"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

lundi 30 mai 2016

Match des nuls...



La lassitude m’étreint devant ce que nous apporte la suite des jours emmaillotés dans un ça-va-mieux auquel personne ne croit (pourtant, si, si je vous assure, les Fwançais n’ont jamais été aussi confiants depuis 2008, c’est l’INSEE qui le dit) La suite des jours, disais-je. C’est chaque jour un peu plus qu’hier et moins que demain ; mais ça n’a rien à voir avec l’Amour. On croit qu’ils vont se décider à baisser un peu l’abat-jour, mais non. Ce ouiquende encore, ils en ont rajouté une couche à Verdun avec des trépignements de mongoliens qui ne comprennent pas pourquoi cépabien de déféquer sur la tapisserie d’Aubusson. Que voulez-vous que je vous dise devant la pantomime grotesque de ce flash mob sur pelouse autrefois gorgée du sang de nos pères ? Que vous en dire de plus que ceux qui en ont déjà très bien causé ? D’autant que ce n’est pas fini ; demain on nous en rajoutera une autre couche…
Alors quoi ? Alors je ne parcours plus qu’en surface les infos que les médias bien-comme-il-faut ont la bonté de nous donner, non pas à mâcher, mais à avaler tel quel sans se poser de question. Et je ne lis que les titres (les "gros mots" comme disait ma grand-mère), c’est bien suffisant.

Ce matin, je m’en suis donc tenu à regarder les titres des "sujets" que Google-Actualité a jugé indispensable de nous proposer au saut du lit en têtes de rubriques :

- "A la Une", au top des infos du jour :    
« Harcèlement sexuel : les témoignages contre Denis Baupin s’accumulent »
Ouaouw ! La news ! Sûr qu’il n’y a pas plus croustillant pour faire bander l’acuraba, et pour l’apaiser par les temps qui courent…

Mais il y a mieux. Dans la rubrique "France" (ça existe), Google-Virtualité reprend en tête de rubrique un titre de l’Express.fr. Oui, le magazine concurrent de Paris-Match, celui de Patrick Drahi cornaqué par l’autre là, l’espèce d’étudiant attardé à écharpe rouge :  
« Législatives partielles : match nul entre Les Républicains et le PS »
  
Goûtez toute la saveur de ce titre : "Match nul entre…" On sent le coude-à-coude, le 50/50 où rien n’est joué. Suivez mon regard : La gauche est toujours là et remonte au score ; Juppé a du souci à se faire ; n’oubliez pas d’acheter l’Express…
Alors que le titre aurait dû être quelque chose comme ça :
« Législatives partielles : chacun garde ses billes »
Car de quoi s’agit-il ?
- A Strasbourg, dans une circonscription ancrée à gauche depuis 20 ans avec des scores jamais inférieurs à 60%, le candidat PS devient le député "le plus mal élu du Bas-Rhin" (rue89), battant de quelques centaines de voix un vague conseiller municipal LR d’opposition allé au charbon par devoir. Toussa dans un scrutin avec près de 80% d’abstention !
- A Nice, dans une circonscription plus-à-droite-tu-meurs, une gamine de 29 ans groupie d’Estrosi lui garde le siège au chaud. Très largement en tête au premier tour, elle l’a emporté face au FN, le PS s’étant liquéfié au premier tour avec 6,5% des voix soit moins que le Front de Gauche. Toussa dans un scrutin avec 77% d’abstention !  
Bref, ce sont là des non-évènements à même titre qu’un "heureux évènement", c’est-à-dire une chose parfaitement attendue. Alors pourquoi en parler ?
Parce que cette expression « match nul »  concrétise, synthétise en deux mots cette façon de dire les choses qui caractérise nos médias, cette manière désespérée de tordre le vocabulaire pour maintenir tout à la fois la fiction de la représentation populaire et le suspens nécessaire à la survie des journaux…  

Dans le même ordre d’idée, Le Figaro.fr a titré ce même jour :
« L’Etat reprend en main le camp de Grande Synthe »
Voilà un camp de "migrants" créé sans recours à l’Etat et contre son gré par une collectivité locale et des ONG "humanitaires". Lesquels initiateurs, n’ayant ni les moyens financiers ni le professionnalisme suffisant pour maîtriser la bête, refilent finalement le bébé à l’Etat qui va s’en occuper, bien obligé.
Le titre aurait dû être quelque chose comme « L’Etat prend en charge »…
Mais « L’Etat reprend en main », c’est mieux. On sent l'autorité, tu vois...

J’adore…

1 commentaire: