Comme je l’écrivais il y a 10 jours, Raspail a tout faux… Et bien moi aussi ! Ma naïveté patriotique n’était pas allée jusqu’à imaginer que ceux qui nous gouvernent puissent à ce point faire dans l’agitation vaine, l’amateurisme papillonnant, la précipitation bricolée et le ridicule.
Or donc, comme je le pressentais, c’est dare dare que les 21.000 tonnes du Mistral ont prit la mer en direction de la Tunisie. A bord, 180 membres d’équipage, 205 militaires de l’armée de terre, un détachement de l’aviation légère, 130 officiers élèves de l’Ecole navale, des gendarmes, 60 véhicules embarqués, 5 hélicoptères. Avec en escorte une frégate et ses 260 marins pour sécuriser l’opération.
Dans ses flancs, notre fier bâtiment emportait, embarqué à la va-vite, outre 130 m3 de fret humanitaire, une équipe médicale pour servir 70 lits et deux blocs opératoires, l’équivalent de l’hôpital d’une ville de 25.000 habitants avec les compétences nécessaires pour prodiguer, le cas échéant, des soins pédiatriques comme gériatriques. Je n’oublie pas le psychologue et l’aumônier musulman… On avait aménagé et équipé les espaces nécessaires pour accueillir à bord 900 réfugiés pour trois jours de mer : 900 lits de camps, montage de latrines, stockage d’aliments sans porc, et même des écrans vidéo pour distraire les passagers. Je vous laisse évaluer la facture…
Objectif : Après avoir débarqué le fret humanitaire généreusement offert par vous et moi, embarquer 8 à 900 malheureux réfugiés égyptiens ayant fui les combats en Libye pour les conduire gratos à Alexandrie. "La sélection des réfugiés sera faite par les autorités tunisiennes" qu’ils disaient…
Que croyez-vous qu’il arriva ? Pas un malheureux Égyptien volontaire pour embarquer... Pas un… 400 étaient partis avec un bateau de la marine allemande la veille du jour où le Mistral quittait Toulon ; les autres préfèrent prendre l'avion pour rentrer au pays : trois heures de vol plutôt que 2,5 jours de mer dans le radier d'un bâtiment de guerre…
Après que son équipage ait transpiré pour décharger les 130 m3 sans pourboire au livreur, le Mistral est reparti la queue entre les jambes…
A quoi joue-t-on ? Quelques coups de téléphone passés avant que le Mistral quitte Toulon auraient permis aux marins de se préparer à… n'accueillir personne ; et à la diplomatie française de ne pas les laisser supporter seuls les couacs de sa politique "humanitaire".
A quoi sert le garçon coiffeur monté en graine, diplomate promotion speedy-cabinet-antichambre qui nous sert d’ambassadeur à Tunis ? A virer sans délai pour incompétence. Je ne me fais pas de souci pour lui, on lui trouvera une sinécure. De toute façon, vu ses talents mondains, ça ferait un bon voiturier au Café de Flore.
Et il y en a sûrement d’autres à virer ; probablement plus du coté des petits marquis du quai d’Orsay et des cabinets ministériels que des résidents du renseignement trop suspectés de réalisme pour qu’on daigne en haut lieu jeter un œil distrait sur leurs messages…
Heureusement que le Japon est opportunément venu prendre toute la place dans les médias pour cacher un peu tout ça sous le tapis...
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
C’est un must votre opération humanitaire à vide, une sorte d’illustration par l’exemple, ça confine au génie un ratage aussi complet, tout s’y conjoint : la dilapidation des deniers publics, la bonne volonté humanitaire qui termine en désastre (il manquait juste les torpilles libyennes coulant le bateau en rade de Tunis), la nullité de tous les chaînons de la décision, le pavillon français ridiculisé, les « victimes » de la guerre civile qui veulent rentrer en classe affaires au pays, un épisode grandiose dans la post-Histoire (les marins obligés de repousser un assaut islamiste de dernière minute et transformant l’embarquement des passagers en carnage aurait pu aussi s’intégrer dans la tableau
RépondreSupprimer