Dans
la série "Moi-président et mon gouvernement représentent la Fwance aux
yeux du monde", la publication par Les
Echos.fr de la lettre adressée par le big
boss du groupe US Titan à notre
flamboyant ministre du Viagra productif ne cesse de faire le buzz depuis ce matin :
"Les
salariés français touchent des salaires élevés mais ne travaillent que trois
heures. Ils ont une heure pour leurs pauses et leur déjeuner, discutent pendant
trois heures et travaillent trois heures. Je l'ai dit en face aux syndicalistes
français. Ils m'ont répondu que c'était comme ça en France (...). Monsieur [il
s’adresse au Ministre], votre lettre fait état
du fait que vous voulez que Titan démarre une discussion. Vous pensez que nous
sommes si stupides que ça ? Titan a l'argent et le savoir-faire pour
produire des pneus. Qu'a le syndicat fou ? Le gouvernement français. Titan
va acheter un fabricant de pneus chinois ou indien, payer moins d'un euro
l'heure de salaire et exporter tous les pneus dont la France a besoin. Vous
pouvez garder les soi-disant ouvriers. Titan n'est pas intéressé par l'usine
d'Amiens nord."
Après
tout, M. Maurice M. Taylor Jr. n’ajoute rien à la cacophonie. Il est juste un peu agacé. Après avoir fait une
proposition qu’il jugeait "honnête" et s’être fait proprement jeter
par la CGT locale s’exprimant - somme toute – au nom des principaux intéressés
avec lesquels il aurait à se coltiner, il a clairement fait savoir le mois
dernier qu’il n’y reviendrait plus. Et aussi sec, fort du poids qu’il représente en sa qualité de Ministre de la Fwance, l’aboyeur
en charge de la prospérité des fabriques lui a écrit le 31 janvier que cépabien et qu’il faut qu’il revienne…
Qu’espérait Montebourg, sinon gagner du
temps ? On ne peut pas le lui reprocher, c’est la consigne… C’est à
peu près le seul objectif de toute l’’équipe élyséenne et gouvernementale :
Gagner du temps à n’importe quel prix. Et trouver chaque matin une nouvelle diversion…
M.
Maurice M. Taylor Jr., lui, ne joue pas aux billes. C’est un homme sérieux Il n’a pas le temps. Ayant déjà répondu, il
est bien bon d’avoir pris la peine de revenir encore une fois le 8 février sur
ce dossier déjà clos pour lui. Et comme lui ne fait rien sans valeur ajoutée, il n’allait pas se
contenter de se répéter ; il a donc mis les points sur les i.
Alors
pourquoi ce buzz ?
Parce
que la langue de bois est tellement incrustée chez nous dans les neurones de
nos dirigeants et des médias (et du patronat), que la teneur du dit courrier choque… Si M. Taylor était français, je
me demande même si sa prose ne pourrait pas lui valoir des poursuites par les
syndicats et le personnel de l’usine pour discrimination
à l’encontre de personnes du fait de leur statut social… Un délit peut-être
innovant qui relève de la prolophobie,
chose qui mériterait bien au moins autant le bannissement civique que d’autres phobies. Et, pourquoi pas, relever du crime contre l’humanité, imprescriptible ?
Jvoipapourkoi…
Le
plus dingue, c’est que ce buzz a
conduit le cher Arnaud à proclamer tout haut "qu’il allait lui répondre" ! Putain ! Arrête !
Tu nous as déjà assez ridiculisés comme ça ! Et prends ta retraite
anticipée, s’il te plaît…
Autre
chose : A midi sur France-Cul’ (ou équivalent, je ne sais plus), j’ai ouï un guignol
qui revenait sur l’affirmation que les ouvriers de Goodyear-Amiens bossaient 3
heures sur 7 et disait que c’était caricatural
et mensonger. J’admets le "caricatural".
Mais
pour le reste, je me souviens d’une conversation - il y a au moins quinze ans -
avec le directeur opérationnel d’un des armements de ferrys transmanche. Je
résume : Entre les marins des compagnies françaises et ceux (de toutes nationalités) embarqués sur les
ferrys sous pavillon britannique, la différence de salaire net n’était pas vraiment significative ; pour certains
métiers, les français gagnaient même
parfois moins que les autres. Quant au salaire
brut, le différentiel de charges n’était pas si insupportable que ça…
Seulement voilà : En plus, chez
les rosbif il n’y avait… rien d’autre ou presque. En revanche, sur les bateaux
français, il y avait : Les élus au comité d’entreprise, ceux du comité d’établissement
du bateau, ceux du CHSCT, les conseils d’atelier, les temps consacrés aux réunions
formelles et obligatoires de chacune de ces instances, les détachements et
crédits d’heures alloués à tous leurs membres élus ainsi qu’aux délégués du
personnel et représentants syndicaux qui, s’ils sont les mêmes cumulent leurs
heures. Ajoutons les crédits-formation, les RTT, les heures compensatoires, les
absences pour soins, proches parents, obsèques, fêtes religieuses des
minorités, congés familiaux divers, etc. J’en oublie sûrement, n’étant plus "en
activité" depuis… longtemps. Et je ne cause là que du légal ou "codifié".
