Mettons-leur le nez dedans !

Je ne peux pas m’empêcher de revenir sur le tombereau de conneries que j’ai entendu avant-hier matin.

Ils étaient quatre experts bien au chaud dans un studio de France-Télévision en train de s’auto-congratuler et de se renvoyer l’ascenseur pour la promo de leurs bouquins respectifs.

L’un d’eux, extrapolant en une généralité ce qu’il avait vécu et constaté aux Etats-Unis, nous a doctement –presque scientifiquement – annoncé :

"- Les homosexuels sont beaucoup moins touchés par l’obésité que les hétéros."

Pour enchaîner dans la foulée sur la phrase suivante :

"- Les homosexuels ont des appartements plus vastes que la moyenne de la population"…

On sentait bien que les trois autres guignols opinaient du chef, pénétrés qu’ils étaient de l’importance de ces preuves de la supériorité intrinsèque de l’homosexuel sur le vulgum… Personne ne s’est écroulé de rire…

Et pourtant !

1° Enseignement : Ces braves gens nous ont donné là la preuve que les homos dont on parle ne sont qu’une minorité de privilégiés friqués. Des bourges ayant les moyens d’échapper au gras des fish and ships, cantines d’usines et bouffes industrielles de la grande distribution low cost. Et tout à la fois qui peuvent se payer des lofts dans le Marais.  

2° Enseignement : S’il est vrai – ce qui est plus que probable – que la communauté gay déborde sur d’autres classes sociale que celle-ci-dessus évoquée, ces braves gens nous ont donné là la preuve qu’ils ne connaissent rien en dehors de ce qui gravite autour d’eux. La preuve qu’ils vivent reclus dans leur microcosme derrière leurs portes blindées d’Auteil-Neuilly-Passy, qu’ils ne voient rien d’autre que leur petit monde étriqué et fermé avec une connaissance du réel qui semble voisine du zéro absolu sur l’échelle du néant.     

3° Enseignement : Comme ils ne peuvent quand-même pas être ignorants à ce point du réel, ces braves gens  nous ont aussi donné là la preuve de leur mépris insultant pour le plus grand nombre. Mépris pour tous les hétéros, certes, mais mépris aussi pour les homosexuels qui ne seraient pas comme eux….   

4° Enseignement : Ce n’est donc pas la cause de l’homosexualité qui compte pour eux. Seul compte la défense, promotion et illustration de leur milieu-caste-franc maçonnerie-maffia dont chacun d’eux attend prébendes, bribes de pouvoir et renvois d’ascenseurs…  

5° Enseignement : En prononçant en toute candeur ces deux phrases pour l’un et en les recevant respectueusement sans s’esclaffer pour les autres, ces personnes nous ont donné la preuve irréfutable de leur absence de sens tactique, de sens de l’humain, de bon sens tout court et, surtout, de leur manque total d’intelligence.

Mais c’est sans importance : Quand ils sont un peu courts en arguments, ils peuvent toujours dire "- Vous voyez ce que je veux dire…" Car ils savent que leur interlocuteur n’est pas un journaliste mais seulement un faire-valoir qui ne leur rétorquera jamais "- Non je ne vois pas…" Ou balancer un point Godwin… On ne leur dira jamais ne serait-ce que "- Où est le rapport ?"

Putain ! Quand est-ce qu’on arrêtera de dérouler le tapis à tous ces nains de jardin qui se croient la statue de la Liberté ?

Foutredieu ! Il suffirait que chaque fois qu’ils postillonnent dans un micro, il y ait là un quidam un peu couillu pour leur mettre leur nez dans ce qu’ils viennent de dire ! Je vous fiche mon billet qu’après deux ou trois exemples, les journalopes auront beau les supplier, plus un seul de ces guignols n’acceptera de revenir jacasser dans les médias. C’est pourtant simple !

Oui, je sais. Les quidams un peu couillus, faudrait qu’on en tolère dans les studios…