Rien d’intéressant à bavasser aujourd’hui. En attendant le
barnum de ce soir, c’est tout réfléchi que je relaie ici in-extenso le billet que vient de sortir Strychnos chez lui :
«Je voterai blanc dimanche et je
voterai bleu Marine en juin», a tonné mardi Marine Le Pen lors de
son discours, place de l’Opéra, à Paris, devant plusieurs milliers de
sympathisants rassemblés pour la fête de Jeanne d’Arc. Aussitôt, au parti
socialiste, on a affiché des airs triomphants: “Regardez, même le Front National ne veut plus de Sarkozy“.
Ainsi, au terme d’un faux suspens, Marine Le Pen, forte de ses 17% de voix et
victime d’une véritable bouffée d’orgueil, ne s’oppose pas à l’élection de
François Hollande. Le droit de vote que le candidat socialiste accordera aux
étrangers ne semble pas la déranger outre-mesure, alors que c’est une mesure
lourde de conséquences, car elle aura un caractère irréversible qui
va marquer une inflexion profonde de la vie politique vers le communautarisme.
Mais le vote blanc de Marine Le Pen est-il vraiment une surprise? D’ailleurs,
électoralement, à qui profite le FN?
D’abord,
un petit rappel. En 1981, le Front National n’a aucun poids électoral. La crise
est pourtant dure, avec une forte inflation et un chômage en augmentation
constante. En mars 1983, quand François Mitterrand et Laurent Fabius
décident de changer de politique et de prendre le tournant de la rigueur, ils savent que
les électeurs de gauche vont se sentir trahis et que la droite risque d’en
profiter. Pour faire passer la pilule de la rigueur, les socialistes créent
donc SOS Racisme
en 1984, qui devra substituer la “lutte
des races” à la “lutte
des classes“. Et Mitterrand décide alors d’instrumentaliser le FN,
qui sera le pendant de SOS
Racisme: non seulement il captera les déçus du socialisme,
mais en plus il permettra de brandir la menace fasciste comme un épouvantail
qui tétanisera la droite républicaine. Pour donner un coup de pouce au FN, les
élections législatives de 1986 ont lieu à la proportionnelle au scrutin de
liste.
Je
me souviens des élections régionales en 1992. J’étais avec mon grand-père, au
bureau de vote nº9, à Chennevières. Le soir, alors que le
dépouillement et les premières estimations indiquaient une sévère défaite de la
gauche, mon grand-père apostropha un conseiller municipal socialiste au sujet
des élections législatives prévues l’année suivante: “La droite est largement majoritaire:
ça craint pour la réélection de Rocard, non?” Et l’autre de
répondre avec un petit sourire: “Pas
de problème: il faut qu’on fasse tout pour que le FN soit suffisamment fort. On
distribuera des appartements aux immigrés, on réduira les moyens de la police.
Le FN se maintiendra au 2ème tour. S’il y a une triangulaire, Rocard sera
réélu“. C’est justement à cette époque que commencèrent à circuler
les rumeurs d’un accord secret entre le PS et le FN. L’année suivante, après
les législatives, et une victoire extraordinaire de la droite, Pierre
Bérégovoy se suicidait. Son bilan avait été désastreux à tous les niveaux et,
d’ailleurs, il est curieux de voir aujourd’hui François Hollande lui
rendre hommage.
En
fait, c’est quatre ans plus tard, à la suite de la dissolution de 1997, que le
FN allait enfin profiter électoralement aux socialistes. La gauche
plurielle obtient une majorité de députés élus et Kionel Jospin se retrouva en
effet premier ministre grâce à Le Pen, qui avait maintenu ses candidats dans 76
circonscriptions, provoquant ainsi des triangulaires. Bouffis d’orgueil, les
socialistes avaient cru qu’ils étaient majoritaires et qu’ils avaient gagné les
élections. Or, le PS, le PCF et les écologistes n’avaient totalisé que 43,49%
des voix au 2ème tour tandis que le RPR et l’UDF en avaient rassemblé 43,58%.
Pendant 5 ans, Jospin, premier ministre, s’était persuadé qu’il avait la
majorité des français avec lui alors qu’il avait juste une majorité de députés
à l’Assemblée.
