NDLR : Billet accidentel suscité par un échange aux conclusions assez vives avec un ami d’enfance que j’avais connu fort "chauvin de clocher" et que je redécouvre infecté par modernoeud à un stade avancé…
On ne se refait pas… Et comme tout bon BCN (je préfère "Bien de Chez Nous" à FDS trop connoté restrictif…) je reste plus que vaguement imprégné par les fondamentaux du douar de mon enfance, même si ce dernier a oublié depuis longtemps son allégeance à la Maison de Savoie….
Aujourd’hui sur la Côte d’Usure, n’en déplaise aux identitaires, la Bella n’est plus rebela qu’à la marge ; pieds noirs de soixante-deux, retraités de partout et, surtout, modernoeuds aidant…
Mais remontons un peu : Lorsque le précédent siècle éclosait, tout ébouriffé et pas encore qualifié de Belle Epoque, le natif de par chez nous, Français depuis tout juste quarante ans, était encore aussi mal lavé des parlers et coutumes sardes que rétif au centralisme jacobin et aux exigences linguistiques préfectorales… Naquit alors la Ratapignata, célèbre canard local dont le nom, bizarrement, signifie la Chauve-Souris et qui vécut cahin-caha jusqu’en 1940.
Ne serait-ce que pour emmerder ceux qui, sans doute par principe de précaution, considèrent que la date de péremption de ce genre de petite chose périssable est largement dépassée, j’ai envie aujourd’hui de vous donner à mâcher la phrase publiée en exergue du premier numéro de la Ratapignata daté du 30 janvier 1900 :
"Voulen che lu nouastre trau sighou abitat per de Barbairou naissut en li nouastri muraia, o bên pèr d’achelu adoutif che han tougiou demoustrat l’amour dau nouostre païs."
Bon, pour qu’il y en ait de là, faut bien qu’il y en ait aussi d’ailleurs… Faisons un effort et le truchement :
"Nous voulons que nos trous soient toujours habités par des martinets nés dans nos murs ou par ces adoptifs qui ont toujours prouvé l’amour de notre pays"
Conservez-vous et que le Ciel vous tienne en joie…
"Parlers et coutumes sardes"... à Nice?
RépondreSupprimerCela m'avait échappé.
Qu'y avait-il de sarde à Nice en 1860, à part la couleur des façades de la place Masséna, qui n'existait pas encore?
Domenegue
Rien, je vous l’accorde. Si ce n’ait l’allégeance, via un gouverneur débonnaire à redingote, à une Maison de Savoie qui s’enorgueillissait d’avoir étendu sa souveraineté sur la Sardaigne et abandonné Chambéry pour Turin.
RépondreSupprimerAllégeance fort émoussée en 1860, il est vrai, mais moins par attrait de l’Empire centralisateur que par amertume économique d’avoir été lâché au profit de Gênes après tant de bons et loyaux services comme seul porte maritime du Royaume…
"ce n'est..." Scuses
RépondreSupprimerVierge petan salopa, sies propi Nissarte, tu?
RépondreSupprimerC'est compliqué mais oui, encore un fond de nostalgie...
RépondreSupprimerPuisque vous êtes localiste, plouc, je vous signale que c’est dans votre coin qu’à la fin du XIVème siècle on signale la naissance de la secte satanique dont l’existence fantasmatique donnera le la pour la chasse aux sorcières. Sinon, vous la trouvez réellement débonnaire la maison de Savoie ?
RépondreSupprimerDébonnaire ? Globalement oui pour les nissarts, de la dédition à la Maison de Savoie en 1388 jusqu’en 1788 malgré bien des misères, incursions étrangères (dont françaises) et soulèvements populaires, mais ces derniers guère plus qu’ailleurs et plus souvent pour soutenir le souverain contre l’aristocratie locale, ou s’opposer à lui quand il avait des velléités de se débarrasser de Nice en d’autres mains ! De 1815 à 1860, beaucoup moins mais pas pire qu’ailleurs où les anciens régimes n’avaient non plus rien appris, rien oublié…
RépondreSupprimerPour ce qui est des satanismes, je ne vois pas. J’en chercherais plutôt les origines au Moyen-Orient…
Oui la maison de Savoie se fait féroce lors de la conquête du Mezzogiorno, c'est-à-dire quand elle renonce à la légitimité dynastique pour la nationale, quand elle devient moderne. Pour le reste, l’enquête de Carlo Ginzburg dans le sabbat des sorcières établit bien le repérage par les Inquisiteurs d’une véritable secte satanique dans votre contrée. Comme d’habitude, il semble que les délégués de l’Inquisition ait quelque peu extrapolé à partir de relations commerciales établies entre juifs, vaudois et catholiques et qu’ils se soient inquiétés des risques d’hérésies jusqu’à découvrir, via enquêtes, témoignages et tortures, un substrat qui relève, il fait bien le dire, de la persistance du « paganisme » (on y trouve une dame qui n’est pas la vierge mais la Madonne Orient, un point pour vous, des visions nocturnes de chevauchées à l’instar des scandinaves, des transes chamaniques, à mon avis activées par des « herbes » magiques ou des champignons hallucinogènes, des malédictions, etc.)
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