Le
ministère de la Kultur dispose d’une délégation spécialement dédiée à la langue
fwançaise et aux langues de Fwance…
On pense tout de suite, couillons que nous sommes, au catalan, au basque, au
bas-breton, à l’arpitan savoyard, etc. Mais on a tort. Je sais bien que l’article
2 de la Constitution commence en disant "la langue de la République est le français", mais ce n’est là
que pétition de principe surannée dont l’inscription dans le marbre s’efface
avec le temps. De nos jours, en ces temps de crise et d’objectifs de réduction
des dépenses, il est indispensable que, sur son enveloppe de 60.000 postes
prévus, l’Education Nationale s’emploie par priorité à recruter les enseignants
nécessaire pour inscrire aux programmes scolaires des 3°, 4°, voire 5° langues
obligatoires… Notamment dans les filières où se recrutent les fonctionnaires et
salariés des services sociaux.
Pourquoi
vous causer de ça ? Parce que je découvre la hausse exponentielle des dépenses
de traductions et d’interprétariat supportées par le contribuable au titre de
services publics que les rosbifs qualifient de domestiques…
Chaque
jour, des officines commerciales ou associatives sont sur le pont, H24 et 7
jours sur 7, pour répondre aux demandes urgentes et immédiates d’interprètes
capables d’établir la conversation avec des "résidents non francophones".
Les
demandeurs ? – Les hôpitaux, le Samu social, les pompiers, les services
sociaux, l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration pour une
traduction urgent en albanais, un centre de PMI pour se faire comprendre d’une
femme Turque, un bureau de l’Aide Sociale à l’Enfance pour avoir un interprète
en swahili ou en soninké, une assistante sociale confrontée à un Arménien, les
bureaux de la Poste (pour
"déminer des conflits"…),
les commissariats de police, etc. De plus, les risques juridiques impliquent
souvent de recourir à des professionnels dont la compétence linguistique dans
des idiomes exotiques exclue l’à-peu-près ("consentement éclairé du patient"
par exemple…)
Evidemment,
aucune statistique d’ensemble n’existe. Mais la structure associative qui assure
dans ce domaine le plus gros du boulot en Île-de-France (ISM Interprétariat) n’en
peut plus et est au bord du dépôt de bilan en dépit des tarifs facturés. En
2012, 84.000 traductions par téléphone (+23%) ; dans la seule Île-de-France,
36.000 déplacements physiques d’interprètes (dont 64% dans le domaine médical)
Toussa en devant trouver des solutions dans
106 langues ! Et les modes évoluent : Sans doute du fait d’une… euh,
intégration désormais réussie, les interprètes et traducteurs pour l’arabe, le
turc, le tamoul ou le pachtoune sont désormais de plus en plus menacés par le
chômage alors que la demande explose en roumain, albanais et géorgien, en
lingala (congolais,
+40%) ou en peul (+12%)…
Accessoirement
et cerise sur le gâteau, l’importation à tout va de réfugiés pourrait favoriser
chez nous l’importation de conflits dont
on n’a rien à foutre. Le DG de l’association sus-indiquée s’en passerait bien
mais ne peut s’empêcher de l’évoquer en incidente : "Comment s’assurer de ne pas mettre en
présence une victime de persécution avec un interprète d’une ethnie ennemie ?"…
Le
coût global de ces services facturés à la collectivité sont dispersés un peu
partout, jusqu’au tréfonds des budgets des Conseils Généraux. Et ils sont par
nature non maîtrisables. Mais ce n’est pas grave. Pour compenser dans les
pactes de stabilité et de solidarité, le gel de telle alloc au
jeune enfant et le déremboursement de tel médoc y pourvoiront. Tant c’est
important, tant ces chances-pour-la-Fwance nous sont indispensables ;
surtout avec la crise tant elles nous rapportent plus qu’elles nous coûtent…
Je ne savais pas. Et maintenant que je sais comment dire... ça va mieux en le sachant, vont nous trouver des appli téléphone c'est sûr. D'ici quelques années.
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