En déplacement solennel aux Mureaux avec dix-sept de ses sous-fifres et toute la sauce qui va avec pour relancer la lutte contre l’apartheid autoproclamé dont souffrent les "banlieues", Manu-la-Mâchoire ne pouvait pas se contenter de remettre en selle le stalinisme productiviste en matière de logements sociaux. Parce que le logement, hein, les pauvres chou, cariatides des halls d’immeubles rémunérés au sachet de poudre, n’en ont strictement rien à battre. Et c’est pourtant eux le problème…
Il fallait donc rajouter quelque chose rien que pour eux. Quelque chose
dont ils n’ont d’ailleurs rien à foutre non plus et dont ils doivent se marrer.
Mais c’est sans importance puisque l’essentiel, n’est-ce pas, c’est que
nauséelites hors-sol soient persuadées que ça va leur faire plaisir…
Donc, si les médias ont longuement disserté sur les mesures coercitives
annoncées pour favoriser la mixité
sociale, ils se sont quasi unanimement abstenus d’évoquer certaines petites
fleurs accessoires ajoutées pour faire joli au énième bouquet offert à l’Arlésienne
des banlieues pour l’inciter à réintégrer le lit socialiste sinon conjugal…Discrétion
des médias dont on ne sait si la raison tient plus au ridicule qu’à la crainte
d’ajouter encore un point aux "intentions de votes" en faveur de la Madelon
d’Hénin-Beaumont…
Après sa visite aux Mureaux, notre Manuel a donc annoncé tout un train de
mesures pour les banlieues. Et, parmi celles-ci :
- La création d'un diplôme national de… hip-hop
Et…
- Un soutien public à la réalisation d'œuvres de street-art.
Hier donc, la Commission Interministérielle à l'Egalité et à la Citoyenneté
a complété le énième plan sur les banlieues pour y favoriser le lien social, le
vivre et se loger ensemble, la diversité, la proximité et toutes ces sortes de
choses.
Et dans ce catalogue, évidemment, pas un mot, sur la drogue, la
délinquance, le communautarisme, l’exclusion, les incivilités, les tensions, la
précarité et le chômage. Rien qui puisse laisser supposer quelques timides
intentions d’avoir l’air de faire en sorte de tâcher moyen de regratter timidement
au profit de l’Etat de droit républicain quelques mètres carrés des zones qui
ne sont pas de non-droit comme on dit mais soumises à des droits qui ne sont
pas les nôtres… Non. Rien de tout ça n’est pris en compte dans les "mesures"
annoncées. En revanche, on y cause de culture
urbaine…
On y apprend donc que le ministère de la Culture et de la Communication va instaurer
un diplôme national supérieur
professionnel de la danse hip-hop…
Et que le dit ministère, sous la houlette de notre Fleur nationale, va encourager – traduisez grassement subventionner
par des commandes publiques - la réalisation d'œuvres de street art…
Comme l’écrit André Bercoff :
« Le hip-hop, le street art et les musiques urbaines font
partie du paysage contemporain. Mais ce qui est hallucinant, c'est cette rage
étatique de tout récupérer dès l'embryon, dans des domaines dont la qualité,
l'originalité et le talent sont dus essentiellement à leur ADN rebelle,
marginal, souterrain. Tout se passe comme si, désormais, le moindre cri
contestataire, qu'il soit graphique, sonore ou audiovisuel, doit être dans tous
les sens du terme, "assisté" par l'Etat providence. Que les grands
esprits de tous les temps aient eu besoin de mécènes, cela est établi ; que le
moindre graffiteur en mal de muraille se transforme en intermittent du
spectacle, ce n'est peut-être pas la meilleure manière de l'encourager dans
l'extension sablonneuse et malaisée des champs de la création véritable.
Le souci, aussi généreux que
monomaniaque, de mettre, dès ses balbutiements, n'importe quel débutant en
couveuse ne produira jamais, au mieux, que des poulets en batterie. »
J’ajouterai que depuis que la
question des cités se pose, depuis que s’accumulent l’absence de résultats
des mesures prises (toujours les
mêmes) et à force de regarder ailleurs, nauséelites n’ont même pas l’excuse du lapin
ébloui par les phares de la bagnole.
Par quelle aberration a-t-on oublié que le viol en réunion, le trafic de dope,'le flingage de piétons depuis une grosse bagnole Hallemande faisaient eux aussi partie du patrimoine des quartches ?
RépondreSupprimerExigeons tout de suite un diplôme validant pour ces formations qui font quand-même ( merde ! quand-même !) la richesse de ces lieux qui ,si on s'y met tous ,ne seront plus synonyme de relégation
Oui ,par la présente ,jmes collègues et moi même, zosiologues et travailleurs sociaux, exigeons une reconnaissance universitaire de ces matières que l'éducation nazionale à laissé à l'écart ,par conservatisme exacerbé