"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 20 juin 2014

L’ingérence continue pendant les travaux…



Attention à ne pas confondre ingérence et ingérence. Il ne s’agit pas ici d’évoquer les ingérences illégitimes, oh combien condamnables, comme, par exemple, l’ingérence dans la vie privée de Taubira ou du Pédalonaute, dans les sources de Médiapart ou les raisons du projet de découpage en 14 régions… Non. Il s’agit bien du droit d’ingérence désormais acté parmi les dwoits imprescriptibles gna gna, etc.
Mais là encore, il ne faut pas confondre les torchons et les serviettes. D’ailleurs, vous constaterez que les médias ne s’y trompent pas :

- Il y a le droit d’ingérence dont ils s’emploient avec ravissement à faire la promotion à la moindre occasion. Celui-là, plutôt qu’un droit, c’est un devoir : C’est le devoir d’ingérence humanitaire. L’adjectif justificatif  "Humanitaire" peut s’y appliquer dans tous les cas. Même s’il est souvent loin d’être évident, on vous expliquera ; en générale une saoulerie de sensiblerie émotive télévisuelle suffira pour vous convaincre…
Mais un devoir pour qui ? Pour les seconds couteaux, les débiteurs endettés, les clients au sens de la Rome antique, les satellites, les protectorats… Devoir d’ingérence, par exemple, en Bosnie, au Kosovo, en Libye, etc. avec bombardements humanitaires assortis. Même que le Pédalonaute voulait en faire profiter la Syrie. Nos généraux ont pu le retenir in extremis par la veste vu nos manques de moyens…

- Et puis il y a le droit d’ingérence dont on se garde bien de nous parler. C’est le droit que confère le pouvoir d’ingérence. Droit d’ingérence permanent, en tout et partout, que s’arroge celui qui se pense le cœur de l’unilatéralisme avec les succès et les conneries que l’on sait. Déjà, en 1944, Roosevelt avait prévu de doter la France d’administrateurs anglo-saxons en territoire occupé… Si les commissaires de la République de De Gaulle ne les avaient pas pris de vitesse pour occuper les préfectures, les communistes auraient pris le pouvoir au départ des GI’… Ce que Roosevelt voulait pour la France, Bush l’a fait pour l’Irak. Mais je m’égare…

Ce pouvoir d’ingérence se manifeste désormais de façon plus subtile. La matière est suffisamment complexe pour que l’inculture pousse les médias à s’en désintéresser et les politiciens européens à abonder dans le sens de l’Empire par incompétence, paresse intellectuelle ou manque de courage. Le plus bel exemple actuel est sans doute le projet de traité commercial transatlantique…
Mais ce n’est pas tout. Sentant son hégémonie planétaire se dérober sous ses pieds, l’administration US pousse désormais ses feux dans la précipitation, avec de moins en moins de discrétion et, sans doute, en faisant de plus en plus de conneries.

La dernière en date est la pression exercée par les USA sur la Bulgarie pour qu’elle suspende les travaux du South Stream. La Bulgarie avait pourtant jusqu’alors résisté aux tentatives de l'Union européenne d'empêcher la construction de ce gazoduc. Mais elle a dû céder aux ukases des Etats-Unis ; d’autant que ceux-ci bénéficiaient de la complicité active de la Commission de Bruxelles, laquelle a exigé que la construction du tronçon bulgare du gazoduc soit suspendue jusqu'à ce que le projet soit conforme aux normes de son document interdisant aux producteurs de gaz de posséder des réseaux de transport et de distribution d’hydrocarbures... Du coup, la Serbie se voit contrainte de différer la construction de la suite…       
     
South Stream ? Juste une carte et des chiffres-clefs pour résumer :

L'UE s'oppose depuis longtemps à la réalisation de ce gazoduc supposé être lancé fin 2015 pour livrer en Europe jusqu'à 63 milliards de mètres cubes de gaz. Et elle cherche très officiellement à le faire capoter depuis l'automne 2013. Et, comme par hasard, les USA non plus n’en veulent pas.
Pourtant, cela sécuriserait sur le long terme l’approvisionnement de l’Europe occidentale en gaz à des tarifs conventionnés, la Russie ne pouvant alors plus se priver de notre clientèle pour rentabiliser les énormes investissements en infrastructure qu’elle aura consenti pour ce projet. Alors pourquoi ce rejet par "Bruxelles" ?
Ben, dans le désordre, on pourrait évoquer quelques raisons :
- D’abord, pour des motifs politiques, idéologiques et une phobie antirusse, l’UE, contre l’avis de plusieurs Etats-membres, veut contraindre Gazprom à se maintenir dans la dépendance des relations Moscou-Kiev pour son principal axe d’exportation. Ce qui, entre parenthèse, créé pour nous un risque de rupture d’approvisionnement à la première crispation du Kremlin ou des foutraques imprévisibles de Kiev !
- Ensuite, plus bestialement mais tout aussi sûrement, parce que Kiev envisage de restructurer son secteur gazier et, vu l’état de ses finances, de céder ses gazoducs à des consortiums d’entreprises américaines et européennes. Des négociations seraient déjà en cours avec Shell, ExxonMobil et Chevron. Non seulement cela permettrait aux amerloques de contrôler l’approvisionnement en gaz de l’Europe mais… la mise en service du South Stream ruinerait la valeur de leurs actifs !
- Enfin, accessoirement pour l’instant, l’Oncle Sam aimerait bien nous fourguer un jour son propre gaz par bateaux à son tarif…
Bien entendu, la Commission de Bruxelles qui-défend-nos-intérêts marche dans le coup, à pied, à cheval et en voiture… propre.

J’évoquais au début la connerie de la diplomatie US canonnière + dollar. L’abandon du South Stream pourrait nous apporter quoi d’autre ?
- Accessoirement, un regain d’euroscepticisme bienvenu chez nombre d’eurodéputés Bulgares, Hongrois, Slovènes…    
- Mais, surtout, une raison de plus, ou simplement une confirmation, donnée à Poutine d’accentuer encore plus sa politique déjà bien avancée de rapprochement économique et géostratégique avec la Chine pour ne plus avoir à être en affaire ou à devoir tenir compte de ces guignols d’Europe occidentale…

L’espérance trilatérale : USA – Eurasie de Brest à Vladivostok – Chine élargie, si tant est qu’elle ne fut pas qu’un rêve ploukèmien, est définitivement enterrée.
On restera un Disneyland périphérique par la grâce de l’U.E.
Comme le disait je ne sais plus qui (Bismarck je crois) :
"Dans un système à trois puissances, il faut être l’une des deux". 

1 commentaire:

  1. Si avec çà on réussi pas à en faire crever quelque uns de froid cet hiver et quelques autres de chaud l'été qui suit... Y'a pas à dire nonobstant les morts la guerre c'était mieux avant. Merci pour cet éclairage, chez nous on aime ce qui est dur à vendre. Et on dit que trois c'est un de trop, parce que le binaire c'est plus que la mode. Tout çà ça ressemble à un complot contre les peuples occupés à tirer la couverture.

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