Il existe encore, de ci, de là, d’outrageantes discriminations entre les malheureux SDF stigmatisés et les longues cohortes de privilégiés que sont les
ADFF, couillons de base (ah oui !, je rappelle : les ADFF : les
Avec Domicile Fiscal Fixe…) Dans notre société apaisée où prévaut le vivrensemble™,
la passoirisation des frontières, la
lutte contre les inégalités et la mémoriellisation électorale de François
Hollande le Magnifique, cela n’est pas normal…
C’est pourquoi, pendant que le Pédalonaute, balançait l’encensoir pour
enfumer les fidèles au-dessus de deux cercueils d’os épars, de deux cercueils
vides, et de Sa personne ne l’oublions pas, ses députés ont continué de bosser…
Hier, donc, les députés ont approuvé en commission une proposition de loi d’un
député socialiste et ont inscrit sans débander l’examen du texte par l’Assemblée
dès le 9 juin, autant dire sans délai vue l’urgence.
Il s’agit de supprimer purement et simplement le "livret de circulation pour les gens du voyage".
Institué par une loi de 1969 édulcorant et complétant à la fois la loi de
1912 sur les nomades, l’existence de
ce genre de livret s’inscrit depuis l’Ancien Régime dans la logique d’un Etat centralisateur
soucieux de savoir ce qui se passe chez lui et jamais personne n’en avait fait
une pendule…
Obligatoire pour tout individu âgé de plus de seize ans sans domicile fixe
depuis plus de six mois, la loi de 69 prévoit en fait trois types de livrets
différents : le "livret spécial de circulation" pour les marchands
ambulants ; le "livret de circulation" pour les sans domicile
justifiant de ressources régulières et le "carnet de circulation"
pour les dépourvus de ressources. Et ce dernier "carnet" a été
supprimé en octobre 2012.
Pourquoi vous causer de ça aujourd’hui ?
- Tout d’abord pour la manière dont la chose nous est présentée. En effet,
la désinformation prévaut autant dans l’exposé des motifs que dans la façon qu’ont
les dépêches d’agence d’en relayer l’annonce.
On nous parle de "gens du voyage", ce qui fait penser aux
marchands forains, cirques, etc. et, plus qu’accessoirement à ces pauvres Roms
stigmatisés. Alors que l’assiette juridique des livrets concernés est beaucoup
plus large… On se précipite pour demander son avis à un avocat "spécialiste
de la question" qui nous enfume en déclarant, péremptoire : "Bien que français, les gens du voyage
doivent encore pointer régulièrement au commissariat ou à la gendarmerie"
Pire que le contrôle judiciaire d’un mis en examen ! Régime digne de Vichy !
Ce livret est donc une stigmatisation
intolérable qu’il est urgent de supprimer en Bisounoursland ! Il se garde
bien de nous dire que cette obligation de "pointer" tous les trois mois
n’existait que pour le "carnet" (concernant, entre autres, les "punks à chiens") qui a été supprimé en 2012 ; que l’obligation n’est
qu’annuelle pour le "livret" simple, le défaut de visa ne valant qu’une
contravention ; et qu’elle n’existe pas pour le "livret spécial"…
- Ensuite, que fait-on ? Est-il besoin de le rappeler, on ne s’agit
pas ici de "gens du voyage", expression romantique, mais de "sans
domicile fixe", définition juridique.
Or, c’est l’obtention du livret qui permet à un individu sans domicile d’obtenir
son inscription dans une commune dite "de rattachement", commune qui
est laissé à son libre choix, sauf refus du Préfet expressément motivé par un cas
grave de "trouble à l’ordre public".
C’est dans cette commune de son choix que le "sans domicile" peut
bénéficier des services nécessitant de disposer d’un "domicile" administratif :
faire enregistrer son mariage à l’Etat Civil, s’inscrire sur les listes
électorales, avoir un domicile fiscal, remplir ses obligations vis-à-vis de la
Sécurité Sociale, être enregistrer à l’ANPE, etc.
On ne nous dit rien des effets induits sur toussa par la proposition de loi en question. J’y vois d’ici un
souci de simplification
administrative qui simplifiera à n’en
pas douter la vie des personnes concernées, c’est-à-dire qui les éloignera encore plus de la vie de la
Cité au prix d’une complexification
administrative nécessitant l’apparition sui generis de nouveaux machins
budgétivores…
- Enfin, la proposition de loi de Dominique Raimbourg, député PS et néanmoins
petit futé, prévoit de renforcer l'obligation pour les communes de construire
des aires d'accueil adaptées et d’autoriser les préfets à piocher d’office pour
cela dans les budgets communaux. Il faut en effet faire cesser le scandale que
dénonce le député : "Aujourd’hui,
40 000 aires devraient être offertes aux gens du voyage, or seules
27 000 le sont réellement !". Il prévoit aussi la
suppression du seuil maximum d'accueils pour une commune (environ 3% de la population)…
Il faudrait 40 000 aires d’accueil ? Il y en aurait déjà 27.000 et
ce serait insuffisant ? J’observe que, d’après les lois en vigueur, l’obligation
d’aménager des aires d’accueil ne s’impose qu’aux communes de plus de 5.000 habitants.
Sur les 36.660 communes métropolitaines, il n’y en a que 5.121 qui comptent
plus de 2.000 habitants ; et sûrement moins du tiers qui en ont plus de
5.000…
Il est évident qu’il faut que ces braves gens puissent s’installer où ils
veulent, y compris, s’ils le souhaitent, s’abattre comme nuée de sauterelles
sur Rochefourchat dans la Drôme pour tenir compagnie à son unique habitant. C’est
pourquoi le texte prévoit aussi de supprimer la possibilité actuelle pour un
maire de refuser d’héberger sur sa commune l’installation temporaire d’un
nombre de gens du voyage excédent 3% de la population autochtone… C’est une
question de dignité, n’est-ce pas ?
Au prétexte de non-discrimination, en abrogeant entre deux portes les
obligations prévues par la loi de 1962, on supprime du même coup les seules
sources statistiques fiables permettant d’évaluer quantitativement les besoins réels liés à cette catégorie de
population. Et dès lors raconter par exemple qu’il faut un demi-million d’aires
d’accueil et, accessoirement, essorer autant qu’on veut les ADFF, culs terreux
corvéables à merci, pour alimenter les fins de mois des SDF et, surtout, des
ministères et administrations, sans oublier les factures de taxi de certain(e)s,
ne les oublions pas…
Ces types là sont une plaie . Les aires des petites villes sont le plus souvent à moitié vides ,
RépondreSupprimervandalisées , dégueulasses . Ils polluent les alentours , demandez donc aux garagistes , obligés
de cadenasser leurs établissements .
De plus ces carnets permettaient un contrôle , même si plus ou moins fiable , de leurs nombreux trafics , en particulier de meubles . Sans carnet , plus de contrôle ... et sans contrôle ...
Je sais pour les avoir cotoyé qu ' une partie est relativement correcte , l ' autre infecte , et que de
toute façon l ' ensemble s ' assoit sur les lois et reglements que nous respectons , de gré ou
de force . C ' est une communauté qui se tient , sous des dehors folkloriques .
Jérôme
ADFF
RépondreSupprimerje retiens
lorsque ma moitié râlera trop au sujet des impôts ( qui sont , ainsi que la mort ,les eules choses certaines en ce bas monde ) je lui dirait , impérial " estime toi heureuse d'être une ADFF, certains n'ont pas ta chance !"