alan Greenspan: "si vous m'avez compris, c'est que je me suis mal exprimé". Navrant...

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  2. CPEG donc!le probleme est que le gouvernail est cassé,dur contre la tempête.
    Dominique.

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    1. kobus van cleef07/04/2015 23:26

      cpeg? ce pays est gouverné
      ce qui s'appelle gouverné , hein , on ne rigole pas au fond !

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  3. Plouc'em je pensais que vous comprendriez mon acronyme,inspiiré de votre phrase finale mais aussi de un de vos lien,H16,Kobus a compris le sens :) Kobus,je suis a consulté la même blogosphére que vous quasiment,je vous "vois"très souvent!
    Dominique.

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    1. kobus van cleef08/05/2015 20:58

      ha oui,ça pour consulter,je consulte
      c'est parce que je n'ai plus la force d'insulter
      mais ça pourrait revenir

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