Fin
2001, alors que l’élection présidentielle approchait, Le Pen ne décollait pas
dans les sondages. Il restait bloqué entre 7 et 9%. Or le parti socialiste
avait besoin d’un Le Pen fort pour affaiblir la droite. Lors d’une réunion au
ministère de l’emploi et de la solidarité, en décembre, on décida de mettre en
place une campagne contre le racisme juste avant l’élection présidentielle. On
sait bien que le vote lepeniste se développe en réponse au discours
antiraciste. Des spots qui présentaient les français de souche comme d’affreux
beaufs racistes, et qui proclamaient « Sans
discrimination raciale, la France est plus forte » furent donc
massivement diffusés à la télé en mars et avril: Le Pen grimpa dans les
sondages et fit un beau score bien au delà des espérances puisqu’il élimina
Jospin.
Cette
année, François Hollande, qui espérait atteindre 30%, était sûr d’être
qualifié pour le second tour. À force de nous répéter qu’il était le favori,
les médias et les instituts de sondages lui avaient en effet assuré sa place.
Les socialistes se prenaient même à rêver d’un “21 avril à l’envers“, comme si Marine Le Pen
pouvait vraiment dépasser Nicolas Sarkozy. Le vendredi 20, à quelques heures de
la fin de la campagne officielle, les médias de gauche diffusèrent une fausse
information destinée à faire monter l’électorat frontiste: 700 recteurs de
mosquées auraient appelé à voter pour François Hollande. Ainsi, Marianne annonçait sur son site Internet que,
à l’heure où les musulmans se rassemblaient pour la prière, plusieurs
centaines de recteurs de mosquées avaient appelé les fidèles à voter François
Hollande. Intox.
Depuis
le 1er tour, les socialistes nous jouent l’éternelle comédie de la menace
fasciste. On crie au fascisme, on intimide.Toute la gauche, mais aussi les
médias, s’indignent à l’idée que Nicolas Sarkozy puisse récupérer des voix du
Front national. Les gesticulations habituelles. On remarquera au passage que
c’est toujours Nicolas Sarkozy qui est traité de “fasciste“, de “pétainiste“, de “nazi“, et qui est comparé à Adolf Hitler.
Jamais Marine Le Pen. Et quand on analyse cette obsession des
socialistes pour le pétainisme, on se rend compte à quel point la
collaboration, où l’on retrouve de
nombreux socialises, est un passé qui, assurément, ne passe pas.
Quand
on sait qu’un éminent journaliste de gauche antiraciste comme Laurent
Joffrin s’appelle en réalité Laurent Mouchard et que son père était un homme
d’affaire proche de Jean-Marie Le Pen, on se dit que, décidément, le monde
est petit. Et oui: Laurent Joffrin, adolescent, passait ses vacances sur
le yacht des Le Pen, avec Marine! En fait, tout ce petit monde se connaît bien.
Et quoi qu’elle en dise, Marine Le Pen fait partie du système, d’un
système bien rodé. Depuis le soir du premier tour, les journalistes acquis à la gauche n’ont cessé de nous parler du FN et
des prochaines élections législatives. Ils permettent ainsi à François
Hollande de rester camouflé derrière son statut de favori et cherchent ainsi de
nous faire croire que l’UMP implosera avec la défaite de Nicolas
Sarkozy. Comme la gauche le lui fait miroiter, Marine Le Pen est persuadée
que la défaite de Sarkozy lui laissera le champ libre pour incarner la première
force d’opposition. Faisant le choix de la politique du pire avec le vote
blanc, elle fait donc passer son intérêt personnel avant celui de la France.
Or, même si Sarkozy n’est pas satisfaisant pour l’électeur frontiste, n’est-il
pas le moindre mal en comparaison avec François Hollande?
En
fait, le Front National a toujours été une sorte de Barnum, un grand
cirque qui nous offre du spectacle avec ses clowns, ses illusionnistes et
ses numéros de trapèze volant qui font frémir. Une entreprise familiale: Marine
Le Pen est l’héritière de son père comme François Hollande est l’ex-compagnon
de l’ancienne candidate socialiste. En réalité, bien qu’elle dise le contraire,
Marine Le Pen fait partie du système. Un système où elle joue le rôle très
codifié du méchant. Un système mis en place par les socialistes pour faire
perdre la droite.
Bonjour cher Plouc-Émissaire,
RépondreSupprimerIl est clait que les socialistes n'ont cessé d'instrumentaliser le FN pour nuire à la droite. Et la droite n'a toujours pas réussi à se retirer cette épine du pied.
Quant à la question que vous posez dans le titre de votre billet, elle est fort intéressante. Car, quand on voit la façon dont les médias traitent Nicolas Sarkozy, ce lynchage en règle, et quand on sait que Sarkozy n'a pas fait l'ENA ni Science-po, et qu'il ne fait donc pas partie du sérail, on peut se demander en effet s'il n'est pas, finalement, un candidat anti-système. Cela expliquerait, en partie, la violence de l'anti-sarkozysme.
