Le psychodrame "Tel-Aviv sur Scène" a inspiré
mercredi à Christian
Combaz un billet sur Figaro.vox que je vous invite à lire en entier. En voici les
dernières lignes :
« (…) En fait la
ville de Paris ne se contente pas d'amuser le peuple quand il reste de
l'argent, quitte à emprunter quand il n'en reste pas, elle profère des
jugements sur la marche du monde, elle fait de la géopolitique, du commentaire
à chaud, et de la morale et de la pédagogie, le tout en affectant l'humble
détermination des gens qui ont le destin du monde entre leurs mains. On se
souvient sans doute que pendant la semaine où l'on cherchait les survivants à
Kao-lak [Cf. tsunami Thaïlande NDLR], Anne Hidalgo, alors première adjointe, avait
imaginé de ceindre les arbres des Champs Elysées d'un crêpe noir. Cette fois il
suffit de la citer pour sonder la profondeur de sa réflexion: "Au
Moyen-Orient comme ailleurs, la doctrine de Paris est intangible: elle consiste
à encourager plutôt qu'à réprimander, à échanger plutôt qu'à boycotter, à
dialoguer plutôt qu'à excommunier".
L'idée que les
Parisiens puissent n'attendre de leur maire aucune doctrine en matière
internationale a-t-elle jamais effleuré Mme Hidalgo? Présenter de surcroît sa "doctrine"
comme intangible, en montant sur ses grands chevaux comme si l'on siégeait en
séance plénière à l'ONU, n'est-il pas légèrement immodeste? Certains se posent
la question. Nous nous la poserons avec eux. »
Christian
Combaz
- La réponse à la
question est toute vue… A fortiori dans notre cher vieux pays où dorénavant
l’émotion a remplacé la réflexion et la sensiblerie la sensibilité, où,
surtout, la morale se résume au légal et où les responsables politiques se sont
appropriés la fonction épiscopale de dire
le bien, il est injuste de taxer dame Hidalgo d’immodestie… En effet, elle
assume pleinement la totalité de ses responsabilités pour le bien commun des acurabas qui lui sont
confiés. Et cela, j’ose le dire, en parfaite cohérence avec le principe de subsidiarité que nous devons
– que ça plaise ou non – à la Doctrine Sociale de l’Eglise !
Certes, nous
connaissons tous des politiciens qui ne débordent de leurs fonctions que par
effet d’aubaine.. Mais pourquoi devrions-nous a priori suspecter dame Hidalgo d’immodestie
dans sa "doctrine" ?
- Voyons les choses
telles qu’elles sont : En fait sinon en droit, comme périodiquement au
Vatican, le siège du pouvoir central est vacant. Parmi celles qui n’ont pas
encore été officiellement sous-traitées à des tiers extérieurs, nombre de
missions régaliennes exigeant de la puissance et souvent le recours à la
violence d’Etat ont été abandonnées par juridisme ou manque de courage à des
instances de pinaillage fonctionnant sur le mode des tribunaux civils. Et pour
ce qui reste, l’action se limite à faire des moulinets de bras, à lancer des
anathèmes avec force crispations de mâchoires, à commenter les faits divers, à
proclamer des menteries avec fermeté,
etc.
Bref, la Défense est
hésitante, la Finance inexistante, la Diplomatie illisible, l’Education risible
et la Justice complice…
La nature ayant
horreur du vide, il est donc logique que les barons locaux, convaincus d’être
dépositaires de la vraie Foi et soucieux (hum…) du bien-être de leurs concitoyens,
s’occupent de tout, et notamment de Diplomatie, de Justice, d’aide au
tiers-monde, etc. pour pallier la carence du gouvernement… C’est d’ailleurs une
avancée vers l’horizon indépassable où le vieil Etat-Nation finira de se
dissoudre dans le Grand Tout (ou le Grand Rien mais il reste un petit doute là-dessus
car rien n’est parfait…)
L'État, c'est le plus froid des monstres froids. Il est froid même quand il ment ; et voici le mensonge qui s'échappe de sa bouche : « Moi, l'État, je suis le peuple. » disait Nietzsche.
RépondreSupprimerLe Nain