Ajoutez-y les pauses-pipi, la pause-café, le rituel de la bise du matin à tout
l’étage… Bref, pour revenir aux ferrys, ce qui comptait, ce n’est pas les 35 ou
40 heures. Ce qui compte et ne cesse pas de compter, c’est, en masse salariale globale,
le prix de revient de l’heure
effectivement travaillée. Point.
Et
sur le transmanche, ça frisait alors du simple au double…
Tiens !
Encore une : Perso je me
souviens d’un type. Responsable syndical d’un syndicat représentatif ne représentant localement que lui, il m’avait une
fois causé des emmerdes qui auraient pu être sérieuses avec l’inspection du
travail, l’affaire ne visant pourtant rien d’autre que son seul cas personnel en matière d’avancement. Mais c’est
sans importance.
En
revanche, pour accomplir le job dont j’avais alors la responsabilité, il me
fallait faire avec : Il comptait pour
1,0 dans ma dotation d’effectifs, et - scrupuleusement calculé en moyenne
annuelle – il ne comptait que pour… 0,1 en temps de présence. J’ai dit présence,
pour le temps de travail je ne m’avance
pas…
Bref,
les p’tits gars d’Amiens ne bosseraient que trois heures par jour ? Caricatural sûrement. Mensonger ? Allez savoir…
"payer moins d'un euro l'heure de salaire"
RépondreSupprimerVous n'aurez qu'à aller travailler pour ce brave homme vous-même!
Encore un atteint du syndrome : « Si tu critiques le "trop", c’est que tu es pour le "rien" et qu’un sale affameur de la classe ouvrière »… Je cause ici de "travail", pas de "salaire". Repassez quand vous aurez un commentaire constructif à faire.
SupprimerVous mettez le doigt sur un point intérréssant. Je ne sais plus qui me parlait du fait que les Français étaient parmis les plus productifs du monde. Sauf que, si le français produit 10, il coute 20, alors que l'allemand ne produit que 8, mais il coute 12...
RépondreSupprimerC'est de cet ordre la...
Franchement, un patron américain qui veut racheter une usine et qui se trouve obligé de dialoguer avec la CGT! Plus qu'un choc culturel, un choc de civilisation.
RépondreSupprimerIl (lui ou son équipe managériale) a commencé de parler avec les gens de Goodyear Amiens à la rentrée 2009. Il est venu deux fois voir le chat dans le sac, et il avait de bonnes relations avec Goodyear USA avec qui Titan a croisé licences de fabrication et reprise de sites morts. Ce n'est pas un puceau industriel comme la plupart des ministres et s'il a obtenu des droits de sauvegarde à l'importation de pneus chinois, pas une rosière non plus.
RépondreSupprimerLes syndicalistes communistes en face de lui ont dû l'irriter légèrement par la proclamation du dogme, à moins qu'il n'ait feuilleté dans l"avion les milliers de pages du Code du Travail !
Il y a aussi la question de la mondialisation sur laquelle Montebourg peut rebondir.
Oui. Le sinistre du Viagra industriel nous expliquera très bien comment il fera pour bloquer l'importation de pneus chinois (NOUS expliquera, à l'OMC et à Bruxelles, j'attends avec une frétillante curiosité...)
SupprimerTiendez, je vais vous en raconter une bien bonne:
RépondreSupprimerUn de mes collègues de travail signe la feuille de présence à 12 heures ensuite va déjeuner, fumer sa cigarette et arrive sur sa position de travail vers 12 h 45, effectue sa tâche pendant 90 minutes et je suis large pour s'en aller où, personnellement je ne sais pas.
Je revois à 17 heures après sa collecte de courrier, reprends sa tâche vers 17 h 45 pour partir aux environs de 18 h 30 alors que sa fin de service est à 19 h.
Information principale, il est syndiqué, je n'évoque même l'emploi du temps du délégué syndical car là vous friseriez l' AVC. Je ne sais même pas si délégué travaille plus d'une heure pas jour, consternant et pourtant vrai.
Besancenot avait bien choisi son job...
SupprimerCe Taylor n'est qu'un gros cow-boy sans nuance.
RépondreSupprimerS'il connaissait la question il saurait que beaucoup se débrouillent pour ne bosser que deux heures. Quant aux syndicalistes, eux, ils ne bossent pas du tout.
Amitiés.
Je serais bien curieux de savoir le nombre d'heures que travaillent les commentateurs de ce blog, leurs vacances, etc. après vous pourrez jeter la première pierre...
RépondreSupprimer1°- Je ne jette jamais la première pierre, j'en ai suffisamment reçues.
Supprimer2°- Je ne vais pas m'attarder à vous retourner votre question.
3°- On en reste là; bonjour chez vous.
ce qui est curieux c'est que les 2 bossent dans la même équipe de fous furieux mondialistes, et quelque chose me dit que c'est du cinéma leur incartade.
RépondreSupprimerMontebourg qui évoque Lafayette et le débarquement, c'est un peu gros. Le ps fait de la politique comme on écrit un roman.
Ils méritent des tartalacrème!
C'est pas vrai ?
SupprimerIl a invoqué Lafayette ?
Incorrigible le mec!
Il a toujours pas pigé que tout ça ne signifie rien pour un amerlot qui a les gérants du fond de pension sur le dos?
Ce que personne n'a souligne, c'est les mots suivants''la Chine subventionne ses exportations, vous subventionnez votre syndicat fou''