"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 20 novembre 2017

La Jamaïque ou le n’importe quoi…



Mais la Jamaïque étant dans les choux et le n’importe quoi théoriquement plus de saison, on s’achemine avec horreur vers la guillotine du retour aux urnes, ce que personne ne veut…
Bien sûr, ce bon M. Steinmeyer, Bundespräsident de la Groβe Germania va probablement demander ce soir qu’on fasse un dernier petit effort. La peur que tous ont d’être éjectés du fromage les rendra peut-être raisonnables, hein ? Pour que demain soit comme aujourd’hui D’autant que de nouvelles élections ne devraient que confirmer en l’accentuant l’ingouvernabilité actuelle.

Résumons :
- La solution "jamaïquaine" qui vient de capoter consistait à réunir dans une même équipe les noirs (CDU et CSU), les jaunes (FDP) et les verts (die Grünen) s’engageant tous à soutenir et appliquer un programme de gouvernement commun. Sachant, entre autres, que CSU et FDP sont vent debout contre l’immigration et que les Verts veulent encore ouvrir plus grandes les portes… Imaginez chez nous Macron cherchant à constituer l’équipe qui gagne avec Juppé-Bayrou (CDU), Fillon (CSU), un type qui serait à la fois un clone de Gattaz et Zemmour d’origine turque (FDP) et… Duflot (Grün), tous d’accord pour mener la même politique pas seulement avec la bouche. C’est à peu près ça…
- Du coup, on nous ressort depuis hier soir l’hypothèse de la groβe Koalition, solution il est vrai fréquente chez les bière-et-saucisse. Oui ! Mais ils en sortent ! Ils y ont tous perdu des plumes et le SPD qui vient de se prendre une gamelle historique n’en veut plus et est bien décidé à faire une cure d’opposition pour se refaire en critiquant le bordel qui vient…
A moins que… Après tout, cela reviendrait un peu comme si chez nous Macron réunissait autour de lui dans une union parfaite tout ce qui composait encore l’an dernier le PS et l’UMP… Ce qui n’a jamais été le cas dans notre culture politique mais qui, entre nous, existait déjà à bien des égards…

Bref,
- Soit un accord est trouvé in extremis à l’arrache pour éviter le retour aux urnes. C’est très peu probable, le FDP ayant claqué la porte et le SPD ne pouvant rien en attendre. Seuls les Verts n’ont pas encore coupé les ponts (comme chez nous ils aiment bien les places…) mais non seulement ils ne suffiront pas mais les concessions qu’il faudrait leur faire pourraient entraîner ce qui ne s’est jamais produit depuis que la RFA existe : que la CSU ne suive plus la CDU ! (il faut savoir que débaucher des individualités genre "constructifs" ou autre "prises" est sans effet, ça ne marche pas comme ça chez eux) Dernier espoir du système pour que demain soit comme aujourd’hui… Peut-être…
- Soit le Bundespräsident convoque de nouvelles élections. Et alors tout est possible :
* La logique voudrait que l’électeur ne se déjuge pas en quelques mois. On se trouverait alors avec une Allemagne encore moins gouvernable et, crainte du système, une AfD ayant augmenté son poids et son nombre de sièges.
* Soit, par souci des électeurs d’en finir et de sortir de la crise, un reflux de l’AfD, mais au profit de qui ? La CDU étant quelque part aussi usée que le SPD ?
* Cette dernière hypothèse n’excluant pas un retour aux affaires du SPD avec l’appui des Verts et de trois pelés de die Linke (les Mélenchon de là-bas)

L’avenir de la France et de l’Europe n’est pas serein…



3 commentaires:

  1. Merci pour ce bon résumé de ce grand n'importe quoi teutonique. Il est assez réjouissant de voir comment cette question de l'immigration, que tout le monde avait essayé de glisser sous le tapis, revient en pleine face de la classe politique allemande; un peu comme le Brexit. Les Casques à Pointe sont très mal. Comme vous, je suis cependant inquiet pour l'avenir, et pour mes économies.

    Un détail: le type du FDP (Christian Lindner) n'est pas d'origine turque, c'est Cem Özdemir des Grünen.

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    1. Oups! Merci pour la rectification. C'est vrai que j'ai eu un zeste d'hésitation, le doigt suspendu une fraction de seconde au-dessus du clavier tant c'était bizarre^^. Mais bizarre is biotiful, j'écrivais de chic, pressé d'en finir et, la flemme aidant, j'suis pas allé vérifier... Les lecteurs ne rectifiant pas d'eux-même n'ont qu'à lire votre commentaire...

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    2. C'est pas grave. En tous les cas, merci pour ce résumé clair et précis: il en faut, du courage, pour suivre l'actualité politique allemande, à la fois terne et bien compliquée. Je lis moi-même tout ça en VO, mais j'avoue avoir du mal à terminer les articles tant c'est emmerdant. Foutez-moi tout ça dehors et restaurez les Hohenzollern !

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