Non, je ne vais pas revenir sur le psychodrame que nous venons de vivre. En
fait, un de ces micro-drames triste d’une atroce mais quotidienne banalité dans
l’espace-temps du réel. Mais "psycho" quand-même tant il fut
spontanément et hystériquement battu en neige jusqu’à le monter en opéra-bouffe
où toulemonde s’est poussé du coude,
du ténor jusqu’au hallebardier, pour faire entendre son morceau de partition en
faisant assaut de conneries.
Quand je dis "toutelmonde", on se comprend, hein ? Les
ceusses qui émargent au "milieu" : Les politiques, les
journalistes, les "autorités morales", les chroniqueurs, les
"experts", les vedettes, chanteurs et autres "intermittents du
spectacle vivant" de toutes natures… Mais je m’égare.
"Psycho" donc, et "Drame" aussi. Drame véritable, bien
au-delà de la souffrance individuelle d’une famille. Car derrière le succès éphémère
que je prédis à cet opéra kitch en attendant le suivant, il y a ce qui a été dit à cette occasion par nauséelites françaises et européennes. Or
nauséelites sont sur scène des acteurs sans
texte. Ne sachant pas trop dans quelle pièce ils jouent, n’ayant pas vraiment
pigé les grandes lignes de l’intrigue et ne pouvant se contenter de répéter
mécaniquement "Je suis Charlie", ils réagissent aux stimuli de
l’instant en improvisant ; et en disant n’importe quoi. Et ce n’importe
quoi devient le fil rouge à suivre. Ils pensent que ce n’est pas grave ; qu’il
suffira qu’ils s’adaptent à la suite "comme ça vient" et ils savent
faire. Mais ils ne savent pas que l’Histoire est tragique, que la Vie est
tragique, qu’ils sont jusqu’au cou dans une tragédie grecque et qu’ils sont
payés pour tenir le rôle de Créon. Pas pour avoir les vapeurs d’Antigone !
Mais je m’égare encore…
Donc j’y suis revenu quand-même. Excusez-moi^^ Je voulais simplement
aujourd’hui mettre en miroir de ce psychodrame un autre drame survenu hier matin :
Figurez-vous que la grande sculpture Dirty Corner de l’artiste Anish
Kapoor, installée dans les jardins du château de Versailles et communément
appelée "le vagin de la reine" a été une nouvelle fois vandalisée.
Je dois dire que je n’avais jamais éprouvé le besoin d’écrire ici la
moindre ligne sur cette œuvre monumentale de dix mètres de haut et
soixante mètres de long installée à grands frais dans les allées de Versailles
pour renouveler la perspective sur le
Grand Canal. C’est inutile. On peut se souvenir du homard en plastique de Jeff
Koons, ou des éjaculations aériennes de l’éphèbe à la plastique adolescente en
matériaux composites de Takashi Murakami dans la galerie des glaces ; ça
avait encore l’attrait de la nouveauté… Mais l’empilement et le bétonnage pour
des factures à six chiffres de tôles rouillées dans les jardins, c’est devenu
tellement banal et lassant qu’il vaut mieux ne pas en parler pour ne pas se
répéter.
- Heureusement, il arrive parfois que de petits canaillous, aussi vandales
inconséquents que terroristes fascistoïdes, viennent nuitamment saloper de tags
nauséabonds l’un ou l’autre de ces tas de ferraille incrustés avec force rivets
et boulons aux frais du contribuable au milieu d’un site XVII° siècle classé
patrimoine mondial. Je dis heureusement, parce que ça permet à certains d’exprimer
l’horrifique épouvante qu’ils éprouvent. Et cela avec souvent plus de facilité
et moins de retenue que – par exemple - lors de spectacles télévisés
d’égorgements à la chaîne de chrétiens pékins lambda.
- Heureusement, aussi et surtout, parce que ça me permet de savourer les réactions des prébendiers du sérail :
Catherine Pégard, n’est pas n’importe qui. Présidente de "l’Etablissement
public du château, du musée et du domaine national de Versailles" (excusez du peu), cette sexagénaire a reçu là, fin 2011, sa pantoufle
d’argent de fin de carrière pour bons et loyaux services. Et la Légion
d’Honneur en prime l’année suivante juste avant que le Pédalonaute vienne
rallumer la lumière. Faut dire qu’elle maîtrise le vocabulaire approprié
puisqu’avant d’intégrer en 2008 le pôle politique des conseillers de Sarko à
l’Elysée, elle avait fait une longue carrière de journaliste politique. Ayant
bossé un temps au Quotidien de Paris
sous la houlette de Philippe Tesson, elle a dû être à bonne école mais, comme
il faut bien vivre, l’essentiel de sa carrière s’est passée au Point où il est d’usage de s’en tenir au
mainstream que nous connaissons.
