"La lutte contre le cancer, grande cause
nationale"… Réélu avec le plus gros score historique de second tour
(82%) après le plus faible score historique de premier tour pour un président
sortant (19%) sur un programme appel au front uni contre la haine, Jacques Chirac avait trouvé ça comme
cause nationale. Le truc qui ne mange pas de pain hormis quelques dotations
budgétaires à saupoudrer çà et là et, surtout, qu’aucun acuraba ne puisse oser
contester. Que ça fasse ensuite plus ou moins pschitt importait peu. Bref, le
truc con-sensuel, non-clivant par excellence, qui rassemble…
Aujourd’hui, le gouve’nement
est aux abois : Tous ses pactes de
et ses chocs de ont fait pschitt. La
plupart de ce qui n’a pas déjà été retoqué par le Conseil constitutionnel ou le
Conseil d’Etat le doit au fait de n’avoir pas dépassé le stade de l’annonce… Après deux et demi à faire
joujou avec le sociétal, il lui faut
enfin se décider à entrer dans le dur,
c’est à dite dans la réforme du structurel… Allo quoi ? On allait
voir ce qu’on allait voir, on allait renverser les montagnes ; et quelles
montagnes ! Dans la version Montebourg,
ce n’était pas le Mont-blanc mais au moins le Tacul ou le Maudit ! Revu et
corrigé par Macron, on nous annonçait
à la rentrée les volcans d’Auvergne. Arrivé sur la table du conseil des
ministres, ça ressemble aux douces collines du Boulonnais. Et à l’arrivée en
première lecture à l’Assemblée, ce ne sera plus qu’une taupinière. Taupinière
de terres variées et non compactées de 106 mesurettes que Manu-la-mâchoire a tenu
à présenter ce matin en grande pompe, entouré de dix ministres, en disant que c’était
un "Texte d’intérêt général"… Interprétez-moi ça… Et cette taupinière
dont on ne reparlera sans doute plus dans un mois, il faudra peut-être que ce
gouve’nement use du 49-3 pour la faire adopter par ses 288 guignols qui ne
seraient qu’une soixantaine sur 577 si on revotait demain sur les mêmes règles…
Le quinquennat est bien terminé ; il n’y a plus rien à faire et même plus
de pognon pour les soins palliatifs…
Mais je m’égare.
Le gouve’nement, donc.
"Que faire ?" disait
Lénine. Ben retrouvons le con-sensuel sociétal ! La méthode est toujours
gagnante. Et quoi de mieux qu’une grande
cause nationale ? Profitant
du crime sordide et crapuleux aux motivations racialistes dont a été victime un
couple lambda de Créteil, Bernard Casevide Cazeneuve a déclaré : "- Nous devons faire de la lutte contre le racisme et l'antisémitisme une
cause nationale…" et comme on est franchouillard et socialo mine de
rien, il a ajouté : "…en y
associant toutes les administrations intéressées." Que c’est beau !
Le gouve’nement l’a confirmé, Manu-la-mâchoire et le Pédalonaute ont appelé à la mobilisation, toussa…
Donc, le racisme et l’antisémitisme™. Bon ça,
Coco ! Pas besoin d’en définir le contenu, il va de soi. Tellement de soi
qu’il vaut mieux ne pas savoir. D’ailleurs, les médias y vont chacun de leur
contraction de texte pour économiser les signes et espaces :
- Le Cazeneuve a dit
texto :
- D’après le Figaro :
"faire de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme une cause nationale" (exact)
- D’après Le Monde : "faire
de la lutte contre l’antisémitisme une cause nationale ",
- D’après l’AFP :
La phrase exacte dans le corps du texte mais donne comme titre de sa dépêche :
"La lutte contre l’antisémitisme
érigée en cause nationale"…
De manière subliminale, le racisme est second
par rapport à l’antisémitisme… L’antisémitisme est la mère de tous les racismes,
la Shoah est sa preuve ontologique et le CRIF est son prophète.
J’ai déjà fait remarquer ici qu’on parle d’islamophobie mais pas de
judéophobie ; qu’on parle d’antisémitisme mais pas d’anti-islamisme (et évidemment pas d’antichristianisme…) Qu’il s’agisse des gngn-phobies qualifiées de pathologies sociales par le ministre ou
des anti-gggn-ismes sus-évoqués, ça n’a rien à voir avec le racisme ! Il n’y
a là derrière que des rejets oppositions, parfois contestables et
souvent légitimes en démocratie, de comportements confessionnels et culturels.
On devrait parler d’antijudaïsme et
d’anti-islamisme comme d’antifascisme
ou d’anti fédéralisme. Point barre.
Mais ça n’arrangerait ni le CRIF ni l’UOIF.
Et, à l’approche de Noël, la bouillie antisémitisme-antiracisme c’est l’étoile
des bergers palestiniens tant attendue au-dessus de l’Elysée.
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