(faute de mieux…)
Je m’étais bien juré hier de ne pas parler ici de cette triste affaire DSK ( "Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se casse" disait le fabuliste…)
- Si j’y viens quand-même malgré moi, ce n’est pas parce que le Futur Président (dixit certains titres !) a raté sa sortie, laquelle aurait quand même pu, l’âge ou le Viagra aidant, nous offrir dans les années qui viennent une apothéose élyséenne à la Félix Faure entre le G20 et le pousse-café...
- Ce n’est pas non plus parce que l’intéressé a choisi pour le défendre Benjamin Brafman, cet avocat new-yorkais des pipeules qui a coutume de dire : "Les gens qui viennent me voir sont dans des situations vraiment, vraiment désespérées" et "Je pense avoir dissuadé davantage de mes clients de se suicider que n'importe quel psychiatre au monde" Ceci-dit, on se souvient qu’il avait abandonné en route la défense de Michael Jackson dans une affaire d’attentat à la pudeur sur mineur…
Non, ce qui m’oblige à en parler ici, c’est Jacques Attali ! Bien évidemment, notre parangon de la gauche kérosène ne pouvait s’exempter de pondre un oracle sur le sujet.
Exercice délicat pour le nomade attalien. Avec la dextérité qu’on lui connaît, il s’en sort… en inventant l’eau chaude ! Il va de soi qu’il élève le débat, n’évoque rien de la turpitude présumée de DSK et du fait divers en soi. Son rôle à lui, J.A., c’est de faire toucher du doigt aux ploucs que nous sommes les causes de la chose et de nous asséner ses conclusions éphémèrement définitives… Ouais… Et que nous dit-il ?
Que ce pauvre DSK est banalement victime du réel et que le réel est contrariant…
La chose ne l’étonne pas : "c’est l’occasion de se souvenir que notre société, devenue sans frontières, vit désormais dans quatre échelles de temps simultanées. Il en découle que des règles du jeu contradictoires s’entrechoquent…"
"Le temps du droit (procédure judiciaire, etc.) s’impose à tous les autres." Si Dominique est dorénavant mal parti pour l’Elysée, c’est donc la faute à cette excessive judiciarisation de la vie sociale…
"Le temps politique obéit à un calendrier immuable." Si Dominique est coincé, c’est à cause de cette rigidité somme toute désuète…
"Le temps des marchés et des médias obéit à l’exigence de la réponse immédiate, de la nouveauté permanente, de l’impatience et de la concurrence…" C’est embêtant pour Dominique…
"L’expérience démontre que l’échelle de temps le plus rapide impose sa loi aux autres: ainsi, les marchés et les médias imposent-ils leurs solutions aux autres espaces; ils peuvent mettre à mal en quelques instants une réputation économique, politique et éthique construite tout au long d’une vie : la réalité d’un passé ne vaut plus rien comparée à l’apparence d’un présent", "Les marchés sont les ultimes bénéficiaires de cette faillite du politique."
Et cela, "au détriment de la cause pour laquelle Dominique Strauss-Kahn s’est toujours battu : un état de droit planétaire; une gouvernance mondiale (…) Cette tyrannie (…) explique très largement l’anarchie de la mondialisation"…
Et dans une envolée lyrique où il est question de tenter d’agir dans la tyrannie de l’urgence sans penser à la mort, notre J.A. conclut en suggérant "l’audace de s’en tenir avec entêtement à ses rêves…
"
Toussa, on le savait, mon con…
L’oracle intégral d’Attali si ça vous chante ici.
Un monde sans frontière ? Mais qu'est-ce qu'a fait DSK lorsqu'il a eu compris qu'il avait fait une très grosse connerie et que ses amis américains n'allait pas lui lâcher la grappe ? Qu'est-ce qu'il a fait DSK ? Ou pouvait-il bien aller se réfugier afin de se soustraire à la justice US ?
RépondreSupprimerEh bien il a pris (du moins il a essayé) le premier avion pour la France, un pays ou il pensait qu'on irait moins l'emmerder pour ce genre d'histoire. Un pays ou il serait assuré d'être aider d'une quelconque façon.
Une sorte de réfugié politique l'ami DSK.
Alors quand je vois un chantre du sans frontiérisme qui essaie de profiter des frontières et qui se fait choper malgré tout, ça me fait bien rire.