"Les magistrats ne sont pas responsables des crimes en France" (ni des délits, ni des incivilités, ni des crottes de chien sur les trottoirs), c’est le président de l’Association des magistrats instructeurs qui le dit.
Ben oui, c’est évident. Les responsables sont bien connus : Le premier, c’est le pouvoir exécutif qui impose le manque de moyens. C’est indiscutable. Le second, implicite celui-là, c’est la société génératrice d’injustices.
En corollaire, évidemment, l’appareil judiciaire est blanc comme neige et victime des odieuses manœuvres de défausse du premier responsable. Accessoirement, les justiciables auteurs présumés de faits présumés délictueux le sont aussi, victimes de la violence de la société…
C’est tout ? C’est un peu court… Curieusement, on se garde bien d’évoquer, même fugacement, même timidement, la responsabilité du pouvoir législatif : l’usine à gaz montée depuis les lois Guigou et complétée, renforcée, densifiée, complexifiée, saturée d’année en année pour garantir les sacro-saintes libertés individuelles des citoyens et assimilés.
A cet égard, les magistrats ne sont évidemment pas responsables des résultats.
Tenez par exemple, en passant : Il y a quinze jours deux jeunes ont braqué une pharmacie, emportant la caisse et le sac d’une cliente. Piégés par la vidéo-surveillance ils ont été identifiés et arrêtés le jour même. Agés de 17 et 14 ans, déjà connus pour respectivement 11 et 4 faits délictueux, ils sont ressortis libres le lendemain de leur garde à vue. "L’enquête se poursuit"... C’est la loi…
Mais les magistrats ne sont-ils vraiment jamais responsables ?
Voilà un autre fait divers tellement banal et récurrent que Reuters n’en aurait pas fait une dépêche si le hasard n’y avait pas mêlé le nom du Sourire à visage humain.
Je veux parler de la gamine de 16 ans (enceinte et Roumaine…) qui avait eu la mauvaise idée de faire la une en s’intéressant le 1° décembre à l’appartement de Ségolène Royale. Ou plutôt, qui est soupçonnée d’avoir participé au cambriolage (j’adore le qualificatif soupçonné, ses empreintes – elle était déjà fichée – ayant été relevées sur place ; c’est beau la présomption d’innocence…) Retrouvée vite fait (là on met le paquet, des fois qu’on soupçonne un nouveau Watergate…) dès le 5 décembre, elle avait été mise en examen dans le cadre du cambriolage et le juge l’avait placée sous contrôle judiciaire dans un centre éducatif fermé (CEF) Dès la sortie du tribunal, elle a faussé compagnie à l’éducateur du CEF venu la chercher. Quant à son complice, âgé de 13 ans, il s'échappera du CEF dès le lendemain…
Figurez-vous qu’elle a été interpellée la semaine dernière lors d'un cambriolage dans le 9-3. Etant inscrite au fichier des personnes recherchées et présumée récidiviste, le Parquet a demandé la révocation de son premier placement sous contrôle judiciaire et son placement en détention provisoire.
Mais le juge des libertés et de la détention (JLD) a refusé et, bis repetita, l'a placée sous un second contrôle judiciaire dans un centre éducatif fermé (CEF) Bien évidemment, alors qu'elle sortait du bureau du JLD, elle a faussé compagnie à l’éducateur du CEF venu la chercher. [NDLR : c’est pratique le copié-collé…]
Je crois que dans des temps très anciens et heureusement révolus, il existait ce qu’on appelait le délit de rescousse, délit consistant à porter assistance à un détenu pour qu’il puisse échapper à la maréchaussée. Les peines encourues pouvaient tenir compte de la gravité des faits reprochés à l’individu soustrait au bras séculier et cela pouvait, le cas échéant, conduire l’auteur de la rescousse à la potence…
Mais les magistrats ne sont en aucun cas responsables de leurs actes. C’est le prix à payer pour garantir l’indépendance de la justice. Pour l’indépendance de la corporation judiciaire sûrement. Pour celle de la Justice, je ne sais pas…
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Tout à fait. Il ne faut pas confondre indépendance de la Justice et tranquillité des
RépondreSupprimerjuges. Mais, entre nous, ils sont très forts,
à force de laisser sortir les gens qu'ils sont
censés juger ils se retrouvent avec encore plus de boulot. Et comme ça, ils gueulent comme quoi
ils sont débordés et qu'il leur faut des effectifs en plus.
ce qui est malheureux dans ces affaires , c'est que les sondages et les sondeurs qui nous emmerdent tant tellement à nous questionner sur notre préférence pour les yaourts trucs ou chose ou la nouvelle maquette de tel hebdomadaire féminin , ne nous posent JAMAIS les seules questions qui vaillent , à savoir
RépondreSupprimer- êtes vous assez con pour avoir confiance dans la justice de votre pays ?
- si vous avez répondu oui , savez vous ce que fait votre conjoint à cet instant précis ?
- approuvez vous le fait que les souchards soient étrangers dans leur propre pays ?
- si vous avez répondu oui , êtes vous :
- un imbécile heureux ?
- un cocu ?
- pas un souchard ?
- pensez vous qu'il est honteux que berlusconi ou sarko aient ou aient eu des relations extraconjugales ?
- si vous avez répondu oui , êtes vous :
- porteur d'une démence avec troubles des fonctions supérieures , en particulier de la mémoire ? ( pouvez vous associer les noms "mitterand" ou "strauss-khann" aux mots "enfant illégitime" ou "harcèlement sexuel" , par exemple ?)
- simplement con ?
- simplement de mauvaise foi ?