Pendant que
nous (euh… enfin "nous", on
se comprend, hein ?) nous esbaudissons devant la sobre normalité
de nos champions revenus en 4° semaine (restent 256…) dont
chaque vrai-faux pas est célébré à la une des journaux, nos pauvres voisins
transalpins morflent jusqu’à la gauche (sic) Déjà
plus de 400 secousses et répliques, 18
morts, 400 blessés, 14 000 sans-abris et déplacés et, en Emilie-Romagne,
tout ce qui n’est pas réduit à l’état de gravats est méchamment lézardé. La
région est ponctuée de campements
de fortune montés dans des champs et des jardins, venant s'ajouter aux
campements "officiels" installés par la protection civile ; même
les wagons-couchettes accueillent les rescapés dans les gares… Peu nous
chaut ! Car nous, nous avons un
président qui prend le train, nous avons un ministre des phinânces et des impôts
qui sait envoyer au piquet et menacer de sa règle les petits doigts des gros
méchants, cébien… Bien sûr, les
journaux et la télé font un geste avant
de terminer par les résultats sportifs en nous
passant les diapos de dégâts choisis bien spectaculaires pour inquiéter nos
méridionaux et des intervious choisis pour émotionner Margot… Peut-être même qu’ils
affichent un numéro vert pour donner des sous ; encore que… c’est quand-même
moins grave que le téléthon ou le Sidaction ! Si prompts à chercher le
scoop, à prétendre analyser les causes et les conséquences quand il y a la moindre
anguille sous roche, les médias
restent sérieux : Ils ne vont
quand-même pas s’interroger quand il y a hippopotame
sous gravillon pour parler comme ma fille. D’ailleurs, ils ne le voient
pas. Et s’ils l’aperçoivent par inadvertance, ils se détournent gênés de cet
incident ponctuel qu’il ne faut pas
généraliser et parlent d’autre chose…
Pourtant, c’est lorsque survient une situation de catastrophe, lors d’une
brutale et imprévue désorganisation du système et que le fonctionnement social normal devient brusquement inopérant, qu’apparaît
en pleine lumière l’état réel d’une
société.
On a alors, si j’ose dire, la chance de pouvoir étudier le phénomène
autrement que sur le papier dans un laboratoire de sociologie. Pourquoi le
faire ? Surtout pas !
Le seul petit indice pointant le bout de son nez, on le doit au penchant naturel des journalopes de l’AFP dans le
choix des tronches à retenir pour les micros-trottoirs : Celle d’un rescapé
ayant bénéficié d’un de ces wagons
couchettes pour dormir avec
son frère, sa belle-sœur et leurs deux enfants. Il a dit "Ici, on se sent plus en
sécurité". Il s’appelait
Hussein Mzhar et venait du Pakistan…
Qu’ajouter
d’autre ? Juste vous dupliquer ici partiellement une dépêche datée de
Bologne de l’agence Novopress (évidemment, c’est Novopress s’exclameront certains…) qui est allée
se promener dans les camps de sinistrés :
__
- Les
volontaires italiens pleins de bons sentiments sont dépassés par les
événements. Jeudi soir, au camp de San Felice sul Panaro, dans la province de
Modène, la société Vodapfone est venue distribuer des cartes téléphoniques
gratuites. Résultat, une rixe a éclaté entre immigrés maghrébins, l’un d’eux a
sorti son couteau et poignardé un de ses congénères.
- Samedi,
une vraie émeute a éclaté dans le même camp, après qu’une volontaire a servi à
une jeune musulmane un plat avec de la sauce bolognaise. La Protection civile
de Trente, qui est en charge du camp, assure qu’il s’agissait d’une simple
erreur : « la jeune volontaire a tendu le plateau par mégarde ». Mais la
musulmane s’est mise à hurler, toute sa famille est arrivée et a accusé
l’administration du camp d’avoir délibérément insulté l’Islam. Il a fallu une
intervention des forces de l’ordre en civil pour rétablir le calme.
- « En venant en Émilie, franchement, nous ne nous attendions pas à
devoir affronter ce type de problèmes », ont commenté certains des volontaires du Trentin.
- Il a par
ailleurs fallu désinfecter à deux reprises une tente qui était occupée par des
maghrébins atteints de la gale. Après la seconde opération de désinfection,
effectuée par une équipe spéciale de techniciens arrivée de Venise, la tente
devra être détruite par la commune de San Felice : ni les tridentins ni les
vénitiens ne sont en effet disposés à la reprendre. Les maghrébins galeux ont
été envoyés à l’hôpital.
- Selon
le journal local, « le comportement des immigrés maghrébins met à dure
épreuve les nerfs de beaucoup d’autres sinistrés », autochtones et qui,
eux, n’ont droit à rien. « Nous avons été évacués de notre maison, juste à
côté, se plaint un couple de jeunes mariés, nous sommes de San Felice, mais on
ne nous donne pas de repas, qui sont réservés aux seuls “résidents” du camp. Nous
demandons qu’on prenne en considération aussi des situations comme la nôtre ».
Ceux-là
seraient trop contents si on leur servait des spaghettis bolognaise…
© Novopress.info
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