Prenant la suite de personnalités comme René Viviani,
Jean-Marcel Jeanneney, Joseph Fontanet, Jean Auroux, Michel Delebarre, Philippe
Seguin, Martine Aubry et Jean-Louis Borloo ; puis, sous l’ère
pédalonautique, de Michel Sapin et François Rebsamen, Dame Myriam El Khomri vient donc d’être élevée aux responsabilités de Ministre de plein exercice du Travail, de l’Emploi, de la Formation professionnelle
et du Dialogue social (reprenez votre respiration)
Certes, cela fait plus d’un an qu’on n’ose plus trop
parler de l’inversion de la courbe du
chômage, concept initial de plus en plus ringard qu’on souhaiterait bien remiser
en loucedé au placarde ; sans doute sur la même étagère que – souvenez-vous
- le ridicule mouvement de cisaille des bras à l’horizontale pour masturber le
vide tant le changement sera maintenant… Pourtant, bien que sa venue tarde et
soit toujours inversement corrélée à celle de la courbe du fromage, l’acuraba
candide peut légitimement penser qu’il s’agit toujours d’une priorité
essentielle pour le Pédalonaute-en-chef puisque ce dernier en a fait une
condition préalable de sa candidature pour un deuxième mandat.
La désignation d’un(e) successeur(e) au poste successivement confié à deux
de ses plus proches fidèles, poste en charge, notamment, d’améliorer l’employabilité des demandeurs d’emplois
et de mener les rituelles, délicates et sportives négociations avec les partenaires sociaux, est donc forcément une
décision de première importance. Attendu avec gourmandise par les
commentateurs, le choix fait s’annonçait donc forcément signifiant.
Ben, rien. Quasi silence radio. Le nom de l’heureuse élue a été annoncé à
la sortie du Conseil des ministres comme un commentaire de faits divers, sans
doute avec moins de solennité et d’impact médiatique que s’il s’agissait d’annoncer
que Philaé, la chienne du président, était enceinte…
Bien sûr, la presse respectable a titré que "François Hollande a joué la
carte du renouvellement générationnel en nommant la benjamine du gouvernement, peu
connue du grand public, au poste clé de ministre du Travail " Point barre.
Bien sûr, aussi, les blogs nauséabonds et site de "ré-information"
(ou "d’in-faux"
comme y cause l’Express) ont pris
un malin plaisir à ressortir les touïttes
commis par la dame : "Et
moi je propose que ts ls Français qui vt s'acheter un riad au maroc pr leur
retraite passe un examen d arabe a l ambassade" et "S'il y a
des quartiers sensibles, c'est parec que d'autres sont insensibles"... Ce qui ne nous change pas beaucoup de la prose de bien
d’autres sous-flingues du sérail…
Mais à part ça ? Quel enseignement signifiant tirer de cette
nomination ?
D’abord, un petit retour sur Dame Myriam El Khomri dont vous n’aviez
peut-être jamais entendu parler :
Née à Rabat d’un père commerçant marocain et d’une mère française alors
enseignante "en coopération" au Maroc, bi-nationale de 37 balais au
compteur, elle a fait son trou politique à Paris XVIII° avec Daniel Vaillant
puis la mère Hidalgo. Elle se retrouve l’an dernier – peut-être le savez-vous –
Secrétaire d’Etat à la Ville sous l’autorité (sic) de Patrick Kanner – peut-être en avez-vous
entendu parler – transparent Ministre de la Ville, de la Jeunesse et des
Sports. Bref, d’un seul coup d’un seul, la voilà bombardée patronne du Ministère
du Travail et de la sauce qui va avec, Ministère jusqu’alors confié à des poids
lourds… Quant à son précédent poste à la Ville, il est purement et simplement
supprimé vu que Patrick sera bien suffisant pour s’occuper de ça tout seul.
Qu’en conclure ? Tout simplement qu’au-delà des nécessaires effets d’estrade,
le Pédalonaute et sa clique ont enfin pigé qu’un ministère du Travail ne sert à
rien aujourd’hui, sinon à entretenir une tripotée de fonctionnaires et les
prébendes des "partenaires sociaux". En dehors d’un contexte de plein
emploi disparu depuis quarante ans, une telle administration ne peut avoir
aucune influence sur l’offre de travail.
L’agir étatique en la matière ne peut venir que de Bercy, de la Commission des
lois et de la simplification administrative. Alors, bien sûr, comme le roi ne
peut dire qu’il est nu, on maintien une ministre de la chose avec pour mission
de poursuivre la mise en place du compte
personnel d’activité, arlésienne qui permet de meubler la com’ ; de faire durer l’examen du rapport sur les évolutions du Code du
Travail (qui finira
enterré comme ceux sur les retraites) ; et…
de voir ce qu’on peut faire en matière d’assurance chômage. Pour ça, pas besoin
d’immobiliser un poids lourd sur le dossier. D’ailleurs, dans cette atmosphère
de fin de règne, on n’a pas dû en trouver prêt à ne rien pouvoir faire, pieds
et poings liés par Bercy. Profitons-en pour faire un pâle petit coup de com’ en
nomment une jeunesse, "issue de la diversité" et… femme (à propos, je ne sais plus où on en
est au gouvernement de la parité arithmétique
dont on faisait grand cas en 2012. Mais on s’en fout…)
Au moins, Dame El Khomri, reconnaissons-lui ça, n’a pas d’illusions. Elle
sait que si son portefeuille porte le beau nom de Ministère du Travail, de l’Emploi,
etc., sa vraie et unique raison sociale, en fait, c’est Ministère du Chômage. D’ailleurs, de sa propre initiative, son
premier geste de ministre a été de rendre une visite à une antenne de
Pôle-Emploi. Un peu comme un nouveau Préfet va déposer une gerbe au monument
aux morts ou un Président de Conseil Général Territorial visiter les
pensionnaires d’un EHPAD…
Au vu de son cursus, nous pouvons constater que le ministre du travail n'a jamais travaillé de sa vie, qu'il a toujours pantouflé au sein du PS et des instances soit disant représentative. Bref, c'est une inutile qui n'a jamais mis les mains dans le cambouis du privé, qui ne connait rien des entreprises, de leurs besoins et de leurs attentes.
RépondreSupprimerC'est porter au paroxysme le mépris de ces élites fonctionnarisées pour tout ce qui fait avancer ce pays. C'est un ministère inutile qu'il convient de supprimer, le travail ne s'en portera que mieux.
Le Nain.
PS: Ministre étant un mot masculin, ne comptez pas sur moi pour le féminiser au mépris des règles du français. Ministre est une fonction, pas un sexe.
Et vous pouvez même noter qu'au moins un "vrai" fonctionnaire a réussi un concours.
RépondreSupprimerChose que cette créature de cabinet n'a même pas accomplie...
Popeye