Bercy, c’est une sorte de triangle des Bermudes qui, de par sa nature, attire
irrésistiblement dans son trou noir le socialisme-de-gouvernement pour y
malaxer les ambitions d’égos en une bouillie pâteuse.
Déjà, quant au commencement étaient les ténèbres mais que l’esprit de
Hollande planait sur les eaux, en juin 2012, donc, le
socialisme-de-gouvernement avait cru maîtriser le phénomène en écartelant le
truc entre une foultitude d’égos, persuadé qu’en les laissant se battre les uns
contre les autres, afin qu’aucun ne puisse agir, aucun n’arriverait à ouvrir la
porte de l’armoire à linge par où le souffle du réel les aspirerait tous vers le néant.
Le résultat n’étant pas probant et le déluge municipal n’ayant pas suffi,
Manuel Valls vint. Il n’était pas la Lumière mais parlait au nom de la Lumière
et allait resserrer toussa [Jn1] :
D’abord, comme je le remarquais récemment, le budget est remplacé par les comptes
publics. Dès lors, toutes novations devenaient possibles mais on ne savait
pas encore quoi vu qu’il faut prendre son temps, surtout quand le changement-maintenant
est décidé dans la précipitation et l’improvisation…
Maintenant on sait.
Après seize jours de suspens, un
décret publié hier au Journal Officiel a enfin précisé ce vendredi les
attributions respectives de chacun des locataires de Bercy :
N’étant à peu près d’accord sur rien, sinon que
ce qui est essentiel pour l’un est accessoire pour l’autre, Michel Sapin, "ministre des finances et
des comptes publics" et Arnaud Montebourg, "ministre de l'économie,
du redressement productif et du numérique" (défense de rire) voient dorénavant la
direction du Trésor placée sous leur tutelle conjointe… Aux
termes du décret, ils se voient également attribuer une autorité conjointe sur l'Insee, l'Inspection générale des finances et le
contrôle général économique et financier… Reste à régler le cas de l'Agence des
participations de l'Etat ; les combats en coulisse étant encore en cours, on
nous dit que son sort "sera bientôt notifiée par un arrêté du Premier
ministre"...
Vous vous demandez comment ça va marcher ? N’ayez crainte ! N’allez
pas croire qu’ils sont nuls. Ce n’est pas tout et un dispositif anti-couacs est
prévu.
Un troisième homme est
introduit dans le circuit, intercalé entre les deux guignols et Matignon pour veiller au grain et tenter d’estomper les
couacs au quotidien. Et, bien sûr, on est allé chercher le seul capable de la bande, le vieux machin usé
depuis trente ans encore en piste faute de relève crédible, Laurent Fabius donc, "ministre des Affaires
étrangère, du Développement international, du Commerce extérieur et du Tourisme". Un autre décret du même jour complète donc
la clarification du schmilblick :
Selon ce deuxième décret : "… pour
l'exercice de ses attributions en matière de commerce extérieur, le ministre
des affaires étrangères et du développement international dispose de la
direction générale du Trésor. Il a autorité, conjointement avec le ministre des
finances et des comptes publics et avec le ministre de l'Economie, du
Redressement productif et du numérique, sur les services économiques à
l'étranger régis par le décret gnagna
etc. Le ministre des finances et des comptes publics et le ministre de
l'économie, du redressement productif et du numérique s'assurent de l'accord du
ministre des affaires étrangères et du développement international lorsqu'une
mesure d'organisation de la direction générale du Trésor affecte directement
les conditions d'exercice de ses missions au titre du commerce extérieur"…
[reprenez votre respiration…]
Les journalopes et "commentateurs autorisés"
ont doctement conclu :
"Manuel
Valls a su trancher"…
Clarification, simplification, gouvernement de combat,
équipe resserrée…
"ce qui se conçoit bien s'exprime aisément et les mots pour le dire ....
RépondreSupprimervu le charabia a rallonge ils noient le poisson et ne savent pas où ils vont .
pouvait pas mettre un qui dépense un qui économise et un qui tape sur les doigts des deux autres s'ils déconnent ?