(1) cinquante nuances de bleu...
Tout frétillant de son "regain de
popularité" (sans une once de populisme mais
proche du peuple, hein ?), le Pédalonaute continue son bonhomme de business plan, c’est-à-dire
son petit commerce de proximité.
Entre deux permanences d’élu local (oui, d’élu local ; la Fwance n’est-elle pas
qu’une subdivision administrative, quelque chose comme le 59° Etat des USA ?), en sa qualité de
Président de la République qui-n’en-est-pas-moins-homme-comme-vous-et-moi, le
Pédalonaute a organisé hier soir une projection de cinéma à l’Elysée. C’est
loin d’être la première fois qu’il programme discrètement et hors agenda de
telles séances privées avec des invités. Après-tout, c’était samedi aprèm’ et
il a bien le droit de s’offrir cela. Le repos dominical hebdomadaire est
un dwoit-acquis-pour-tous, n’est-ce
pas ?
Mais cette fois-ci - comme c’est curieux - la
presse en a été informée au préalable, et avec force détails. Car voyez-vous,
il ne s’agissait pas pour lui de revoir Bambi ou l’Exorciste dans l’intimité
avec Julie et Jouyet, mais de se faire projeter un documentaire. Et pas n’importe
quel documentaire : Ça s’appelle «Foot et immigration, 100 ans d’histoire
commune» Oui Madame, oui Monsieur, un documentaire coréalisé par Éric Cantona, dis donc.
Et pour l’occasion, le chef de l’Etat avait invité la "grande famille
du foot" : Ce cher Éric, évidemment, ses frères Joël et Jean-Marie
Cantona, Basile Boli et ses frangins, Luis Fernandez, etc. On était même allé
chercher Smaïl Zidane, le pépé papa de Zizou à défaut d’avoir pu faire venir le
fiston et nombre d’autres blacks-beurs qui avait d’autres choses plus
intéressantes à foutre ce soir-là… Smaïl, on a sûrement dû lui payer le taxi et
l’avion AR depuis La Castellane (c’était d’ailleurs la moindre des choses)
Faut dire qu’il ne s’agissait pas d’un épisode de "Plus belle la Vie"
ou d’une fiction américaine, non. C’était non seulement un "documentaire",
mais une contribution essentielle à la connaissance de l’histoire de notre pays :
La voix professorale d’Éric Cantona y raconte "ce que l’immigration a apporté au football français."
C’est important, vous savez…
Comme nous l’ont justement rappelé les dépêches
des agences dès fois qu’on ne l’ait pas remarqué : Cette
projection se situe ainsi en droite ligne avec le discours prononcé lundi par
le chef de l’Etat, lors de l’inauguration du musée de l’Immigration à Paris. "Il faut
rendre aux immigrés la place qui leur revient dans le récit national"
qu’il a dit le Pwésident… "Y compris
donc dans l’histoire sportive du pays et notamment celle du football alors que
le racisme est toujours présent dans les stades, y compris en France. A haut et
à plus faible niveau." Il ne faudrait pas l’oublier…
Pour remplir son "format" vidéo, notre Cantona national a bâti
son truc en suivant les histoires de Raymond Kopa, Michel Platini, Jean Tigana,
Basile Boli et Zinedine Zidane. Ce devait être très beau et de nature à faire
pleurer Margot dans les chaumières.
Je n’étais pas invité à la projection mais c’était inutile. Je ne l’ai pas
vue mais c’est tout vu et je suis
tout à fait capable de vous en parler :
- Ma première remarque porte sur la notion "chance pour la France". Qu’ils soient nés en France comme
Zidane, au Mali et en Côte d’Ivoire comme Tigana et Boli, tous sont issus de
douars ruraux sans écoles ni eau courante mais tous ont fait toute leur scolarité
en France depuis la maternelle puis ont tous été repérés et formés par des
sélectionneurs et entraîneurs bien-de-chez-nous. On pourrait donc parfaitement inverser
la formule issue des divagations masturbatoires de Bernard Stasi et considérer
que la France est une "Chance pour Zidane", "Chance pour Boli",
etc. A même titre que "Chance pour Najat" ("pour Diallo", "pour Merah",
etc.)
- Ma seconde remarque concerne cette impérieuse nécessité de remonter jusqu’au
déluge. Les réalisateurs sont donc allés chercher Kopa et Platini ! Nés en
France de pères nés en France, ils ont chacun l’un de leurs deux grands-pères qui
étaient arrivés en France à l’âge de vingt ans comme travailleurs et bon
chrétiens, l’un de Pologne et l’autre d’Italie. Maipoukoidonc ?
D’un côté, il est interdit d’établir des "statistiques ethniques",
tous sont égaux, tous sont de bon fwançais comme les autres, etc.
Et d’un autre, on s’escagasse aujourd’hui
à mettre en lumière les origines de certains,
véritables preuves de noblesse. Comme autrefois on l’on se vantait d’afficher quatre
quartiers de descendants de pure lignée en remontant jusqu’aux Francs ou
Normand !
C’est désormais nécessaire pour être admis à la Cour et aux chasses royales
républicaines.
Pas d’amalgame ! Pas de discrimination ! Mais il importe de bien
enfoncer dans le crâne des roturiers, vilains et autres laboureurs du Quercy qu’il
ne faut pas mélanger les torchons et les serviettes, les manants fils de
manants et la nouvelle noblesse admise au petit lever du monarque temporaire !
Soyons sûr que le bon peuple sera très prochainement convié à s’esbaudir
devant ce "documentaire" pédagogique.
D’ailleurs, les président et délégué général du Festival de Cannes étaient aussi
conviés à la projection d’hier soir. La palme du documentaire 2015 est déjà en
vue…
Les mise en scènes totalement bidonnées de Hollande ressemblent de plus à plus au Monde mensonger du film "Good bye Lenin !"
RépondreSupprimerC'est du "footage" de gueule !
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