Recensement des vitrines de la grande rue piétonne orgueil de l’hyper centre de la ville où je survis (relevé scrupuleux et exhaustif à un ciné, une brasserie et deux ou trois banques près…) :
Mac Do, FNAC, Brioche Dorée, Eram, Pomme de Pain, Quick, ETAM, The Body Shop, Designal (fringues), H & M, Jennyfair (fringues), Zara, Nature et Découvertes, Rivaldi (fringues), Heyraud, Célio, Hãagen Dazs, ETAM (bis), Minelli, Starbucks Caffee, Morgan (de toi), Hippopotamus, Grand Optical, Pataugas (pompes), Yves Rocher, Mango (fringues), San Marina, Camaíeu, Séphora, Habitat, Levi’s Strauss, Kookaï, Madura, André, Minelli, Undiz (fringues), Pimkie, Ligne Roset, France Arno, Daarjeeling, Nocibé, Kaktus (fringues), Voisin (choco), Parashop, Lissac, Foot Locker, Jules, Eram (bis), H&M (bis), Naf Naf, La Chausséria et… Daily Monop’.
C’est où ça ? à Strasbourg ? à Rennes ? à Lyon ? à Turin ? à Bruxelles ? à Barcelone ? à Düsseldorf ?
Cherchez pas, c’est partout pareil. - Oui chef, mais l’ambiance ? Le je-ne-sais-quoi qui fait que Madrid n’est pas Stockholm ? – Ben, que vous dire : le matin avant 10h30’-11h minimum y a pas un chat à part les livraisons et l’aprèm’ ça grouille de monde, tous avec des sacs en papier kraft aux couleurs et logos des boutiques, avec le portable vissé à l’oreille. En plus, le samedi c’est la zone où quelques couples et femmes libérées par le travail s’évertuent à faire leurs courses en slalomant parmi des essaims de traîne savates à Nike et capuches…Vous trouvez ça géographiquement discriminant ?
Plus spécifique (mais tant que ça ?) il y a à cinquante mètres de là la large rue d’à coté. Un bel alignements d’immeubles haussmaniens fraîchement ravalés dont les rez-de-chaussée exhibent un linéaire continu de magasins aux longues vitrines. 35 vastes et beaux emplacements de commerces exactement : Un espace coiffure haut de gamme, une boutique de fringues pour homme gamme idem, deux agences de voyages résiduelles, 1 horloger, un tabac, le bureau de poste et une banque. Total : huit. Et… vingt-sept vitrines aveugles ouvrant sur le vide qui se succèdent sur des hectomètres et des hectomètres…
Faut dire qu’après avoir écarté d’un revers de main les propositions de rachat des habitants du quartier, souvent là depuis toujours, l’excellent maire de la ville (PS canal DSK, est-il besoin de le dire) a fourgué il y a six ans ce morceau du patrimoine communal (43 000 m² d’immeubles sur deux rues, excusez du peu) à un investisseur US pour 87 millions d’€. Le plus marrant c’est que la transaction a été réalisée sous la pression de son adjoint communiste (ça ne s’invente pas) Lequel investisseur s’emploie à virer les derniers locataires des étages pour revendre à la découpe avec une solide plus-value. Ceci tout en ayant déjà fait la culbute en revendant illico 19 000 m² de rez-de-chaussée pour plus de 100 millions d’€ à un fond de pension…
Aujourd’hui, et depuis quelques années, la crise aidant, il y a parfois un chat qui passe par-là pour animer ce désert… Mais rassurez-vous, financièrement tout baigne…
Mais pourquoi me vient-il l’idée de vous causer de ça aujourd’hui ? Parce qu’en arpentant les dites rues, j’ai repensé à mon billet d’hier sur notre cher Attali et, accessoirement, d’avoir donné un jour (ici) un lien vers un long article (pour une fois) assez intéressant de Télérama qui causait, lui, du péri-urbain…
La rue piétonne et sa voisine illustrent parfaitement la ville attalienne, espace sans identité, sans racines, sans passé et sans autre avenir que ses perspectives de rendement en € par m² de surface de vente. Une ville comme les aime Jacques Attali et conforme au programme du PS : "des villes traversées de toutes sortes de mobilités, qu’il s’agisse de transports, de fibres numériques…" Une ville à l’image de ces hôtels de chaînes qu’il fréquente, tous pareils de Tokyo à Mexico. Une ville dont, de toute façon, il n’a rien à foutre, le nez dans son PC portable derrière les vitres teintées de la limousine avec chauffeur le conduisant de l’aéroport à l’hôtel Méridien.