Donc, l’œuvre évoquée plus haut a été recouverte dimanche matin
d’inscriptions à la peinture blanche, parfois pas très explicites – ou souvent trop
– et jamais d’un goût très sûr…
Pourquoi vous en causer ?
- Certes, Dame Catherine Pégard s’est dite "scandalisée", ce qui est de bonne guerre. Mais
surtout, conditionnée à la méthode, elle a développé sur l’air des vierges
outragées :
« Cet acte
d’une violence intolérable contre l’œuvre
d’un artiste international me choque et m’attriste (…) Je suis scandalisée qu’on s’en prenne
avec les plus abominables références à l’œuvre d’un grand artiste
international et, au-delà, au château de Versailles et à la culture. »
Notez bien les termes : Passe pour
"intolérable", mais "violence intolérable" pour des tags
de peinture sur des tôles passées au minium et des blocs de pierres de
carrière semées autour ?! Et l'Etat Islamique ? Et l’égorgé de
St-Quentin-Fallavier ?
Violence intolérable contre une œuvre
donc. Cet assemblage de tôles est en fait moins une création qu’une déclinaison commerciale revisitée et actualisée d’autres
attractions réalisées précédemment
ailleurs par l’artiste, notamment aux Etats-Unis… Ecoutez Dame Pégard. Elle ne
parle pas d’une œuvre tout court.
Elle éprouve le besoin de répéter deux fois "d’un grand artiste international…" Qu’importe la qualité
intrinsèque du "produit" ; ce qui compte finalement, c’est la
signature commerciale et… ce que ça nous a coûté.
Et puis… on s’en prend à Versailles, à la culture ! C’est
la culture qu’on assassine !!
Les photos du désastre ne feront pas la Une jusqu’à la nausée comme celle
du pauvre petit Aylan. Pourtant, à lire les réactions,
ça aurait dû, non ?
La ministre (ici avec Dame Pégard) a évidemment fait
le déplacement pour prendre la mesure du drame.
Ah bon, il s'agit de dégradations dues à de petits canailloux ? Je croyais qu'il s'agissait d'œuvres originales de leaders d'une nouvelle forme de street art.
RépondreSupprimerTout passager qui prend le RER peut constater que l'art du tag tant prôné par l'ami Jack en son temps est omniprésent. Tant qu'ils peinturlurent une bouse en ferraille rouillée, ce n'est pas bien grave, ce le serait infiniment plus s'ils s'en prenaient aux statues des différents bassins.
RépondreSupprimerLe Nain
J'aimais bien le quotidien de Paris, il me manque encore. J'aimais bien aussi les éditoriaux de dame Pégard dans le Point mais moins que ceux de Claude Imbert.
Oui. Mais les ceusses qui ont tagué la ferraille ont fait la différence avec les statues d'époque. Et c'est en ça qu'ils ont fait preuve d'une "violence intolérable"...
SupprimerOui, le Quotidien de Paris était un "vrai" journal. Et moi qui ne suis pas un perdreau de la dernière pluie ( http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2010/06/cest-pas-la-fin-du-monde.html ), j'ai conservé une profonde nostalgie pour le quotidien "Combat" qui nous tachait les doigts dans ma jeunesse...
SupprimerMoive aussi je suis scandalisé qu'on s'en prenne ainsi à la royale vulve
RépondreSupprimerAu passage, le roi Louis n'a pas dû manquer de ressources pour la combler
Analysons aussi les turlupinades ( turlupineries ?) du gars Kapoor
À Bilbao ,j'avais vu "shot in ze corner" et la série des cires ,des miroirs et du béton
Le béton ? des colombins grisâtres ,depaquetes par une trefileuse à corn flakes ,de différentes sections, remplissant des caisses ,y en avait une cinquantaine, allignees ,comme si une bande de trolls avait pose culotte et avait poussé à l'unisson pour se libérer la boyasse
Les miroirs ? Des concaves et des convexes ,
Les cires ? Des bacs où des lames tournaient en raclant le truc, comme une plaie sanieuse
Sans déconner, taguer le truc, c'est l'enjoliver ,je peut pas m'empêcher de voir ça comme ça !
D'après certains critiques l'"Aaaaart Môôderne" est essentiellement une spéculation financière sur les polémiques suscitées par le bidule présenté comme étant une œuvre majeure.
RépondreSupprimerLa valeur de ce truc rouillé est en train d'exploser et nul doute que les pierres taguées victimes de cette insupportable atteinte vont se vendre beaucoup plus cher maintenant ! D'ailleurs la présidente a rappelé que l'artiste ne voulait pas que l'on nettoie et que les personnels de Versailles devaient y veiller !
Droopyx
elle fait un peu schlampe , fleur de nave , avec son ticheurte en pilou sur le nombril
RépondreSupprimery a que le brushing qui se tienne un peu
la vieille pégard à coté se tient quasi au gardavous et fait semblant de pas rigoler