C’est aujourd’hui la Journée commémorative de l’esclavage. Vous le savez et vous n’en ignorez rien. Comme chaque année, elle a été précédée hier à la fois par la Journée de l’Europe qui, me semble-t-il, n’a guère remué les foules, et par la Journée mondiale des oiseaux migrateurs, ce qui me semble bien vu. Comme chaque année aussi, nous "fêtons" le même jour la Journée mondiale du lupus érythémateux disséminé, pathologie conjonctive affectant principalement les femmes et tout spécialement les femmes noires ; ce qui me semble bien vu en ce jour où l’arbre Denis Baupin cache la forêt tropicale… Comme chaque année, enfin, elle précède judicieusement, demain, la Journée des espèces menacées qui ne sont pas forcément celles que l’on croit…
La Journée commémorative de l’esclavage, donc. Curieusement, sur la liste officielle aimablement
fournie par Wiki-sa-race de toutes les "journées", qu’elles soient
mondiales, de l’ONU, internationales, européennes ou nationales, la "Journée
nationale commémorative de l’esclavage" est assortie d’un appendice entre
parenthèses : "Fr.
métropolitaine". On pourrait naïvement s’interroger sur cette
restriction discriminatoire qui interpelle au niveau du vécu mais non tant il
va de soi que seuls les autochtones d’ici sont à l’évidence concernés par cette
obligation mémorielle. Mais je m’égare…
Aujourd’hui, donc, François II Pédalonaute, Coprince d’Andorre et Vidame de
la promotion Voltaire, est allé présider la commémoration de la "Journée
nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions"
en se faisant accompagner de la tripotée de prélats nécessaire à la solennité
de la chose. Flanqué des présidents des deux Assemblées, leur trio faisait une
tache claire heureusement rehaussée par l’entourage puisque outre la divine
Najat, la Pau-Langevin et trois ou quatre types bien typés dont les noms m’échappent,
l’incontournable et regrettée Taubira honorait la cérémonie de sa présence. Il
est vrai que nulle autre femelle qu’elle aurait pu faire consacrer pour l’éternité
la traite occidentale crime contre l’Humanité !
On se doit donc de fléchir le genou devant elle, icône de la République à l’égal
de la Simone de-l’avortement ou du Badinter de-la-peine-de-mort. Mais je m’égare
encore…
Revenons au Pédalonaute. Il n’a pas raté cette occase pour ajouter de nouvelles
annonces venant s’ajouter à toutes celles qu’il ne cesse d’adresser au bon
peuple depuis début janvier avec les milliards qui vont avec. Les engagements qu’il a pris aujourd’hui
coûteront certes peu de chose au regard des derniers mois mais méritent qu’on s’y
attarde :
Il a annoncé la création,
avant la fin de l'année, d'une "fondation pour la mémoire de l'esclavage, de
la traite et des abolitions". C’est tellement bateau que je croyais
que ça existait déjà… Ben non. Cette fondation aura pour mission d’être "une source de promotion des valeurs de
liberté, d'égalité, de tolérance", de "diffuser la connaissance de l'esclavage, de la traite et du combat des
abolitionnistes" [et Najat ? que fait Najat ?], de
réfléchir "à l'édification d'un
mémorial aux esclaves" [il y en a déjà combien à Paris ?] et d'un "lieu muséographique" [peut pas dire un musée comme tout le
monde ?].
Encore une de ces paroles verbales balancées au gré des circonstances qui ne mérite guère qu’on s’y arrête. Pourquoi
donc relever ça ?
- Parce que nous avons là, une fois de plus, la preuve à la fois d’une
gestion au fil de l’eau à la va-comme-j’te-pousse et de la panique qui prévaut
au plus haut niveau de l’Etat :
Déjà, le "avant la fin de l’année" trahit le souci bestialement
électoraliste de l’annonce mais ce n’est pas tout. En effet, la totalité des
projets annoncés aujourd’hui par Hollande lui ont été récemment réclamés –
presque à la virgule près – par un collectif regroupant pêle-mêle SOS Racisme,
le Cran, la Licra et le CRIF qui lui a expressément écrit attendre une réponse
pour le 10 mai… Et vite, vite, le Pédalonaute s’est exécuté sans barguigner...
S’agissant des fonctionnaires, des agriculteurs, des instituteurs, des
intermittents du spectacle, etc. on peut comprendre qu’il en attende des
retombées positives (ou moins
négatives) dans les urnes. En revanche, les
esclaves, hein… Les masses mélanodermées des quawtiers attendent des jobs et de
la considération ; elles n’ont rien à foutre des envies de prébendes d’une
poignée d’apparatchiks du mémoriel qui non seulement ne pèsent rien dans les
urnes mais en veulent toujours plus.
D’ailleurs, ça n’a pas raté : Dès aujourd’hui les mêmes réclament que
le 10 mai soit chômé et l’inoxydable Georges Tin, président du Cran, l’auto-proclamé
Conseil Représentatif des Associations Noires de France), rappelle – petit futé
–sa revendication récurrente : "On
ne peut plus parler d'esclavage sans parler de réparations"…
Pendant ce temps-là, les communicants bac+7 du Pédalonaute lui ont concocté
ce touïtte :
« La condition
humaine peut être changée. L'égalité n'est pas achevée, faisons encore une fois
le rêve qu'elle soit notre destin commun »
Si ce n’était pas si long et laborieux, tout à fait dans le style du
signataire, ce serait presque aussi beau que le fameux "rêve métissé d’un
éternel futur" !
Tout y est de la charte du socialisme et des fondamentaux de l’Empire du
Bien : La condition humain qui peut (doit) être
changée + l’égalité qui reste à achever (comme les chevaux ?) + rêver (l’utopie
quoi !)
Prions…
Je voudrais postuler pour le poste de président directeur de la Fondation . où s'inscrit on ? puis je me réclamer de vous ?
RépondreSupprimerBon. Moi j'attends la création de la "Journée de la Repentance".
RépondreSupprimerEt je m'aperçois que j'ai tout faux, puisque c'est tous les jours ... Donc pas raison d'en privilégier une plus que l'autre. D'ailleurs, c'est comme la "Journée de la Connerie" ...