"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 11 septembre 2011

Retour vers le futur antérieur…

Non, ça ne pouvait hélas plus durer. Les exigences de la vie sociale étant ce qu’elles sont, c’est donc en traînant les pieds et après avoir plusieurs fois différé la chose que je me suis enfin décidé ce matin à regagner mes pénates urbaines après soixante cinq jours consécutifs en mon refuge alpin.

En dépit de la fraîcheur humide de juillet et, cette année, d’une exceptionnelle floraison de panneaux de permis de construire dont je me serais passée, cet été fut enchanté de mille façons et je ne vous en partagerai rien, hormis ses derniers instants…


Hier après-midi, donc, soucieux d’accomplir ça et là diverses salutations d’avant départ, j’ai dû me résoudre à m’aventurer dans cette sorte de banlieue quasi pavillonnaire et bizarrement fréquentée, sinon réputée, des environs de mon refuge. Là, à mon grand étonnement, mon automobile se trouva bloquée dans un bouchon qui n’était plus de saison en ce lieu depuis au moins quinze jours… Mais oui ! Mais c’est bien sûr ! La raison de cette (longue) attente m’a sauté aux yeux quand je vis déboucher le corbillard de la rue adjacente venant de l’église…


C’est qu’ici, braves gens, on respecte les traditions ; surtout quand la "saison" est finie. Même quand le de cujus arrive à l’église dans la limousine ad hoc directement du frigo de l’hosto dans la vallée, le trajet de l’église au cimetière se fait dans la carriole à pompons noirs tirée par un cheval du même cirage (quand la pratique se fait rare, paraît qu’on la loue pour des films…) Ladite carriole est évidemment suivie pédibus par jamais moins de 10 % de la population de natifs, petites vieilles clopinantes comprises.

Si je vous raconte ça, c’est d’abord parce que durant ma longue attente au point mort, j’ai repensé à cette délectable connerie qui remonte à une dizaine d’années : Figurez-vous qu’un fonctionnaire zélé (ou un élu pusillanime) a eu un jour l’idée de suspendre l’agrément du corbillard en cause pour non-respect de la réglementation. Cette dernière, soucieuse du confort de l’usager et de ne pas, le cas échéant, en rajouter au chagrin des proches, édicte en effet formellement ceci : "La roue de secours du véhicule doit être accessible sans devoir déplacer le cercueil" Ce qui sous-entend évidemment que le véhicule doit avoir une roue de secours… Je n’ai pas suivi la suite du film à l’époque mais quelques fourches seraient sorties des granges à foin et je constate que le ferronnier doit continuer à faire la révision du cerclage comme le contrôle périodique du moyeu et des rayons…


Mais ce n’est pas tout…


J’aurais pu rester sur cette agréable impression que même en cette banlieue plutôt foutraque, la résistance à la connerie du temps n’était pas un vain mot. Hélas !

A peine cent mètres après avoir pu redémarrer et souhaitant tourner à droite (je tourne rarement à gauche) je me suis heurté à un comminatoire rectangle jaune : "RUE BARRÉE". Avec, juste à côté, l’explication gentiment dispensée par la municipalité avec les adjectifs qualificatifs de rigueur ; et même pas un mot d’excuse puisque c’est pour notre bien :

Bref, là aussi, la mobilité est partagée et l’avenir durable…


Et aujourd’hui à Lyon, je tombe sur plein de cyclistes gentiment casqués de toutes les couleurs : Aujourd’hui c’est Lyon free VTT !

5 commentaires:

  1. Espérons que la mobilité soit aussi partagée par le corbillard. A défaut du de-cujus...

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  2. Vous passez donc vos vacances à Megève... Je préfère l'hiver perso...

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  3. Qu’est-ce qui vous fait dire ça ? J’ai parlé de banlieue… J’y mets un petit peu plus souvent les pieds (en toutes saison) que dans le 9-3 si j’habitais Passy-La Muette, mais bon…

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  4. Je n'ai rien contre Megeve, bien au contraire. C'est la photo qui me faisait dire ça...

    IL est vrais que la Banlieue de Megeve est nettement plus agréable que celle de Paris...

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  5. Vous êtes bouché ou quoi ? Megève N'EST QUE la banlieue subsidiaire et diversement fréquentée et vivable de MON domicile... Faut pas confondre...

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