L’année avait
commencé avec des tripotées de JesuisCharlie
brandissant des crayons en carton creux. On ne s’en souvient déjà plus. Les
crayons fictifs ont été rangés (n’oubliez pas le tri sélectif : poubelle des
emballages…)
On aurait été bien mieux inspirés de faire défiler tous ces guignols avec des
gommes pour éviter de libérer la parole…
Il y a des infos (il est vrai oh combien moins
importantes que le retrait de l’investiture imprudemment donnée par la drouâte
à Nadine Morano en Meurthe-et-Moselle) qui échappent par hasard aux journaux de 20 heures comme aux grands titres de la
presse écrite. Comme c’est curieux.
Par exemple, jeudi de
la semaine dernière, le sulfureux Président de Hongrie, Viktor Orbán soi-même, était en visite en Bavière, très officiellement
reçu par Horst Seehofer, le Ministre-président CSU du Land.
En Allemagne, donc, s’exprimant
tout aussi officiellement devant la presse, bras-dessus-bras-dessous avec le
chef de l’exécutif bavarois opinant du chef, Orbán a réaffirmé sa légitimité d’homme
d’Etat européen s’efforçant – lui – d’appliquer
les accords de Schengen en contrôlant les frontières extérieures de
l’Europe… Se présentant comme "garde-frontière" de la frontière
commune, il ne s’est pas privé à cette occasion de fustiger "l’impérialisme moral" d’Angela
Merkel.
Jusque-là, rien de
nouveau. Ce qui l’est, en revanche, c’est que Horst Seehofer lui a répondu
qu’il n’avait "pas de critique" à faire sur la politique hongroise et qu’elle avait
gagné "le soutien du gouvernement bavarois".
Il faut savoir que la
Bavière est le land le plus vaste et le second le plus peuplé de la république
fédérale. Que politiquement la CSU bavaroise a toujours voulu garder son autonomie
par rapport à la CDU. Et qu’aux dernières élections législatives (2013) la CSU a fait en
Bavière le meilleur score de la CDU/CSU de tout le pays (3,6 points de plus qu’en
Bade-Wurtemberg classé second…)
Et voilà que la CSU
se montre de plus en plus ouvertement critique vis-à-vis de la politique, notamment
"immigratoire", de la Chancelière ! Certes, n’ayant emporté la
victoire qu’avec 311 députés CDU/CSU au Bundestag, celle-ci a raté la majorité
absolue de 5 sièges et a dû former une "grande coalition" avec le SPD
(193
sièges)
mais elle reste de très loin la patronne. Or si les 53 députés CSU venaient à
lui faire défaut, elle n’en aurait plus que 258 à sa main et devrait alors vraiment composer avec ses "alliés"
socialistes pour gouverner…
La manière dont
Viktor Orbán a été reçu à Munich est un évènement qui n’est pas neutre. Il est
même peut-être (soyons prudent) plus important pour
l’avenir de l’Europe que l’attentat fasciste perpétré à Versailles contre les
créations de Anish Kapoor.
Or, que constate-t-on ?
Non seulement la presse allemande mais aussi la presse anglo-saxonne ont très largement
commenté l’évènement. Certes quasiment
toujours dans l’esprit du politiquement correct de rigueur mais elles ont
abondamment relayé l’info.
Et chez nous, je vous
le demande ? Nib ! Peanuts ! Rien. Pas un mot.
Virez les tous !
Même constatation, mais pourquoi s'étonner dans ce pays sous dictature de la pensée ? Quand les Français vont-ils se décider à bouger ? Ils faudrait une union de toutes les têtes pensantes pour monter au créneau et entraîner les Français timorés ou indifférents, les sortir de leur torpeur. Il ne faut pas compter sur les "fonctionnaires" de la politique qui ne pensent qu'à leur réélection !
RépondreSupprimerJ'étais en Allemagne la semaine dernière, et je peux vous dire que l'accueil de centaines de milliers de migrants est loin de faire l'unanimité, contrairement à ce qu'on peut lire dans la presse française. Ajoutons que des incidents parfois violents ont éclaté entre ethnies différentes, et entre religions différentes. La Bavière, où je n'étais pas, est vraiment un cas particulier, ils appellent tous ceux qui ne sont pas Bavarois des Prussiens.
RépondreSupprimerLe Nain
La CSU n'est pas d'accord et la grogne gagne aussi du terrain à l'intérieur de la CDU.Les bisounours du parti vont devoir en tenir compte.
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