Toutes ces villes seraient si parfaites sans leurs habitants…
"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"
"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.
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Attali dédie cet espace de déterritorialisation au tout-venant. Ce qu'il aime par dessus tout de Washington jusqu'à Manille, en passant par le Maroc, le Sénégal et Neuilly ce sont les palais et les maisons cossues. C'est un genre d'artistocrate de Jacquou
RépondreSupprimerOh, cher plouc, quelle bonne surprise ! Je ne savais pas que nous étions voisins. (bon en fait non, je n'habite pas en centre ville, mais j'ai tout pareil à portée de la main).
RépondreSupprimerDepuis dix ans qu’il y a posé son sac, le Plouc ci-devant nomade découvre chaque jour à quel point la capitale des Gaules recèle de richesses… (je ne parle pas de diversité en bas des pentes…)
RépondreSupprimerHeureux de vous sentir pas loin. Il est vrai qu’aujourd’hui, sauf à habiter un hameau perdu dans les sapins on a toujours tout "ça" à portée de main…
ben oui , la pierre ....
RépondreSupprimerça a eu payé , faut dire
et aujourd'hui , ça repart !
tous les hebdomadaires sur papier glacé vous le confirmeront
ceci dit , perso , pour trouver un tailleur pour homme acceptable ( hugo boss ? et quoi encore ? pourquoi pas armani ? je pouffe , je me gausse !du sur mesure , merde ! faut dire qu'avec mon gabari....)je dois faire 300 bornes , au bas mot
pour les pompes , pareil
Kobus : du temps "de ma splendeur" je me contentais de Zégna en prêt à porter et de pompes de chez Bexley… Mais vous avez raison ; toutes les marques d’aujourd’hui vous fourguent une couture d’ourlet là où il en faut deux, etc.
RépondreSupprimerVous vivez dans le sud libyen ?
le sud libyen ?
RépondreSupprimerha si seulement !
j'aurais TOUT sur place , dans le sud libyen !
réfléchissez , voyons , avant de ricaner ; ces bougres ont pour eux la sympathie internationale , des animations son et lumière , la possibilité de jouer à la guéguerre en vidant des chargeurs dans le ciel ( je me demande toujours ce qui se passe lorsque les balles retombent , dans ma lointaine -et heureuse- enfance , on m'a parlé du théorème de la conservation de l'énergie , douleur pour celui qu'est en dessous ), du pitroule en veux tu en voilà , des terrains de jeux datant du dernier conflit mondial et sûrement pas encore déminés ( voui , ça a bastonné en cyrénaïque), quelques ruines romaines ( merde ! les premiers colonisateurs), des trafics en tout genre , des tas d'immigris pour faire les boulots dont ils ne veulent pas ( et , tiens , pas une ligne sur le fait que les libyens sont wacistes , merdalors !)et surtout , un pays , un chef , une religion ! ( ejus regio , cujus religio ....bref )
jusque et y compris le système de santé !
qui fonctionne avec des estrangers , là aussi ! ( des bulgares , des palestoches....bref )
non , le sud libyen , c'est bien mieux que l'ouest armoricain , sans blague !
et en plus je suis remarquablement , non pas mal foutu , mais hors gabari , voyez ?
RépondreSupprimerle genre de mec qui aura toujours l'air déguisé avec un costard taille unique prêt à porter
avec un peu de patience , on trouve chez les fripiers ( oui ! au moins ils ont l'élégance de pas vous faire l'article , genre "c'est très tendance" , j'abomine !)
et de plus , tout ce qui est industriel , merci bien ....mon seul bonheur , c'est de penser qu'avec moi , l'objectif du vendeur se casse la gueule , sa marge s'effiloche ( comme le tissu dans lequel sont taillés ses horipaux )