"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 30 octobre 2011

Champignac en Euroland…








« … cet endettement, véritable épine dans le pied de notre croissance, lui coupant les bras en étranglant la consommation ! Repoussant d’une oreille sereine les objections de certains, nous avons hardiment tranché la question et décidé d’amputer !

ainsi l’Européen, poursuivant son droit chemin, tourne délibérément ses pas vers l’avenir, car il sait que l’interculturel, le durable et le festif sont les deux mamelles qui sèment les cinq fruits et légumes dont il abreuve ses enfants ! »


S’cuses, je n’ai pas pu m’en empêcher ! Mais ce n’est pas vraiment la récré…


Donc, oyant les propos de notre Président l’autre soir, j’ai retenu trois bribes :

- "On a évité l’événement de crédit",

- "L'euro continue à reposer sur des fondamentaux solides."

- "Nous faisons confiance à la Grèce, nous n'avons pas le choix"


- L’événement de crédit est pour moi une novation sémantique qui ne cesse pas de me réjouir. En bon plouc de base j’avais fini par intégrer le concept de défaut plus con-fortable et stressifuge que faillite ou banqueroute… Mais c’était sûrement encore trop pour la délicate sensibilité des acurabas. Maintenant, quand on me dira qu’il y a un événement dans la pompe de ma machine à laver, le delco de ma bagnole… ou dans mes coronaires, je saurai ce que ça signifie…

- En revanche, apprenant que les fondamentaux de l’euro sont solides à dire d’expert, je ne sais plus quoi penser : Dois-je, en comparaison, me réjouir de la super-solidité des miens ? Ou dois-je m’inquiéter de la fiabilité des normes et anxieusement vérifier mes propres fondations ?

- Mais quand j’ai entendu pourquoi nous devions faire confiance à la Grèce, j’ai compris que rien n’était perdu… Sous la gueul.. langue de bois du décideur surgit encore parfois par inadvertance, fugacement, inconsciemment un peu du réel


Malgré cette dernière imperceptible et éphémère lueur, l’ensemble du propos ne pouvait, avouez-le, que m’inciter à m’en remettre au style fleuri de M. le maire de Champignac en Cambrousse dont les fondamentaux sont à l’évidence éternels…


Heureusement, le réel reste présent à des échelons plus modestes de la hiérarchie sociale. A cet égard et pour me rassurer, il y a eu dernièrement le bref discours d’inauguration prononcé par M. le maire de mon douar d’élection. Il tenait en deux phrases :


"C’est un grand jour pour nous car c’est la première tranche de la restructuration du centre du village. Et c’est la seule qu’on peut se payer pour l’instant."


Lui, je l’ai applaudi…

6 commentaires:

  1. Ah ben non. Un "événement de crédit" n'est pas une novation mais un terme technique bancaire bien connu des professionnels de la profession dont j'ai eu le déshonneur d'en avoir été. C'est quand il se passe un truc pas vraiment prévu et pas du tout souhaitable : il n'a pas payé son échéance : ça c'est un événement. Trop d'événements tuent l'événement, ça s'appelle une faillite. Un drame antique, quasi-grec.

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  2. Ouais, bon… Merci Pierre pour la précision. De mon temps on causait "incidents" et d’incidents en incidents… on dégradait dans les ratios le classement de la créance qu’on finissait par oser qualifier de "douteuse", "irrécouvrable"… Va pour événement… C’est joli, c’est charmant et flou comme une jeune fille en fleur… On dit d’un air entendu : "les événements"…
    Mais dans le cas d’espèce c’est un non-événement comme un "heureux événement" car ce n’est que la résultante obligée de quelque chose de parfaitement "attendu"…

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  3. De qui sont les phrases qui ouvrent l'article ?
    c'est du Monsieur Prud'homme grand cru.

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  4. « … ce rétrécissement, véritable épine dans le pied de notre commerce, lui coupant les bras en étranglant la place du marché ! repoussant d’une oreille sereine les objections de certains, nous avons hardiment tranché la question et décidé d’amputer !
    … ainsi le champignacien, poursuivant son droit chemin, tourne délibérément ses pas vers l’avenir, car il sait qu’agriculture, commerce et tourisme sont les deux mamelles qui sèment le pain dont il abreuve ses enfants ! »

    C’est de Monsieur le maire de Champignac en Cambrousse (photo) lors d’une mémorable inauguration en présence de Pacôme Hégésippe Adélard Ladislas de Champignac dans je ne sais plus quel album des aventures de Spirou et Fantasio (Le voyageur du Mésozoïque, je crois)

    Faut avoir des lettres, mon vieux…

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  5. Nous avons évité l'évènement de crédit mais pas
    l'évènement referendum grec.
    Ce n'était pas le peine de se casser le trognon
    à essayer de les sauver.
    Mais comment faire confiance à un socialiste
    grec?
    Timeo danos et socialos ferentes!

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