Je termine…
- Michèle DELAUNAY,
ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales et de la
santé, chargée des personnes âgées et de la dépendance. Elle est la fille
de son père Gabriel Delaunay, grand manitou de la Libération (et de
l’épuration) à Bordeaux avant de finir préfet de région Aquitaine sous De
Gaulle et Pompidou ; et évidemment de sa mère, laquelle a siégé à
l’Assemblée consultative provisoire composée de résistancialistes cooptés qui
servait de parlement fin 44 début 45 avant de finir inspectrice générale de
l'Education nationale. Mariée à un haut fonctionnaire européen à la retraite (du Conseil de l'Europe) nommé Klaus Fuchs,
elle est médecin cancérologue en CHU de Bordeaux.
Avant même qu’elle se
décide à prendre sa carte au PS, elle est sollicitée pour figurer en bonne
place sur la liste gauche plurielle aux municipales de 2001, histoire de
profiter du double aura local de sa réputation professionnelle et de son nom
que les vieux n’ont pas oublié. En 2007, devenue un des fervents soutiens de
Ségolène, elle connaît son heure de gloire en dessoudant (d’un cheveu) Juppé de son siège
de député. Le fait que ce ne soit pas une pute confirme que l’avoir chargée de
s’occuper des vieux n’est pas une sanction mais une petite gratification…
- Sylvia PINEL,
ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée de
l'artisanat, du commerce et du tourisme. C’est là qu’on voit que le
radicalisme cassoulet bouge encore et sait se rajeunir sans être toujours
systématiquement réduit à sous-traiter son étiquette à des agioteurs ou agités multicartes
genre Tapie ou Taubira. Sylvia a débuté en politique comme chargée de mission
puis chef de cabinet de Jean-Michel Baylet dont elle est la protégée.
Bénéficiant des réseaux du susdit, indéboulonnable président du Conseil général
du Tarn-et-Garonne et tout puissant patron de la Dépêche du Midi, elle est élue députée en 2007 et la plus jeune
femme du Parlement. Elle se signale notamment en proposant à ses pairs d'abroger
la loi du 26 brumaire an VIII, oubliée dans un coin et toujours en vigueur,
laquelle précise que "toute femme
désirant s’habiller en homme doit se présenter à la Préfecture de police pour
en obtenir l’autorisation", modifiée par des circulaires de 1892 et
1909 autorisant le port féminin du pantalon "si la femme tient par la main un guidon de bicyclette ou les rênes d’un
cheval" Elle ne laisse passer aucun détail, cébien. Accessoirement, le Nouvel Obs’ nous a appris en 2009
qu’elle avait adressé une lettre de mise en demeure aux responsables d'un site
de surveillance de l'activité des parlementaires afin d'exiger le retrait de la
page la concernant… C’est rassurant. Au moins on est sûr qu’elle ne laissera
rien passer de nature à freiner le redressement du tourisme et de la vente de pizza
kebabs.
- Benoît HAMON, ministre délégué auprès
du ministre de l'économie, des finances et du commerce extérieur, chargé de
l'économie sociale et solidaire. Voilà le type même du mec qui n’a jamais
rien fait d’autre dans la vie que de la politique dans les couloirs et salles
de réunion. Engagé dès l’âge de dix-neuf ans lors des manifestations contre la
loi Devaquet, après une licence d’histoire, il débute sa carrière comme
assistant parlementaire d’un député PS. Devenu conseiller pour la jeunesse
auprès du Premier secrétaire Jospin, le retour de la gauche aux affaires en 97
fait de lui un conseiller du cabinet de Martine Aubry au ministère de l’Emploi,
de la Solidarité et des 35 heures qui vont avec. D’abord chargé de l’emploi des
jeunes il devient son conseiller aux affaires politiques. A l’approche du
désastre dit du 21 avril il va quand même prendre l’air dans un poste sans
doute créé pour lui de "directeur du planning stratégique " à
l’institut de sondage Ipsos... Même pas trois ans, juste le temps d’attendre un
siège de député européen (grande région Est) qui lui épargnera tout souci de
fin de mois pendant cinq ans. Aux européennes de 2009, les arrangements
internes entre courants ne le placent qu’en troisième position sur la liste
socialo en Île de France et il n’est pas réélu. No soucy, il se retrouve membre
du Conseil d’administration de l’université Paris VIII et professeur associé.
