"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

samedi 26 avril 2014

L’UDSR, le 49.3 ou la sortie…



Hier matin, trois dépités socialistes ont fait savoir (via Libé évidemment) qu’ils ne voteront pas en l’état le programme de stabilité mardi prochain. Et pas n’importe qui : la 1° vice-présidente de l'Assemblée nationale, le bras droit de Martine Aubry à Lille et un ancien ministre ! En fait d’ancien ministre, ce n’est que Christian Paul. Ça ne vous dit rien ? C’est pas grave… Il fut fugace Secrétaire d’Etat chargé de l’Outre-mer sous Jospin en 2000-2002, le temps de mettre en application dans les DOM les lois mémorielles Taubira et Cie sur l’esclavage. Pour ça, fallait bien un énarque député de la Nièvre. Mais je m’égare…

Les trois guignols ne pourront plus se dédire sans perdre la gueule (c’est déjà fait), d’autant qu’ils sont tous bien bordés et ne risquent rien du côté des sanctions du Parti… Lequel, stricto sensu, passe donc d’une voix de majorité absolue à moins deux. Et il s’emble qu’il s’en est ajouté d’autres depuis. On comprend mieux que Valls ait choyé Jean-Michel Baylet avec deux ministres et un secrétaire d’Etat pour son PRG de mes deux. Ceci-dit, les trois dépités socialos et leurs suiveurs se sont gardé une porte de sortie : ils ne le voteront pas "en l’état"... Il suffira d’une virgule changée de place, on a déjà vu ça. Pas de panique, le programme va se ramollir encore d’ici le vote, là où ça fait trop mal à certains. J’y reviendrai car je m’égare encore…

"Vers chez les Mous" justement (on dirait le nom d’un hameau en Suisse romande…) on sent que ça branle un peu du manche. Comme dit l’adage ploukèmien : "Il y aura toujours un Raffarin pour faire l’appoint". D’aucuns pense et le disent : "Ce putain de programme de stabilité contient bien des points positifs et nous pourrions le voter" (non, ils n’ont pas dit putain, ce n’est pas leur genre)
Du côté des mous, donc, tout épouvantés d’être classés à drouâte, peut-être même un peu embarrassés de l’ampleur de la victoire au municipales, on n’oublie pas les fondamentaux giscardo-centristes et la parousie fantasmée des deux-Français-sur-trois. En géométrie linéaire, ne l’oublions pas, le centre n’est qu’un "point" (donc sans épaisseur) ne se définissant que relativement aux valeurs propres des extrémités du segment. Et, dans un espace à deux dimensions ou plus, si ce point est parfois pompeusement qualifié de centre de gravité, il reste un point (sans poids) dont le positionnement découle directement et exclusivement des déplacements que lui impose la figure au gré de ses déformations…
Le centrisme n’est donc pas un humanisme mais un relativisme existentiel dépourvu de fondamentaux logiques propres. Il ne peut donc s’identifier que par rapport aux autres ; et à ce que disent les autres plus encore qu’à ce qu’ils font…
Le discours "Valls avec les mous", comment être contre ? Bien sûr, il ne va pas assez loin ; bien sûr, en fait d’économies, les rares mesures un peu (très peu) détaillées permettent d’espérer tout au plus stabiliser ou au moins freiner la… hausse des dépenses. Mais la tchatche y est ! N’est-ce pas l’essentiel ?

- Les brutos du PS ont la pétoche d’une dissolution qui les priverait des ors de la République, laquelle, bonne fille, les recaserait pour la plupart dans sa fonction publique plutôt que dans les files d’attente de Pôle Emploi.
- Les mous de l’opposition ont aussi la pétoche d’une dissolution qui les laisserait tout nus à devoir faire le job dans les pires conditions…
      
Sur Fwance-cul et ailleurs, le tout-Paris est en émoi. Voilà qui arrangerait tout le monde !
- Les commentateurs auraient de quoi se renouveler et leurs invités de quoi justifier leurs cachets.
- Grâce aux mous supplétifs, les brutos du PS pourront gagner en visibilité et se poser en statue du Commandeur sans risque et à moindre frais.
- Les mous centriformes se croiront une fois encore indispensables en gagnant une visibilité éphémère en attendant de faire pschitt une fois de plus, comme d’habitude…

Je vois se dessiner un nouvel avatar de l’UDSR ; il y en aura d’autres… L’UDSR, ça ne vous dis rien ? C’est pas grave… L'Union Démocratique et Socialiste de la Résistance (excusez du peu) était une formation politique de la IV° République dont la spécialité consistait à faire l’appoint (en touchant les portefeuilles qui vont avec) dans les gouvernements de gauche comme de droite se succédant tous les six mois. Ses figures tutélaires, Eugène Claudius-Petit et René Pleven, sont à elles seules tout un programme… Ce qui devait arriver arriva. François Mitterrand s’en empara (les fourrés de l’Observatoire s’en souviennent), en fit sa chose et, en gauchissant le discours, le fit digérer par une soi-disant Convention des Institutions Républicaine. Laquelle besogna si virilement les reins de cette vieille pute fardée de SFIO qu’elle finit par lui faire accoucher du PS. Mais je m’égare encore…

C’est toujours ça le lot du centrisme en fleurs qui se fanent. Regardez l’UDF. Après ses riches heures giscardiennes, François Bayrou s’en empara, en fit sa chose et toussa finit en MODEM…

Aujourd’hui, la cruauté du calendrier et l’urgence électorale de définir une position sur l’Europe met le feu à l’UMP, ce qui occulte un peu dans les médias les hésitations de ses mous au regard du programme de stabilité. Mais la césure entre drouâte et centre est à peu de chose près la même sur ces deux questions essentielles.

L’inefficacité pour la France de ce programme hollandien à la con devrait conduire chacun à rester cohérent avec soi-même :
- S’il est cohérent avec son catéchisme économique et libéral soucieux d’efficacité pour le pays, le centre ne devrait ni s’abstenir ni voter pour cette opération de vent.
- S’il est cohérent avec ses objectifs déclarés, Valls ne devrait pas ramollir son texte et sortir l’article 49.3 de la Constitution autant de fois que nécessaire. Ses nains de jardin suivront…

En revanche, si ses brutos ne suivent pas et que les mous s’y collent pour leur sauver la mise, ça pourrait avoir des effets très positifs en accélérant l’éclatement de l’UMP, cette connerie majeure inventée par Juppé qui plombe la vie politique de ce pays depuis 2002 en ayant marié de force la carpe et le lapin.
Car les élections européennes n’y suffiront peut-être pas…

2 commentaires:

  1. "et toussa finit en modem"... pour finir aujourd'hui en eau de boudin mi-Udi, mi-Alternative, mi-rien du tout. Zut, ça fait 3 "mi" ça, pas grave on n'est pas à une incohérence près avec les ventres mous.

    excellent billet

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  2. kobus van cleef27/04/2014 08:57

    Sympa, la géométrie vue comme ça...
    On devrait l'enseigner aux enfants des écoles de cette façon

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