"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

vendredi 4 mars 2011

Raspail ou la comtesse de Ségur…

Il me tend le livre broché à la couverture jaune de chez Robert Laffond.

X : " – Je te rends ton bouquin. Dis, c’est vachement raciste ! Tu lis ça ? "
Moi : " – Oui , je l’ai trouvé intéressant et ça donne à réfléchir."
X : " – Ah…"

C’était en 1974 ou 75. Nous étions deux jeunes cadres pleins d’avenir dans la même boîte et encore l’un et l’autre d’assez jeunes mariés… Une époque où nous étions toujours en costard. Et où ceux qui ne pouvaient pas se permettre de renouveler souvent leurs fringues portaient encore la veste un peu trop cintrée, le pantalon un peu "patte d’eph" et la cravate en tricot… X était mon cadet de deux ans et j’étais un peu son tuteur au boulot. Et " il pensait plutôt bien". Aujourd’hui, son épouse est sans doute encore bénévole dans sa paroisse et il serait plutôt du genre à voter MODEM

Qu’est-ce qu’il lui trouvait à ce bouquin ? Pourrait-il seulement l’ouvrir aujourd’hui ? Vaudrait mieux pas…
Avant même d’aborder la description de l’embarquement sur l’Indian Star à Calcutta, dès la dernière phrase de la première page "L’épouvantable odeur de latrines…", le livre lui tomberait des mains et X passerait de vie à trépas dans l’instant, frappé d’apoplexie, les yeux révulsés, la bouche grande ouverte comme le noirâtre trou béant qui en tenait lieu au coprophage… Bref, le triste sort qui attend tout homo postsapiens médian chez qui la sensiblerie indigno-formatée a remplacé la sensibilité et les anti-corps qui vont avec…

Abstraction faite de son sujet aujourd’hui nauséabond ( ?? neuf, il ne sentait que l’encre et le papier…) Le Camp des Saints est, dit-on, un roman visionnaire. C’est surtout, me semble-t-il, une œuvre littéraire bien écrite, relatant une fiction adossée à une extrapolation crédible du réel avec des personnages bien nuancés psychologiquement dont nous avons tous déjà rencontré des spécimens à tous les étages. Bref, un bouquin bien classique.

On pourrait même dire qu’il a été écrit comme un état-major aurait "préparé la dernière guerre" (qui n’a pas eu lieu) plutôt que la prochaine (imminente… ou qui n’aura pas lieu, vu qu’il faut être deux pour la faire…)
Jean Raspail (que j’apprécie beaucoup) n’est évidemment pas Sophie Rostopchine ; mais il est de cette génération d’aventuriers ayant su donner d’eux-mêmes et qui ont dû nourrir leur jeunesse des romans de Paul Chack et de Joseph Peyré.
Si la galerie de portraits de ceux dans lesquels nous ne nous reconnaissons pas est, hélas, justement décrite, les nôtres, eux, ne sont-ils pas rêvés par Raspail comme il voudrait qu’ils soient encore ? Comme nous voudrions qu’il y en ait encore ?

A la fin du bouquin, l’armée française se comptait dix hussards et marsouins pour "accueillir" nos "invités".

Tout faux ! Ce seront des centaines et centaines de nos marins et soldats avec logistique, hôpitaux de campagne et tout le tintouin qui embarqueront demain sur nos plus coûteux vaisseaux de guerre pour… aller les chercher à domicile…

4 commentaires:

  1. ".. comme un état-major" très bonne aanalyse; c'est vrai que la fin donne tout à fait cette impression.
    Le personnage de l'anormal, la façon dont J.R le décrit, donne presque physiquement envie de vomir..
    Et c'est vrai que J.R est effectivement une fort bonne plume.
    Pour ce qui est du racisme - j'ai beau chercher, je ne le vois pas, hors avoir le toupet d'écrire hors du poliquement correct

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  2. kobus van cleef08/03/2011 14:50

    vous avez eu le mot de la fin
    oui , on ira les chercher à domicile
    pis on les naturalisera
    en loucedé , pas faire trop grimper la marine dans les sondages
    d'ailleurs ce matin il y a eu une brève sur francecul , dans laquelle il est dit qu'on tente de réactiver un projet de loi sénatorial ( sanatorial ? sanatoriel ? sénatoriel ? sensoriel ? bref ) tentant d'interdire ce genre de sondages
    comprennez ici "les sondages qui mettent marine devant les autres"
    on avait pigé
    mais c'est rigolo de voir et d'entendre ça , tomber de la bouche de la bien pensance
    comme le masque , en somme

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  3. Le mot de la fin...

    Ouais... jusqu'à la prochaine !

    Pas mal votre dérive phonético-sémantique sénatoriale. Je vais réfléchir à développer un nouveau concept qui me vient à l'instant : après les mois mémorielles, les lois sensorielles...
    (en exclusivité...)

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  4. kobus van cleef08/03/2011 15:33

    remarquez , il y a un truc vrai et plausible dans le "camp des saints" , un seul
    lorsque le métèque , à l'arrivée des migrants , est déchiqueté par les dits-migrants alors qu'avec son sourire façon marchand de tapis , il leur ouvre les portes du paradis terrestre
    le sort des collabos , en somme

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