Afin de répondre au mieux à votre envie de plainte pour discrimination, chère Madame, cher Monsieur, nous vous proposons au menu un large choix de sauce : 1° votre origine, 2° votre sexe, 3° votre situation de famille, 4° votre grossesse, 5° votre apparence physique, 6° votre patronyme, 7° votre état de santé, 8° votre handicap, 9° vos caractéristiques génétiques, 10° vos mœurs, 11° votre orientation sexuelle, 12° votre âge, 12° vos opinions politiques, 13° vos activités syndicales, 14° votre appartenance ou non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, 15° à une nation, 16° à une race et 17° à une religion déterminée…[*] Comment dite-vous ? Non, nous sommes navrés, nous n’avons pas cette 18° sauce. Mais ne vous en faites pas ; nous allons faire tout notre possible pour vous satisfaire…
Les parents d’élèves d'Epinay-sur-Seine (9-3) saisissent aujourd’hui la HALDE pour discrimination territoriale. Depuis le début de l'année, leurs écoles maternelles et primaires cumulent les absences non remplacées d'enseignants. Les plaignants s'estiment lésés du fait de leur situation géographique.
"Les enfants d'Epinay-sur-Seine ne reçoivent pas, de la part de l'éducation nationale, le même traitement que les autres enfants du territoire français... Nous subissons une discrimination de la part de l'Etat." D’ailleurs, les statistiques montrent que ce département produit beaucoup plus de sans diplômes et de sans qualifications que ses voisins.
Comme c’est curieux… Hormis le manque de moyens du Mammouth et la fragilité physique et mentale des enseignants qu’il envoie sciemment à ces pauvres gens, personne ne pourrait soupçonner d’autres motifs à cette situation discriminatoire… Non, on n’en voit pas…
La HALDE ne pourra certes pas instruire le dossier puisque le territoire n'est pas un critère de discrimination au sens du code pénal, mais elle ne manquera pas de réitérer les recommandations qu’elle a déjà faites en février 2010 dans un cas similaire (La Courneuve, 9-3 aussi..), c’est à dire "d’étudier l'opportunité et la recevabilité de la notion de discrimination territoriale".
Et ce recours du bon peuple d’Epinay tombe opportunément (comme c’est curieux…) pour réactiver une proposition de loi déposée en novembre dernier (par les députés PC, Front de Gauche, etc.) et encore non examinée. Elle vise à ajouter le "lieu d'habitation ou de résidence" parmi les motifs de discrimination. Comme de juste…
Il est vrai qu’Epinay sur Seine est territorialement discriminée. Ses 52 000 habitants ne sont desservis que par deux gares, onze lignes de bus (+ 2 lignes du Noctilien) et il y a deux lignes de tram-train en projet. Ils ne disposent que de deux lycées (avec prépas et BTS), quatre collèges quinze écoles primaires et treize maternelles, que de quatre médiathèques, d’une seule salle de spectacle de plus de 600 places… Et le multiplex, la maison de la danse et le conservatoire de musique ne sont que cache-misère…
Largement arrosée par la Seine, Epinay l’est aussi, sans doute à son corps défendant, par la politique de la ville qui contribue à discriminer cette charmante commune avec une Zone Franche Urbaine et plusieurs Zones Urbaines Sensibles. Certes, il arrive qu’on s’y fasse bêtement battre à mort par des jeunes en voulant photographier un lampadaire pour son boulot, mais était-ce raisonnable ? Bon, je sais qu’on dit que le taux annuel de criminalité y ait d’un fait par tranche de huit habitants (impuni à 75 %) contre un pour dix en moyenne pour l’ensemble du 9-3 si tranquille. Mais bon, ce n’est jamais que des statistiques sarkosécuritaires...
A l’évidence, il faudra bien "corriger l'inégalité territoriale constatée"
Le mot-valise est lâché : inégalité ! Par un glissement abscons, un a-raisonnement de mongolien, quand on dit discrimination (action consciente et corrigible d’un méchant), l’humain de Pavlov entend inégalité (constat passif d’un état de fait, éventuellement permanent et incurable) Donc la moindre non-égalité mérite réparation. Et si la sanction pénale n’est pas possible faute d’un tiers identifiable comme responsable de la chose, à tout le moins cette discrimination (inégalité) doit être compensée par la société. A cet égard, si les mensurations de votre phallus en érection sont inférieures à la moyenne de la population de référence, peut-être devriez-vous bénéficier d’un allègement fiscal ou d’une priorité à l’embauche pour compenser cette inégalité (discrimination) Ce ne serait que justice…
Quoi qu’il en soit, nous aurons bientôt notre 18° critère de discrimination avec le lieu de résidence, n’en doutons pas. Quel sera le 19° ? Et les suivants ? Toutes vos propositions seront les bienvenues…
[* article 225 – 1 du Code Pénal]
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Je sais bien que l'apparence physique est déjà prise en compte, mais il me semble qu'il faudrait affirmer plus franchement que la beauté est source de discriminations inqualifiables. Et je propose un remède susceptible de rétablir notre chère égalité : obliger les jeunes hommes à coucher avec des vieilles et moches avant de pouvoir approcher les jeunes et belles (merci à Aristophane pour la suggestion). Ah, il me semble qu'aujourd'hui j'ai bien mérité de ma patrie, euh, je veux dire de l'humanité.
RépondreSupprimerC'est clair qu'il y a discrimination !
RépondreSupprimerLes villages de la Creuse ne disposent pas de tout cet attirail pour désennuyer les jeunes gens.