En
guise de postface au pensum que je me suis imposé ces trois derniers jours, je
trouve approprié de relayer ici, copié-collé, le premier paragraphe de la
chronique que Serge Federbusch consacre
désormais chaque mercredi sur Atlantico.fr
à la vie de la gauche au pouvoir :
Apparatchiks et
bureaucrates forment 100 % du personnel de direction «hollandais» !
La sclérose de la classe dirigeante
française a deux origines. D’une part, le système des grands corps
administratifs, qui verrouille les carrières, crée des chasses-gardées pour
les uns et des plafonds de verre pour les autres. D’autre part, celui des élus
à vie qui portent les serviettes de leurs aînés en débutant comme
assistants parlementaires puis élus locaux et nationaux. N’ayant connu d’autre
métier que celui de la politique, ils sont hautement fragiles en cas de perte
de leurs mandats et peu enclins à prendre des décisions difficiles ou à
s’opposer aux consignes venues d’en haut.
Certains individus appartiennent aux deux
groupes : fonctionnaires très peu de temps, élus professionnels ensuite ;
François Hollande en est un parfait exemple, comme Laurent Fabius ou Pierre
Moscovici.
Quand on observe dans le détail la
composition du cabinet du nouveau président et celle du gouvernement, on se
rend compte que ces deux filières trustent quasiment 100 % des emplois de
direction - politiques et administratifs - de l’Etat : à l’Elysée, que des
énarques ou presque ; au gouvernement, que des élus à vie ou presque. On
confie à Emmanuel Macron, un inspecteur des finances de 34 ans qui a pantouflé
deux ans dans une banque d’affaires, le suivi névralgique des questions
économiques et financières quand, dans l’entourage d’Obama par exemple, des
universitaires et banquiers chevronnés assument ou ont assumé le rôle de
conseiller sur ces sujets. Que pèse-t-on face à un ancien président d’Harvard
comme Lawrence Summers ou un ancien président de la Fed, comme Paul Volcker,
quand on quitte à peine les langes de Bercy ?
Bref, la république «hollandaise» va devoir
lutter contre un virus avec l’instrument même qui l’a inoculé. Bon courage la
France !
La
suite de sa chronique d’hier n’est pas inintéressante non plus (oups ! j’ai
horreur de ce genre de tournure de style, mais bon…) sur la charte de déontologie du
gouvernement, la pudeur de Médiapart
à l'égard de Lionel Jospin, etc. c’est ici.
Ah ! En
passant :
SOS Racisme dénonce vigoureusement la faible représentation de la diversité dans la composition des
cabinets ministériels malgré les promesses d’ouverture faites par le nouveau
gouvernement (tiens donc !), estimant que les cabinets "ne sont pas à l'image de la rénovation de la
vie politique que semblait indiquer la composition du gouvernement" et
"il est à remarquer qu'il y a un
nombre infinitésimal de membres de cabinets ministériels issus des immigrations
maghrébine et africaine ainsi que des Dom-Com"
(c’est vrai
qu’il n’y a plus de Tom, pratique pour le futur bilan de mandat de Duflot :
y a plus de territoires…)
Vont quand
même pas devenir nauséabonds à Matignon ! Sûr qu’on va arranger ça avec la
version post législative du gouvernement : Les économies upsilonnesques
dégagées par la baisse de 30% des rémunérations de ministres (soit environ 0,2% du surcoût
budgétaire dû à la seule augmentation de l’allocation de rentrée scolaire…) servira à créer des postes de
conseillers surnuméraires sans affectation qu’on garnira avec les potes des
assoc’s. Le changement c’est maintenant et les emplois fictifs c’était hier…
Vive la République!
RépondreSupprimerAmitiés.