Sarko a beaucoup trop menti et trahi pendant son mandat électoral, il s'est éperdument fichu de nous! La confiance est totalement rompue avec ce type. Et il faudrait voter pour reconduire un gars pareil à l'Elysée ?? Aujourd'hui les gens rigolent en voyant sarkozy oser l’impensable, parler d’immigration,lui qui est le recordman de la régularisation des clandestins! Non merci, la comédie a trop duré, cet imposteur nous a assez trahi comme ça.
RépondreSupprimerOuais. OK. Et avec ça on fait quoi ?
SupprimerUne fiscalité, la pérennisation du laxisme judiciaire, etc. Ce qu'une loi a prévu, on peut toujours espérer revenir dessus un jour.
Mais du côté du "sociétal", comme par exemple la marchandisation des mômes assujettis aux envies perso des homos, l'euthanasie, la suppression du forfait communal et l'étranglement budgétaire pour les écoles privées, choses d'ores et déjà programmées par Hollande. On ne peut jamais revenir sur ces lois là...
Alors, ici et maintenant, ON FAIT QUOI ?
Enfin, vous savez, si vous ne craignez que le vote des étrangers, soyez tranquille.. Monsieur Sarkozy l'accordera également.
RépondreSupprimerVous semblez, vous autres anciens, reliques d'une politique de souveraineté (hélas!) révolue, ne pas vous faire à l'idée que la plupart des décisions de la France sont le fait de la jurisprudence EDH et des divers actes de droit de l'Union Européenne.... Aucun candidat désireux de poursuivre l'expérience de l'Union ne pourra appliquer quoique ce soit de son programme électoral...
Le vote Sarkozy est sans espoir, de ce seul fait.. Il n'est même pas besoin de souligner les failles personnelles de l'homme. Enfin, vous verrez bien
Alors, que fait-on ? Et bien, on tente de survivre, de s'enraciner localement, de préparer, malgré tout, un avenir qui n'existe peut-être déjà plus mais qu'il nous faut tout de même tenter d'obtenir, par simple dignité humaine.
Tentez, tentez... Bien sûr que Sarko est ce qu'il est, on a le président qu'on mérite ; on reverra ça dimanche soir. Ceci-dit, en ma qualité de vieille relique de la "souveraineté" je tiens à MA souveraineté et à celle de ceux qui me suivent. Mais je vis quand même aujourd'hui et ne suis pas naïf. Dans ce monde mondialisé, la souveraineté (et ceux qui brandissent le drapeau "souverainiste" ne l'ont peut être pas compris)c'est la subsidiarité réelle. C'est ça la souveraineté. Dans ce "village global" divers, métissé, sans identité ni histoire ni référence culturelle, la subsidiarité est la condition de la Liberté et de la Dignité. Rien à voir avec droidlhom & Co. Les enseignements des Papes sont pertinents sur
Supprimerce point. Et face aux conneries de l'Europe, de la CEDH, etc. je ne dirai jamais "on n'y peut rien"...
S'enraciner localement, colons illégaux sur nos propres terres, OK. Condition nécessaire pour survivre mais pas suffisante : faudra toujours se coltiner avec le voisin...
Les vieilles reliques sont parfois plus jeunes que certains^^ ,
Le 26 mars 1986 les partis de droite acceptent le diktat du Bn'ai Br'it : Jamais d'accords électoraux avec le FN.
RépondreSupprimerC’est fou comme on adore en rajouter pour être sûr qu’on aura le pire. Je rappelle à l’honorable anonyme qu’il cause du Bn'ai Br'itH et on s’en tiendra là.
SupprimerPour ma part, je reviens sur mon plan de voter Hollande, puis FN aux législatives (du moins la première partie). Ca n'aurait pu marcher qu'avec un grand nombre d'électeurs, auquel cas Marine Le Pen aurait déjà surpassé Sarkozy au 1er tour, ce qui n'est pas le cas. Donc ca ne peut mathématiquement pas marcher. (Et double confirmation par le ralliement de Bayroumou à FH.)
RépondreSupprimerJe vous rejoins donc. Rien de mieux pour l'instant, même en étant parfaitement conscient du bilan du quinquennat qui s'achève.
Voici un peu de concret
Merci. J'avais déjà relayé le bidule de l'IPJ autant que faire se peut...
SupprimerDepuis le regroupement familial (1976) cela ne fait
RépondreSupprimerqu'empirer !