On ne cause plus trop des deux navires de classe Mistral construits pour la
Russie et qui sont toujours en rade à
Saint-Nazaire. Dans une semaine exactement, cela fera six mois que le premier
aurait dû partir pour la mer Baltique ; et le second devrait, contractuellement,
le suivre au plus tard au cours du prochain semestre… On n’en cause plus trop
et on comprend pourquoi…
Résumons : Cette commande russe n’était et n’est toujours en rien
concernée par les mesures d’embargo et de sanctions
prises par l’Union Européenne et/ou l’OTAN. La seule raison s’opposant à la
livraison a été le souci de notre Président, lors de je ne sais plus quel
sommet de l’OTAN, de ne pas subir la désagréable froideur de ses homologues de Washington,
Berlin, Varsovie et autres confettis baltes. Pour y échapper, il a eu l’imprudence
de lier la livraison au règlement du
conflit dans le Donbass ; conflit interne étranger sur lequel non
seulement il n’aura jamais la main mais dont le principal protagoniste, aussi
imprévisible que jusqu’au-boutiste, dépend du soutien de la CIA comme de sa
corde le pendu…
Les mois passant et sa procrastination aidant, il n’arrive toujours pas à
se décider sur le sort de ces deux bateaux que nous devions livrer à la Russie.
Les dates butoirs contractuelles sont largement dépassées, les coûts de
maintenance et d’immobilisations s’alourdissent chaque mois au compteur, etc.
Ça ne va pas pouvoir durer encore longtemps… Pour répondre à une question
lors d’une conférence de presse (quel est le vicieux qui s’est permis de poser une
question pareille ? – Un journaliste étranger, sûrement), notre Pédalonaute vient donc d’être contraint de
dire qu’une décision définitive sera prise "d’ici la fin du mois"…
Il a de la chance car Poutine n’en fait pas un fromage. Comme je l’évoquais
ici
en septembre dernier, la facture finale pourrait faire plus que la culbute en
cas de procès à Londres. Sans même parler des frais de maintenance des rafiots en rade sous séquestre
pendant des années de procédure avant de pouvoir les fourguer à un ferrailleur
asiatique pour une poignée de figues.
J’imagine les négociations feutrées qui, semble-t-il, ont
conduit Poutine, bon prince, à renoncer aux pénalités (mais sûrement pas au
démontage et renvoi à nos frais en Russie du matos de haute technologie russe
dédié – communication, systèmes d’armes, etc.). Ne me demandez pas quelles contreparties il a fallu
donner ; je n’en sais rien. Mais c’est désormais Poutine qui soutient
Hollande comme la corde soutien le pendu…
Bref, de deux choses l’une :
- Soit notre Pwésident conclut que "les conditions
sont enfin réunies" et livre, ce qui semble de plus en plus exclu plus les
jours passent. Non seulement les conditions
n’ont pas évoluées d’un pouce, mais il perdrait totalement la face, ce qui,
pour lui, est totalement inacceptable et plus grave que les intérêts de la France.
- Soit - et on y vient à grand pas – il concrétise le
refus de livrer…
Vous avez là 1,2 milliards d’euros de chiffre d’affaires "prêt
à livrer" pour lesquels le client a déjà versé 890 millions d’acomptes et
dont on finance le stockage depuis six mois. On en fait quoi à votre avis ?
- On fait une croix sur ce 1,2 milliards de recettes, on
rembourse cash 890 millions et bien plus que le pouce de frais divers à l’acheteur
et… on dédommage, ne l’oublions pas, les chantiers navals des années de boulot
fait pour rien (c’est
pas grave, c’est l’Etat qui paie)…
- Puis… on envoie tout le fourbi à la déchetterie !
En effet, non seulement la Marine française n’en a pas
besoin (elle
en a déjà trois de la même classe)
mais ils sont invendables ! L’option exportation est un quasi phantasme :
D’abord, parce que les bêtes ont été
construites pour répondre aux normes russes et ont été spécialement adaptées
pour les mers froides. Trouver un acquéreur nécessiterait des transformations
les rendant trop chers au regard de la concurrence (notamment US et Sud-Coréenne) Ensuite, parce que le marché pour ce type de navires
"couteaux suisses" d’intervention a vocation transocéanique est
limité : Les pays assez riches et encore non équipés n’en ont pas besoin (Canada, etc.)
Bref, on ne parle même plus guère de les "recycler" compte tenu
des coûts à ajouter à la facture. On envisage désormais sérieusement de… les
couler ! (on dit de
les immerger…) purement et simplement au-dessus de quelques fosses
marines…
Toussa ne tenait au départ qu’au désir de notre Pédalonaute
de se faire personnellement bien voir de ses collègues chefs d’Etat à la botte
des USA. Il pensait sans doute que ça
allait s’arranger ; qu’une bonne fée genre Sofitel allait débouler comme d’hab’ par divine surprise pour le
sortir de ce merdier.
Eh bien il va bien falloir qu’il finisse par dire "J’ai décidé, on ne livre pas !"
Il y est contraint, d’autant que, désormais, il est patent que Poutine a fait
une croix dessus, est passé à autre chose et n’en veut plus…
Et plus Hollande attend plus il diffère la sortie de l’énorme
scandale que sera la décision inéluctable d’envoyer ces deux magnifiques
réalisations toutes neuves par le fond… en levée de rideau de la campagne
présidentielle…
Oui, le capitaine de pédalo laissera une trace dans l’Histoire :
Celui d’un sabordeur de marine et du plus grand gaspilleur de travail des
autres depuis l’incendie volontaire de Rome par Lucius Domitius Ahenobarbus le 19 juillet 64 de notre ère…
je serais métallo aux chantiers navals de st nazaire ( encore un saint ? maverdave ! on est en ripoublik ou pas ? disons nain ça zère.....toute la question est de savoir ce que zèzir peut être ) , j'apprécierai l'attention....
RépondreSupprimersavoir si les chantiers vont être defrayés.....
hum......
Poutine doit savourer. Hollande est bien piégé,la destruction des navires est politiquement délicate et est un affront aux sans dents qui raquent(même si les médias subventionnés vont tout faire pour étouffer la chose).
RépondreSupprimerOn dit "oceaniser" et non "couler en pleine mer"
RépondreSupprimerTout cela est ignoble et lamentable
Ignoble, car, pour des motifs futiles de convenance et de pipolitique personnelle, on flanque à la mer l'équivalent de moults raffales, de précieux métaux lourds polluants, et le savoir faire de notre industrie d'exportation
Lamentable, car il pouvait la jouer autrement avec poutine qui n'est pas le monstre qu'on nous a décrit dans cette histoire
Il y a bien 12 ans, dans le port de Brest, le navire école russe, le Sedow, est resté à l'ancre pendant 18 mois pour cause de dettes impayées de la Russie
RépondreSupprimerC'est pas le seul, d'ailleurs, des cargos d'armateurs véreux l'ont suivi....
Juste retour des choses, le navire école vronzais restera encalminé à Mourmansk ou Sébastopol
Mais on n'a plus de navire école à voile depuis vilaine lurette
Les norvégiens, oui ( le Kristian Radish) les mexicains pareil ( le Cauthemoc)
Nous ?
Rien !
et les pédalos !
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