La station balnéaire saisonnière de Paris-plage, création exemplaire du
boboïsme Rive-Gauche et Place des Vosges réunies, n’échappe pas au contrôle
sourcilleux de la police de la Vertu. Informelle mais bien réelle, ce n’est
certes pas la même qu’à Téhéran ou chez l’EI. Mais sa légitimité ne saurait
être contestée. En effet, sa vocation et sa mission sont de veiller à
entretenir le fonds de commerce des
assocs’ et autres groupuscules subventionnaires dévolus à promouvoir la dignité
et le statut de l’Autre. L’Autre étant par nature et destination
scrupuleusement sélectionné selon des critères qui, parfois, comme femmes
varient…
Les méthodes d’intervention de cette police de la Vertu sont multiples et
variées. Il est rare qu’elles nécessitent l’envoi de troupes nombreuses amenées
sur zone en cars comme de braves CRS. Ceci pour trois raisons : La
première, c’est que les effectifs d’intervention ont fondu comme neige au
soleil (que sont les
gros bras de la CGT d’antan devenus ?) La deuxième,
c’est que les cars font de plus en plus défaut du fait des soucis budgétaires
des communes (et… des
claques aux dernières municipales) La
dernière, enfin, c’est que ce n’est pas la peine ! Il suffit de deux ou
trois guignols le cul sur leurs chaises et s’aidant du renfort d’une douzaine
de sigles d’assocs’ fictives pour déclencher et enfler une indignation sur les réseaux sociaux ; indignation sur-jouée reprise avec gourmandise par les médias
avides de news meublant leurs rubriques
de faibles divers et souchiens écrasés…
Et pour finir de crédibiliser le scandale, c’est alors à tous les coups qu’un
connard lambda, orgueilleux titulaire d’un strapontin dans le landerneau
politique, va voir là l’occasion de faire parler de lui en "enfonçant le
clou"… Bref, investissement réduit
et rendement élevé…
Mais revenons à Paris-plage. La delanoèsque parasolisation des voies sur berge ne permettant pas comme à
Palavas de faire trempette dans la décoction de rats crevés et de
je-ne-saurais-dire où vogue lascivement le bateau-mouche, des animations sont nécessaires. A ce titre,
les "journées à thème" sont une bonne chose. Elles permettent à la Parisienne
parasolisée de s’évader : Allongée
sur son transat, tapissée de Bergasol, protégée du soleil francilien par son
numéro de Gala déployé à la page du
test "Quelle bimbo sommeille en vous ?", les pieds bien au chaud
dans le sable de carrière bulldozérisé là par Caterpillar, elle peut fermer les
yeux et se rêver être sur la plage de Phuket, de Copacabana ou d’Hawaï sous les
palétuviers en plastique tant célébrés par Gauguin (à moins que ce soit par Philippe
Muray, je m’y perds…)
Jeudi prochain, donc, le programme des festivités propose une
"journée" consacrée à Tel Aviv et à ses plages, "haut lieu de la
fête à travers le monde"… En partenariat avec la capitale économique
d’Israël, Paris-plage prendra le temps d’une journée le nom de "Tel-Aviv sur Seine"… Outre les animations ludiques spécifiques et
gratuites prévues, la presse française est enchantée de nous préciser que des "foodtrucks"
proposeront des spécialités locales (peuvent pas dire camions-pizzas comme tout le
monde ?)
Bref, tout ça est cool,
non ?
Mais je me marre… Car que croyez-vous qu’il advint ?
Attentive à varier les divertissements festifs qu’elle propose à ses chers
petits, Mairidalgo soi-même en est réduite à déplorer les effets dont elle
chérit tant les causes… Et ça, c’est vraiment injuste !
- "Si cet événement obscène
n'est pas annulé", l'association CAPJPO-Europalestine "Coordination
des appels pour une paix juste au Proche-Orient" (d’où elle sort celle-là ?) a appelé hier à manifester toute la journée de jeudi
pour "dénoncer sur les berges de
Paris Plages cette scandaleuse propagande de l’Etat terroriste d'Israël."…
- Aussi sec, dame Danielle Simonnet dont vous savez tout
et n’ignorez rien a saisi l’aubaine pour se faire inviter à la matinale de France
Inter afin "d’enfoncer le clou" ! Faut dire qu’elle est non
seulement conseiller municipal de Paris mais aussi "coordinatrice
nationale du Parti de Gauche". Une occasion à ne pas rater de sortir du
néant avec une audience nationale à l’heure du petit-déjeuner…
Je me marre parce que tout le monde trouve son compte dans ce non-évènement
qui tourne à l’enfumage :
- L’hystéro-gauche groupusculaire a eu sa tribune pour faire parler d’elle,
- Les tenants du sionisme et la synagogue pourront renforcer leur discours
victimaire,
- Les tenants de la Palestine ont pu relancer leur communication sur les
massacres à Gaza,
- En restant ferme et refusant d’annuler la" journée", Mairidalgo consolide son image aux yeux
de ses électeurs balnéophiles qui n’ont strictement rien à foutre au mois d’août
du conflit Israélo-palestinien,
Mais, en plus, Mairidalgo se
retrouve un peu obligée de tenir compte de l’idée loufoque avancée par dame
Simonnet de nous concocter sans délai un «Paris-Plages
pour la Paix»…
Et ça, ça nous promet une bisounourserie grandiose que je vous dis pas !
Je suis surpris, je pensais qu'il y aurait plutôt un événement "style LGBT".... mais je suis sût qu'on ne perd rien pour attendre.
RépondreSupprimerLes mots les plus dévalués de notre époque sont indignation et colère. Indignation pour tout et n'importe quoi, des bébés phoques à l'expansion de l'univers, pour exister, il faut s'indigner. Les routiers, les paysans, les enseignants, les retraités, les taxis, les syndicalistes et bien d'autres sont souvent en colère, gamins capricieux qui tapent du pied pour un oui ou pour un non. On ne peut que déplorer que les hommes d'aujourd'hui ne soient que des enfants réclamant leurs jouets et leurs bonbons, refusant de prendre leurs vies en main et déléguant à d'autres le soin de la mener. Aller, un peu de Kipling pour leur rappeler qu'il faut marcher la tête haute et non courbé en demandant aux autres de les subventionner.
RépondreSupprimerLe Nain
Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;
Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d’un mot ;
Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;
Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;
Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;
Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.