Bon.
Il nous reste tout juste cinquante heures à attendre pour savoir enfin si la
lumière fera suite aux ténèbres. Nous saurons si "nous" avons résolument
adhéré à l’Interruption Volontaire
d’Avenir, à l’Euthanasie Préventive de
Vieillissement, à l’Hermaphrodisme d’Etat, à la définitive sanctuarisation constitutionnelle du culte
rendu à Droidlhom™ selon le rite de Vivrensemble™ dans le respect scrupuleux des
enseignements de Laurent Joffrin son épiscopat et, plus distraitement,
de Béachelle son bas-clergé. Ou si, au contraire, "nous" avons
opté raz les cheveux pour continuer, plutôt cahin que caha et dedans jusqu’à cou,
à avancer dans ce putain de torrent du réel
; savoir s’il restera encore un possible,
vu que ce n’est pas le moment de sortir les pliants et le parasol pour
pique-niquer (et/ou niquer) au milieu du gué en sirotant le rêve métissé d’un éternel futur…
D’ici
là, ça nous laisse le loisir d’escalader l’énorme tas de déchets DU débat qui
encombre encore les unes de la presse pour jeter un œil distrait sur les news accessoires nichées dans les coins
des pages intérieures.
C’est
ainsi que j’apprends que la justice tunisienne vient de condamner une chaîne
locale de TV à 1.200€ d’amende au motif d’atteinte
au sacré. La décision des juges du siège serait un compromis dont les
commentateurs français se félicitent car la peine aurait pu être beaucoup plus
lourde… Il est vrai que cette chaîne de télé mercantile a osé diffuser en
soirée le film Persepolis encensé
chez nous. Or il y a là-dedans un court passage où l’on voit une petite fille
dessiner Allah (ṣalloullāhou `alayhi wa sallam), blasphème en Islam sunnite. Le
fleurissement continu du printemps arabe ne cesse de me ravir…
J’apprends
le même jour que le Conseil Constitutionnel vient de retoquer la loi de 1992
instituant le délit de harcèlement sexuel. Exemple même du texte de
circonstance écrit par lassitude sous le harcèlement
d’associations féministes, la formulation sensée définir ce qui est constitutif
du harcèlement sexuel n’est qu’une bestiale tautologie tenant en une seule
phrase ouvrant la porte à toutes les interprétations, toutes les extensions à
la tronche du plaignant et, pourquoi pas, toutes les restrictions à la gueule
du prévenu… La moraline binaire qui tient désormais lieu de fondement du droit ne cesse de me ravir…
Quel
rapport entre ces deux news ?
Tout
d’abord, saluons les Tunisiens qui ont su – qu’on le déplore ou non – conserver
une référence à une transcendance,
même si les applications pratiques qui en découlent ne nous conviennent pas
chez nous. Que ça reste leur problème chez eux. Après la pâmoison de
nozélites et l’automasturbation frénétique des permanents du spectacle,
maintenant qu’ils ont retrouvé leur
dignité, on ne va pas replonger dans le néo-colonialisme en allant leur
dire que cépabien… On s’en fout, mais
cette condamnation m’amène à me poser la question suivante : Et nous ? Ne
sommes-nous pas aussi placé sous le jugement permanent d’une transcendance ?
Ne sommes-nous pas soumis au respect scrupuleux des préceptes d’une religion d’Etat
régissant aussi notre vie privée ; et devant laquelle nous devons au
minimum consentir la turtuffesque esquisse de génuflexion du dévot pressé ?
Nous
sacrifions au culte de Droidlhom™ (qu’Il soit béni) Quant aux saints préceptes de Vivrensemble™
(qu’ils
nous tiennent en santé),
ils sont aussi prégnants que ceux de la cacherouth et leur respect est et sera
de plus en plus contrôlé par la police de la Vertu….
Or
quels sont exactement les Lois révélées par Droidlhom™ et les interdits édictés
par Vivrensemble™ ?
Toussa
n’est codifié nulle part, n’en déplaise à la Déclaration Universelle etcetera.
C’est exactement comme l’article 222-33 du Code Pénal réprimant le harcèlement
sexuel ; texto : c’est "le
fait de harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle"
c’est-à-dire : le harcèlement consiste à harceler. Point barre…
Porter
atteinte à Droidlhom, c’est porter atteinte à des droits extensibles à l’infini
avec effet rétroactif…
Porter
atteinte au Vivrensemble, c’est porter atteinte au Vivrensemble, point barre !
Ça veut dire quoi, résumable en une seule phrase se suffisant à elle-même ?
Ça veut dire commettre le délit de ne pas aimer…
Aimer quoi ? Tout ! En attendant le délit de recel de complicité d’intention de délit de ne pas aimer…
Ça veut dire commettre le délit de ne pas aimer…
Aimer quoi ? Tout ! En attendant le délit de recel de complicité d’intention de délit de ne pas aimer…
Et
donc toussa finalement à la libre appréciation et à sa libre extension par les juges…
Quels
juges ?
Ils
arrivent ! Enfin, ouais, ils sont déjà là, je sais…
Très bel exposé. J'y adhère totalement.
RépondreSupprimerMerci. Mais si "Vous Président", est-ce que je pourrai continuer à écrire, M'sieur ?
SupprimerVous pourrez, Cher Plouc, non seulement vous pourrez mais vous serez engagé à le faire davantage !
SupprimerComme c'est désormais le cas en Tunisie, la Charia
RépondreSupprimermettra bientôt bon ordre à tout ce fatras indécent.
Ils s'apprêtent à nous transcender, les Muz, et au
pas de charge.
Alors, écrivons, ça ne durera pas toujours.
Amitiés.