On pourrait écrire
trois pages police 10 sans alinéas sur son rôle et ses contributions aux
motions, courants, alliances et trahisons de congrès et de couloirs dans la vie
du PS au cours des7 ou 8 dernières années. 1° J’ai pitié de vous, 2° j’ai pitié
de moi, 3° On s’en fout. La seule chose qui compte c’est de se souvenir qu’au
cours de ces trois dernières années, toutes ses prises de position
personnelles, sans exceptions, allaient dans le sens d’une forte intervention
de l’Etat, de règlementations accrues, de l’autorisation administrative de
licenciement, d’une nationalisation des banques, de plus de services publics,
de la retraite à 60 ans sans augmentation de cotisation, etc. Archéosocialo bon
teint à son âge ! Bref, parfait pour équilibrer :
Mosco va se coltiner comme il peut avec le réel
et Benoît sera la caution morale du
Bronx et un peu plus si affinité possibilité…
- Dominique
BERTINOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires
sociales et de la santé, chargée de la famille. Une figure ecclésiastique administrativement
incontournable de la Mitterrandolâtrie, culte secondaire (de plus en plus
secondaire)
du panthéon Droidlhom™. Agrégée d’histoire, enseignant l’histoire contemporaine
à l’université, un temps chargée de conférence de méthode "lecture de
textes historiques" (sic) à Sce Po, la dame s’est imposée vers 1984 par
une magistrale thèse : "La
vision de la France chez François Mitterrand, de 1945 à 1981 (à travers ses
œuvres et son action politiques)"… Le Mythe Errant himself l’appelle comme
chargée de mission à l'Élysée et lui confie le suivi des archives
présidentielles et la rédaction de notes historiques pour ses écrits
personnels. Il la nommera mandataire des archives présidentielles des deux
septennats. Elle collaborera à la rédaction et à la relecture des ouvrages de Dieu
Mitterrand publiés après Sa mort aux Éditions Odile Jacob. Ayant activement
participé à sa fondation, elle est administrateur et Secrétaire générale de
l’Institut François Mitterrand.
Politiquement,
maire du 4° arrondissement, elle a été mandataire financier de la candidate
Ségolène Royal en 2007 et sa directrice de campagne lors des Primaires citoyennes de l’an dernier.
A part ça, elle a
résolument pris parti pour une reconnaissance de l'homoparentalité par la loi.
La vestale gardienne du Temple recyclée groupie des LGBT… Qu’en pense
Tonton dans sa tombe ?
Ainsi va la santé de
la famille…
- Marie-Arlette
CARLOTTI, ministre déléguée auprès de la ministre des affaires sociales
et de la santé, chargée des personnes handicapées. Qu’en dire ? Conseiller
général d’un canton urbain du centre de Marseille, elle est depuis onze ans vice-présidente
du Conseil général en charge de l'enfance et des relations internationales
(sic) dans l’équipe de ce cher Jean-Noël Guérini dont elle a été le
porte-parole lorsqu’il briguait la mairie de Marseille en 2007. Entre-temps
douze ans eurodéputée au titre du PS, elle n’était plus en position éligible en
2009, allez savoir pourquoi… La voilà ministre ! Sans doute ne fallait-il
pas désespérer la piétaille de la puissante fédération des Bouches-du-Rhône ;
et puis penser un peu à… l’après Jean-Noël… Bon, les handicapés, ça ne la
changera pas trop de l’enfance.
- Pascal CANFIN,
ministre délégué auprès du ministre des affaires étrangères, chargé du
développement. Un temps chargé de mission à la CFDT du Nord-Pas-de-Calais
puis consultant en ressources humaines, il était jusqu’en 2009 journaliste au
mensuel Alternatives économiques. Alors
élu député européen des Verts (élu surprise grâce au succès inattendu
des Verts, 4° sur la liste Cohn-Bendit en Île de France) Certes,
il s’est montré bosseur et compétent à Strasbourg, mais c’est le genre de mec qu’on n’attendait
pas au gouvernement au nombre des deux ministres que l’équilibrage concocté dans les coulisses attribuait aux Verts. C’était
sans compter les exigences et caprices personnels de la Duflot qui veille avant
tout à son business-plan de carrière : Pas question de mettre en avant un
de mes concurrents interne ou qui que ce soit susceptible de me faire de l’ombre !
Donc, exit les Cochet, Placé, etc. Du coup, nous avons la chance d’apprendre l’existence
de monsieur Canfin…
- Yamina BENGUIGUI,
ministre déléguée auprès du ministre des affaires étrangères, chargée des
Français de l'étranger et de la francophonie. Là, nous avons la preuve
indiscutable de l’ouverture de la
gauche à la société civile, à la kultur, au respect,
au surpassement des obsolètes discriminations des nationalités, à l’absolue supériorité
des richesses d’une diversité exclusivité culturelle trop longtemps
bridée, brimée, ignorée, écrasée sous la botte d’une odieuse vanité étriquée d’un
autre âge (reprenez
votre respiration)
Madame Benguigui
donc, née Yamina Zora Belaïdi à Lille et ayant la double nationalité française
et algérienne, est une réalisatrice du monde du cinéma et de l’audio-visuel. Comment
résumer ? Associée en société de production avec Rachid Bouchareb, elle
produit ou réalise elle-même pour France 3, France 2 ou Canal+ des documentaires,
émissions ou séries sur des sujets liés aux communautés immigrées en France, "femmes de l’Islam", les effets
du racisme, "d’une rive à l’autre de la Méditerranée", etc. Elle
a créé une société de production spécialement dédiée à "favoriser
la représentation des minorités à la télévision et au cinéma" et proclame :
"à qualité égale, priorité au beur puisqu'il a eu plus d'obstacles à
franchir qu'un blanc de souche". En 2008, son documentaire "9/3. Mémoire d'un territoire" retrace l'histoire de la Seine-Saint-Denis
depuis le XIXe siècle comme l’éternel
sacrifié par l’Etat, la cause des émeutes de banlieue, en 2005 étant cette
discrimination territoriale et ethnique. Thèse fortement critiquée par nombre d’historiens
sérieux comme œuvre militante virant au montage l’essentiel des faits
historiques avérés contrariants pour le but recherché. Objet audiovisuel néanmoins
encensé par la presse et récompensé comme meilleur documentaire de l’année…
Evidemment chevalier
de la Légion d’honneur, officier des Arts et Lettres et de l’Ordre national du
Mérite, cette chère Yasmina est membre du Haut Conseil de l’Intégration.
