Je ne vais pas
répéter la litanie lassante des exemples que vous avez déjà lu ailleurs qui prouve
l’effarante réalité du "2 poids - 2
mesures".
Ce qui
arrive à Nicolas B. scandalise le peuple naïf. A titre anecdotique, on peut en
remercier vivement Mme Nathalie Dutartre, la tapissière en murs des cons de
service. Béatrice Bourges devrait lui faire la bise tant elle a contribué à
redynamiser les troupes en voie de lassitude. Mais je m’égare, ce n’est pas mon
propos.
J’ai repensé
aux sorts respectifs réservés en 2010 à Moncif Ghabbour et à René Galinier ainsi
qu’au billet de Blueberry sur ce sujet chez ILYS**. On est dans une
configuration comparable et rien n’a vraiment changé.
A l’instar
du braqueur de banque, de l’escroc de vieilles dames, du violeur en série et du
violent domestique, la racaille à capuche, casseur, pilleur, lyncheur, violeur en
tournante ou banalement dealer est une figure normalisée de la société et, a fortiori, de la société normale. La racaille a sa place dans le box où elle est rappelée à la Loi, voire condamnée, avec
une constance routinière. Quand elle a un peu trop exagéré, elle retrouve son rond de serviette dans nos prisons. Elle
est connue des services. Elle ne surprend pas car ses motivations sont bestialement
simples et elle est trop basse de plafond pour en changer. Son "wesch, nique ta mère,
bouffon !" et
ses crachats sur le trottoir font partie du paysage comme la fontaine du
square, le PV de stationnement et les platanes perdant leurs feuilles à
l’automne. Mis à part ses interpellations
occasionnelles après quelques banales combustions d’automobiles, elle se contente
comme tout le monde de consommer les équipements collectifs, les subventions,
les allocs, l’assistanat et autres emplois fictifs. Finalement, on lui sait gré
d’avoir la gentillesse de ne pas en faire
trop… Même si le couillon de base a le cœur qui bat plus vite et baisse les
yeux quand il la croise, la racaille est intégrée.
C’est rassurant. Imaginez qu’elle disparaisse d’un seul coup d’un seul !
Que deviendraient les assureurs, les miroitiers, les employés des Alloc’s, les
assoc’s ? Que ferait la police ? Bonjour la crise et l’inquiétude.
Nicolas,
lui, représente tout ce qu’on n’attendait
pas. Il sort de nulle part, un provincial bien propre sur lui qui fait une
école d’ingénieur. Bref, le type qui devrait se contenter de boire un verre
entre potes le samedi soir et de rester sur sa voie toute tracée : celle
de remplacer le maraîcher à la retraite Papy Galinier dans la grande cohorte du
tiers-état. Ce tiers-état où se côtoient pour la plus grande joie du Trésor
Public les jeunes cadres dynamiques endettés pour leurs appart’s des hauteurs
de Saint-Cloud et la grande masse des classes laborieuses, premiers partis
derniers rentrés aux gares terminus des RER… Ceux-là, on ne maîtrise pas ce qu’ils peuvent penser. Ils
sont tous des Nicolas en puissance. Et ça, c’est potentiellement dangereux pour
la cohésion sociale !
Leur job à
ceux-là, c’est de marner sans moufter pour remplir la caisse. Suivant la règle
intangible des trois ordres, leur devoir d’état, c’est de faire vivre les
autres, c’est-à-dire le clergé et la noblesse.
Le clergé
d’aujourd’hui. A savoir le haut clergé en charge de nous dire le bien et qui cause dans le poste ; et le bas clergé qui
officie dans les services publics et les assoc’s…
Et la
noblesse ; enfin celle d’aujourd’hui. Elle répond aux mêmes critères que celle
d’hier. A savoir, être d’origine importée
(comme les
Francs…) ; tenir son statut de sa naissance ; n’être
pas tenu de travailler ; bénéficier de rentes du Souverain ; de discriminations
positives, de diverses protections juridiques et exonérations d’obligations
qui lui sont propres ; ayant le devoir de ne pas déroger et de manifester
sa morgue…
Mais bon, je
m’égare. Revenons à Nicolas.
Nicolas, ce
garçon destiné par ses qualités à payer l’IRPP au taux de 40%, à financer les
retraites, la Sécu et tout le reste, Nicolas, donc, c’est trouvé là où il faut
(ou pas) quand il fallait (ou pas) pour cristalliser sur lui la peur et le
désarroi du système. Il s’est trouvé incarner à un instant donné toute la fragilité
du château de carte. Il est donc beaucoup plus dangereux pour la société que ne
le sont la racaille ou le pire des criminels ; car ceux-là sont prévus ; ils sont comptabilisés et
gérés à leur place dans le système, par construction…
On ne peut
pas tolérer ça. Comme on ne pouvait pas tolérer Papy Galinier. Car même si
l’Etat se révèle incapable de vous défendre, tolérer l’auto-défense enlève
toute raison d’être au système étatique. Et Nicolas est peut-être encore plus
dangereux que Papy Galinier. On ne peut pas tolérer Nicolas.
Pour contrer
la levée en masse du tiers-état contre ses dernières sécrétions délétères, le Système
ne dispose d’aucune stratégie car il n’a pas de logiciel pour répondre à ça. Ça
n’existe pas dans son disque dur. Une telle réaction du corps social était une
hypothèse impensable car elle ne pouvait pas être pensée. Peillon ne pouvais pas l’imaginer, donc ça ne peut pas exister. Puisque les experts du Système ne se l’expliquent
pas, ce désordre qui perturbe le
métabolisme de l’ordre étatique est
forcément pathologique. Et ce mal
inédit dont leur cerveau ne peut pas diagnostiquer la cause, il leur faut
absolument en éradiquer les effets avant
qu’ils ne se diffusent dans le corps social. C’est urgent. Ils se servent donc
de la seule pince à boulons qui leur reste dans la boîte à outil : la réponse
pénale à haute dose au titre de l’ordre
public.
Circulez !
C’est comme ça…
**Ici,
là
et là
(je ne
sais d’ailleurs pas quelles ont été les suites pour papy Galinier ; depuis
sa remise en liberté en novembre 2010 sous contrôle judiciaire avec interdiction
de séjour dans son village, c’est silence radio ; quelqu’un
sait-il ?)
commenter pour dire "rien à ajouter" c'est un peu vain, je le sais mais qu'ajouter à votre analyse ?
RépondreSupprimerun peu absente mais outrée tous les jours alors que la vieillesse doit apporter le calme et la résignation ...que dire de plus , quand le gouvernement a decidé de dire :" nique le peuple" celui qui le paie celui qui fait vivre la crasse ...
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