Frères très chers,
Je vous ai convoqués à ce Consistoire […] pour vous
communiquer une décision de grande importance pour la vie de l’Eglise.
Après avoir examiné ma conscience devant Dieu, à diverses reprises, je suis
parvenu à la certitude que mes forces, en raison de l’avancement de mon âge, ne
sont plus aptes à exercer adéquatement le ministère pétrinien. Je suis bien
conscient que ce ministère, de par son essence spirituelle, doit être accompli
non seulement par les œuvres et par la parole, mais aussi, et pas moins, par la
souffrance et par la prière. Cependant, dans le monde d’aujourd’hui, sujet à de
rapides changements et agité par des questions de grande importance pour la vie
de la foi, pour gouverner la barque de saint Pierre et annoncer l’Evangile, la
vigueur du corps et de l’esprit est aussi nécessaire, vigueur qui, ces derniers
mois, s’est amoindrie en moi d’une telle manière que je dois reconnaître mon incapacité
à bien administrer le ministère qui m’a été confié.
C’est pourquoi, bien conscient de la gravité de cet acte,
en pleine liberté, je déclare renoncer au ministère d’Evêque de Rome,
Successeur de saint Pierre, qui m’a été confié […], de telle sorte que, à
partir du 28 février 2013 à vingt heures, le Siège de Rome, le Siège de saint
Pierre, sera vacant et le conclave pour l’élection du nouveau Souverain Pontife
devra être convoqué par ceux à qui il appartient de le faire.
Sa Sainteté Benoît XVI
Voilà. L’humble
serviteur appelé au travail à la vigne du Seigneur, au soin de ses brebis,
remet le bâton du pasteur entre les mains de la Providence, - c’est-à-dire à
notre Espérance dans l’action de l’Esprit-Saint…
Prions pour que
perdure en l’Eglise, tout à la fois, son extraordinaire capacité intellectuelle
et son niveau d’exigence comme l’infinie douceur qui caractérisent cet homme né
d’un homme et d’une femme, fruit d’une
famille qui savait - humblement – ne rien
céder, ni dans les facilités du quotidien ni dans les heures sombres.
Je repense aux propos
déçus, voire hargneux, entendus lors de son élection dans des cercles de braves
cathos bisounours répétant le mainstream
de l’époque : Un panzerkardinal !
J’ai dit ça, j’ai rien dit mais vous m’avez compris…
Je me vois encore en
2005. Coup de fil d’un de mes fils : Vite !
Allume la télé ! Fumata bianca ! Quand j’ai entendu prononcer "Benedictus", j’ai tout de suite pensé
à lui et, aussitôt après, allez savoir pourquoi, au "Benoît" de l’Anneau du pêcheur de Raspail…
Et aujourd’hui, je ne
peux pas m’empêcher de penser au dernier Pape ayant démissionné. C’était Grégoire
XII, en… 1425. , Il démissionnait alors car c’était le seul moyen pour mettre
fin au Grand Schisme d'Occident... Ce
qui me ramène au Benoît fictif de Raspail… Est-ce un signe ?
Bon. La vie continue…
Et les bavasseurs ont illico embrayé. Les communiqués
officiels, d’abord :
L’Elysée : Le président français a jugé "cette décision éminemment respectable […] une décision humaine et une
décision liée à une volonté qui doit être respectée" [comment faire diplomatiquement plus de trois
lignes sans enfiler les redites et les pléonasmes ? Ah ! Insister sur
la dimension humaine, restons laïcs…] en précisant bien "la République salue le pape qui prend
cette décision, mais elle n'a pas à faire davantage de commentaires sur ce qui
appartient d'abord à l'Eglise".
La
chancellerie à Berlin : "Le gouvernement allemand a le plus
grand respect pour le Saint-Père (...) et il mérite notre gratitude
pour avoir mené l'Eglise comme il l'a fait pendant huit ans".
Comme on dit
sur la Radio de Sévice Public : "Ecoutez
la différence !"…
Et les
pisse-copies ont de quoi tirer à la ligne :
Le Monde,
évidemment :
Et "Toujours selon notre spécialiste,
l'affaire Vatileaks n'est probablement pas liée directement à la décision du
pape de quitter ses fonctions."…
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Libération, évidemment, s’en donne déjà à cœur joie :
En vrac :
"Profonde
timidité… Inaptitude à la communication… Intransigeance théologique… A vécu,
d’une certaine manière hors du monde... Pédophilie des prêtres… réintégration
des intégristes… Affaire du préservatif…
Mal aimé en
dehors des cercles conservateurs catholiques, Benoît XVI était-il vraiment fait
pour exercer la fonction ?"
Libération va nous expliquer**…
En attendant, prions…
** Oui, parce que même s'ils lisent l'avis que leur adresse aimablement Fromage+ par bonté d'âme, rassurez-vous : Ils vont tout nous expliquer...
** Oui, parce que même s'ils lisent l'avis que leur adresse aimablement Fromage+ par bonté d'âme, rassurez-vous : Ils vont tout nous expliquer...
Libération ne peut être que dans le cliché, sur ce coup la ! Quels a******, quand même ...
RépondreSupprimerMécréant je suis, mécréant je reste. Ce qui ne m'empêche pas de respecter qui le mérite. L'Eglise catholique est ce qu'elle est: une organisation humaine avec ses défauts mais qui -elle au moins- a un idéal qu'on ne peut qu'approuver même si elle a et a eu du mal à le mettre en pratique. Mais que Libé ne trouve rien d'autre à dire que ces mesquineries ne m'étonne pas venant de ce canard.
RépondreSupprimerEn micro trottoir sur les infos de 20 heures, un brave monsieur qui dit "je voudrais que ce soit quelqu'un qui ait l'esprit ouvert, un peu plus moderne quoi…". Bin oui quoi ! Il nous faut un pape rappeur !
RépondreSupprimerIte missa est.
Un Pape rappeur, certes non.
SupprimerMais un Pape qui ne tende pas l'autre joue lorsque..., oui, certainement.
Un pape qui s'insurge lorsqu'on injurie l’Église catholique, lorsqu'on met un crucifix dans un flacon d'urine ; un Pape qui oserait demander, à une telle occasion, aux sommités musulmanes, juives et autres si, elles aussi, elles appellent ça de l'art.
On a bien entendu gueuler pour une caricature de prophète, mais il y a eu bien peu de bruit de la part de ces mêmes gueulards et de leurs thuriféraires gauchiards bien-pensants lorsqu'on a assisté à des insultes à l'encontre de l’Église catholique, et à des profanations de cimetières. Alors qu'un simple tag sur une mosquée (tout aussi inacceptable) provoque des réactions à l'échelle nationale.
"Mais un Pape qui ne tende pas l'autre joue lorsque..., oui, certainement."
SupprimerD'accord ! Je suis entièrement d'accord.
Et les Chrétiens assassinés partout en Afrique !
Mais ce n'est pas ce que le brave monsieur semblait appeler de ses voeux.
Oui, Carine mais le qualificatif de "brave monsieur " me hérisse : "brave" signifie "courageux"... Carine, c'est du 2°degré ?
RépondreSupprimerVous avez raison : prions. Enfin au moins ceux qui savent faire. Prions pour que le futur Pape soit
RépondreSupprimerun costaud, genre Jean-Paul II, parceque maintenant il faut vraiment un sérieux réveil de l'Eglise sans quoi les catholiques souffriront beaucoup, c'est pas le but, que je sache.
La Providence y pourvoira...surtout si Benoît à organisé le truc comme il convient. On peut lui faire confiance, je crois.
Amitiés.