Adjointe de Delanoë en charge des Droits
de l’Homme et de la Lutte contre les Discriminations, elle est aussi membre du
Siècle depuis l’an dernier…
Vu la leucodermie
souchienne de la plupart d’entre eux, les Français
de l’étranger seront cocus mais contents : elle ne s’intéressera pas à
eux. En revanche, voyons voir ce qu’elle va faire de la francophonie…
- Frédéric
CUVILLIER, ministre délégué auprès de la ministre de l'écologie, du
développement durable, et de l'énergie, chargé des transports et de l'économie
maritime. On s’approche de la fin de la liste… Que raconter sur celui-là ?
Député-maire de Boulogne-sur-Mer, toujours et encore premier secrétaire de quelque
chose dans leur truc, c’est depuis longtemps un proche et fidèle soutien de
François Hollande au sein du parti. Boulogne et son port de mer qui le restera ?
Boulogne et son hydroglisseur trans-Manche en déshérence depuis le Tunnel ?
Boulogne dépendant d’une fédération PS ayant bien besoin d’un ravalement de
façade ? Allez va ! On va donner un hochet à Frédo.
- Fleur PELLERIN,
ministre déléguée auprès du ministre du redressement productif, chargée des
petites et moyennes entreprises, de l'innovation et de l'économie numérique.
Là, mine de rien, ils ont peut-être déniché une future pointure. Quand je dis
une pointure, je cause pas d’une de ces devantures d’estrade au plan de
carrière construit sur le bonus du paraître divers
et séducteur. Diplômée de l’ESSEC à 21 ans, Sce Po Service public, cette
asiatique dont vous n’aviez jamais entendu parler a réussi à 24 ans le concours
externe d'entrée à l'ENA et en est sortie magistrat à la Cour des Comptes. En
2002, elle est entrée dans l’équipe de campagne de Lionel Jospin, intégrée sous
la houlette de Moscovici dans le staff restreint des "plumes" Depuis,
elle bosse pour eux, en douce…
- Kader ARIF, ministre
déguisé délégué auprès du ministre de la défense, chargé des anciens
combattants. Là, j’arrive enfin à la fin du pensum et je ne peux qu’éprouver
une tendresse affectueuse pour le petit dernier raccroché au wagon au titre du
quota de divers et des bons et loyaux
services. On a pensé à lui pour le truc que, depuis trente ans et à chaque
nouveau ministère de quelque bord qu’il soit, on réalise last minute avoir failli
oublier : les anciens combattants… Né à Alger il y a 53 ans, Kader à une
formation dans la communication et l’audiovisuel. Militant socialiste en
Haute-Garonne, il est repéré par Jospin qui était alors le patron du parti dans
le coin. Député européen et, surtout, depuis plus de dix ans premier secrétaire
départementale du parti, en lui attribuant ce hochet on fait un geste pour une
des trois fédérations du parti les plus consistantes en effectifs…
La photo est de l’an dernier.
A l’occasion du 30° anniversaire du passage de l’ombre à la lumière,
Paris-Match avait réuni (à la bibliothèque François Mitterrand, of course) les
retraités survivants du ministère Mauroy de mai 81. L’article nostalgico-dithyrambique
associé était de la plume de… Valérie Trierweiler…
Nous disposons désormais d'une base de donnée
RépondreSupprimerexhaustive et concise sur ce ramassis de tordus.
Votre mérite est considérable, soyez en remercié.
Amitiés.
Merci pour la compilation Emissaire.
RépondreSupprimerEn fait c'est encore pire quand on a tous les détails^^
J'en avais déjà un peu "épluché" 2 ou 3 pour valider de précédents billets... C'est en voulant savoir qui était cette Benguigui que je me suis dit qu'il fallait vraiment faire le tour complet... Mais putain quelle galère ! J'espère qu'ils ne vont pas nous en rajouter trop dans la version "2, le retour" après les législatives^^
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