"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

jeudi 16 septembre 2010

Faut-il sauver le soldat Reding ?










Cire n° 9718
Salle des héros de la Résistance

[crédit photo : Musée Grévin - 2012]



Le 29 août dernier, j’appelai à poursuivre certains individus aussi irresponsables que criminels (c’est ICI )
Manifestement, pour ses récentes déclarations, Madame Viviane Reding mérite amplement d’aller rejoindre sur les bancs des tribunaux les nervis que j’évoquais alors (en n’en citant que trois pour faire court…) Des excuses ultérieures des bouts des lèvres n’atténuent en rien la gravité des actes, surtout à un niveau de responsabilité où on n’ouvre pas la bouche pour ne rien dire (en principe…)

Mais l’assimiler à cette cohorte de connards, est-ce bien ?

Viviane Reding est une Luxembourgeoise de 59 ans, vice-présidente de la Commission européenne où elle est sédimentée depuis onze ans. Prenant ses fonctions (encore au siècle dernier, donc) elle avait alors eu la gentillesse d’affirmer son credo : "- Donner un visage humain à cette Europe" Depuis, elle a eu le temps de prendre les tics de la Maison… Ce qui est humain, reconnaissons-le. Actuellement au poste de commissaire à la Justice, aux Droits fondamentaux et à la Citoyenneté (la plus importante des missions confiées à l’U.E., c’est sûr) Mme Reding est la gardienne des traités et elle n’a fait que son travail.
Dans ses propos contestés, elle a été d’une grande justesse en utilisant le terme de "déportation" dont la définition convient parfaitement aux actes dénoncés : "action de chasser quelqu'un, plus souvent un groupe de personnes, de son territoire ou de son pays, en le maintenant en captivité ou non." Or, s’agissant des Rom, l’Europe est aussi leur territoire depuis le traité de Lisbonne que nous avons ratifié… Ah Mais !

Bref, un vrai bon petit soldat qui se bat et ne fait pas de politique. Surtout pas !

Car ne l’oublions pas, contrairement à ce qu’un vain peuple pense, on ne fait plus de politique. Cette horreur est exclue à tous les étages. Ce n’est pas le rôle de l’U.E (ni d’aucun gouvernement d’Europe d’ailleurs) C’est défendu.
Je ne parle évidemment pas de politique mais de Politique… Cette chose incontournable dont la moins mauvaise définition (celle qui, à ma connaissance, ne peut se réduire à aucune autre) est sans doute celle proposée par Carl Schmitt…
Donc, à Bruxelles comme ailleurs (à tous les étages, j’ai dit) on n’est pas payé pour faire de la Politique mais de la Gestion et de l’Arbitrage. Donc, faute de dimension Politique, on est là pour discerner et décider exclusivement en référence à des textes de consensus (mou dans le meilleur des cas, voire validés par aveuglement ou lassitude) et jamais en prenant à bras le corps le cas concret existentiel, surtout s’il dérange. Qu’importe qu’il y ait le feu à la maison s’il est avéré que l’incendiaire y est résident titré à jour de son loyer !
Mais que le Politique soit remplacé par le Juridique ne suffit pas pour éradiquer doute, scrupule et questionnement, donc risque d’hésitation chez le soldat. No problem ! Exit la Morale. Est désormais Moral ce qui est Légal, reportez-vous aux textes, point barre…

Oui, il faut sauver le soldat Reding. Il est bien trop exemplaire de tout ce qui précède pour ne pas en être l’icône, l’équivalent du Soldat Inconnu de la Grande Guerre européenne du siècle dernier, du Jean Moulin de la suivante, de l’Houria Bouteldja de la prochaine... Il faut éviter au soldat Reding qu’il se ride. Il faut l’exempter des outrages du grand âge et de l’ingratitude de l’oubli par les générations futures qui lui devront tant. Il fait l’embaumer derechef et le placer dans une vitrine à mettre de côté pour les collections du futur musée des primitifs de l’Afrique boréenne.

1 commentaire:

  1. Conseil à vos lecteurs, si je puis me permettre : relire votre note en ayant à l'esprit la "citation éternellement récurrente" de Bossuet que vous affichez ci-contre.

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