"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 2 septembre 2011

Pacte Républicain, Pactole Incertain

(mais bien pratique pour certains…)


La presse bien pensante (Libé & Cie) n’en rate jamais une pour monter en sauce la banalité de ces faits divers anodins mais récurrents, forcément récurrents, qui suscitent l’émotion et permettent de rappeler que la bête est toujours féconde.

Ainsi, mercredi dernier, ‘’les forces spéciales du Ministère de l’Intérieur ont eu recours à une rame de tramway de la RATP pour évacuer un camp de Roms.’’ Traduisez : Des fonctionnaires de police ont eu recours à ce véhicule de transport en commun plutôt qu’à des autocars pullman pour transférer de Saint-Denis à Bobigny des familles de romanichels expulsées d’un terrain illégalement occupé (et probablement insalubre) vers des centres d’accueils ou hôtels réquisitionnés aux frais de vous et moi. Bref, l’horreur, quoi !

Evidemment, élus et syndicalistes se sont élevés contre cette évacuation. Jean-Paul Huchon himself a dénoncé "l'inhumanité et la brutalité" de l’opération et demandé que ‘’la lumière soit faite et les responsables sanctionnés.’’…

Evidemment, c’est avec gourmandise que France Info n’a pas manqué de recueillir l’avis du délégué central du syndicat SUD-rail. Se sentant revenu aux heures héroïques de la bataille du rail, tel le cheminot en bleu de chauffe stakhanovien maculé de suie et de cambouis, brandissant sa clef à molette de conscience de classe, comme échappé d’un tableau de Goya retouché par Fernand Léger, son autorité syndicale, donc, n’a pas manqué d’enfoncer son point Godwin : La gare de Bobigny avait justement joué un rôle central dans la déportation vers les camps de la mort de 22.000 Juifs du camp de Drancy ! On ne saurait mieux dire…

Mais bon, si ça lui chante de rejoindre la déjà longue cohorte des nervis new-look de la bête, grand bien lui fasse…


J’ai plutôt retenu le communiqué de Cécile Duflot. Forcément Cécile avait son mot écolo à dire ! C’est une voix autorisée, vous savez. Et faudrait pas qu’elle se laisse oublier… Elle a donc exprimé sa "profonde révolte" et, surtout, ajouté : "Lorsqu'un service public de transports participe à une opération policière aussi abjecte, c'est tout le pacte républicain qui est bafoué et la honte qui nous submerge" Putain ! La honte !


Qu’elle s’y noie n’est pas grave. L’intéressant, c’est sa référence au pacte républicain (génuflexion SVP) Dans la série des mots-valise, en voilà un dont le Plouc-em’ ne s’était jusqu’alors jamais soucié (honte à lui !) Kekséksa ? J’en ai désespérément cherché une définition. Même le dictionnaire de notre ami Ricoxy, indispensable complément au Littré, est muet sur la chose...


J’en suis donc réduit à chercher quelque éclairage là où l’expression est employée :


- Une circulaire de 1998 du gouvernement Jospin concernant les Contrats de ville leur donne pour objectifs de 1° garantir le pacte républicain, 2° renforcer la cohésion sociale, 3° etc. C’est intéressant, car les dits contrats ont été remplacés dès 2002 par des Contrats urbains de cohésion sociale. Exit le pacte républicain qui serait donc autre chose que la cohésion sociale. On n’est pas plus avancé…

- Par ailleurs, une étude autorisée nous dit que ‘’avec la Constitution française de 1958, la laïcité fonde désormais le pacte républicain et garantit l’unité nationale’’… Chic alors !

- Dans sa plaquette de présentation, une communauté de communes de région parisienne se qualifie de ‘’territoire équitable œuvrant pour la justice sociale qui s’inscrit au cœur de notre pacte républicain’’…

- Sur une notice rappelant l’historique d’une petite commune rurale de l’Ouest, on lit : ‘’avant la fin de 1890, la commune avait appliqué avec succès le pacte républicain en offrant à ses citoyens des équipements que des communes plus aisées ont mis un certain temps à avoir’’…

- L’inépuisable Jean-Luc Roméro (homo-écolo-PS ci-devant UMP) réclame la mise en place d'un pacte républicain sur la sécurité publique…

- Pour présenter son club France.9, François Fillon écrit notamment que son ambition est de participer à la rénovation du débat public en ‘’proposant une nouvelle offre politique s'inscrivant dans la rénovation de notre pacte républicain’’…

- Pour Sa Suffisance Jean Arthuis, ‘’la fiscalité est au cœur du pacte républicain’’…

- Enfin, lu dans un commentaire autorisé du fameux discours de Grenoble de l’homme à talonnettes : ‘’Il représente une transgression majeure et irréversible du pacte républicain hérité de la Résistance’’…


Bon, toussa c’est l’énoncé. Maintenant la question :

- Rédigez en une seule phrase avec sujet, verbe et complément, sans faire référence à Rousseau, LA définition (qui ne renvoie à aucune autre) du Pacte Républicain.


Vous avez deux heures. Je ramasserai les copies.

3 commentaires:

  1. Hum, difficile ça, difficile...(bruit du stylo qu'on suçote).
    Tiens j'ai une idée! Je crois avoir lu quelque part quelque chose qui pourrait convenir, en faisant juste quelques petites modifications.
    Alors voilà :
    "Selon Claude Lévi-Strauss le mana est une sorte de symbole algébrique (un peu comme truc ou machin chez nous) chargé de représenter "une valeur indéterminée de signification, en elle-même vide de sens, et donc susceptible de recevoir n'importe quel sens, dont l'unique fonction est de combler l'écart entre le signifiant et le signifié." Le pacte républicain c'est très exactement notre mana, quelque chose comme une place vide où l'on dépose la collection entière des sens inavouables et que l'on sacralise comme un tabou. Le pacte républicain est bien alors l'équivalent noble, c'est à dire magique, de truc ou de machin."

    Bon évident c'est pas de moi, mais peut-être que le prof ne se rendra pas compte que j'ai copié sur mon voisin Roland.
    Je suis pas sûr non plus que Roland aurait apprécié les petites modifications que j'ai fait subir à son texte.
    Pourtant ça s'adapte très bien, je trouve.

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  2. Aristide :
    En UNE seule phrase, il a dit, le Plouc Em' !
    Tssss, vous trichez (attention à Bob) !

    Si on peut faire une phrase complexe, on peut dire quelque chose de très simple et évident, comme à peu près:

    Avant l'ère écologiste, le réchauffement climatique et la venue au pouvoir de Sarkozy, presque par hasard, le pacte républicain était un vaste canular bon pour les cons et juste destiné à barrer le chemin au Front National, mais maintenant que Duflot utilise cette expression, on ne sait plus du tout ce que ça veut dire et c'est bien normal puisque c'est Duflot Cécile qui parle.

    Voilà, plusieurs propositions, mais une seule phrase.
    Ca vous a aidés ?

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  3. Ah, zut! J'avais pas fait attention à la consigne "une seule phrase". Zut, zut, et re-zut!
    Déjà quand j'étais petit c'était comme ça, je me précipitais sans prendre le temps de tout lire soigneusement, et c'est pour ça que j'avais de mauvaises notes bien qu'étant incontestablement un excellent élève^^.
    Nature, nature...

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