Humons… Il est vrai que, la civilisation aidant, la chose a bien changé depuis ces temps obscurs où la femelle se portait naturellement vers l’homo erectus le plus brutalement dégourdi dans le maniement du fémur de mammouth… C’est ce qu’on appelle le progrès et Darwin n’y est pour rien. Et le progrès ne cesse de nous émerveiller car il modifie les critères mainstream suscitant les affinités électives à une vitesse tellement accélérée qu’il nous en donne à voir plusieurs stades sur une seule génération….
Stade 1 - J’ai repensé à un excellent billet de l’ami Vertumne disparu des écrans radar (mais qui a eu la bonne idée de nous laisser ouverte la porte de sa boutique), billet qui mérite d’être lu (ou relu, j’insiste) sur ce qu’il appelle la tropicalisation de l’Europe. Son analyse du glissement progressif de l’archétype prince charmant du pourvoyeur européen vers le reproducteur "bogoss" africain est tout à fait pertinente. Mais son billet date d’il y a plus de deux ans et le progrès a encore frappé !
Stade 2 - Il y a au moins dix-huit mois, j’ai eu l’occasion de visionner (chez ILYS, je crois) une vidéo sidérante d’une vacuité sans nom montrant une foule de groupies agglutinées autour de Justin Bieber pour obtenir sa photo avec autographe…
A première vue, outre le fait qu’elle confirmait que plus aucun code social ne régule les pulsions hormonales infantiles, cette vidéo semblait bien illustrer le propos de Vertumne sur le bogoss, nouveau dominant.
Oui… et non. Car si l’idole de toutes ces petites hystériques devait bien avoir seize ans, il avait l’air tout lisse et encore prépubère… Ce qui semble donc désormais mobiliser le cerveau reptilien des futures reproductrices européennes est, certes, une addiction au bogoss, mais même plus au reproducteur, seulement à une image androgyne, lisse, asexué, incarnation d’un gender indifférencié et polyvalent…
Stade 3 – Aujourd’hui, la lecture de la presse spécialisée et des sites web dédiés, nous donne la fréquence des adjectifs utilisés pour identifier les cibles de la demande : Immatures, tendres, attentifs, charmants, à l'écoute, pleins d'humour et de fantaisie, délicieux, serviables… Bref, "the nice guy"… Les mâles doux, compagnons rêvés de femmes affirmées débordantes d'énergie… Le mec, mesdames, qui vous aide dans la gestion domestique, certes (normal), mais qui ne vous gonfle pas dans l’intimité en osant timidement vous faire part de ses désirs (notamment sexuels) ; qu’il se contente de répondre aux vôtres… Et, surtout, qu’il ne vous gonfle pas avec ses soucis au boulot ! La vie professionnelle est devenue atrocement cruelle et concurrentielle pour les mecs, et alors ? Qu’il en parle avec son psy….
Du coup, le mec qui veut garder sa meuf n’a qu’une idée : éviter les conflits. Et il gère sa relation avec elle comme il la gérait avec sa mère…
Stade 4 – On y arrive… Déjà l’adoption (et la mère porteuse pour les friqués) c’était devenu le top pour celles qui veulent être mère mais, bien que le pouvant, ne veulent pas se farcir neuf mois d’emmerdes avec un polichinelle dans le tiroir et supporter un accouchement… Maintenant, elles peuvent avoir les deux en un : Le mec et l’enfant qu’il est (re)devenu… Suffit d’aller se servir dans les rayons en épluchant les fiches produits. On paie à la caisse en sortant (euh, enfin, c’est à voir…)
C’est plus l’arche de Zoé, même pas l’arche des michés, c’est l’arche des poupées… Et des poupées-chiffons vu que le Kent de Barbie est d’un plastoc encore trop rugueux. Des doudous, quoi !
Ci-dessus, deux images par la même agence de pub pour le même client la même année. Elles illustrent bien que les communicants ont du mal à suivre la vitesse des évolutions : A gauche, exit le cow-boy Malboro en pleine action et à la barbe de deux jours, bienvenue à l’imberbe adulescent qui rêve en cocoonant… Mais à droite, ils n’ont pas encore osé ; l’idée est excellente, elle reflèterait parfaitement le réel, mais à un détail près : ils n’ont pas encore osé inverser les genres…
Stade n – On va y venir… Qu’en dire ? Simplement copier-coller ici les dernières lignes d’une de mes rares œuvres poétiques que j’ai consenti un jour à publier (rendre public…) :
…
Areuh du vieillard, infantilisme de l’adulte,
Lassitude de l’ado, alzeihmer du nouveau-né.
Retour au ballon rouge sur console Nitendo,
Et retour dans les couches, la tétine à la bouche.
Retour dans l’utérus. Et puis plus d’utérus…
Des ventres libérés remercions la Science.
Gloire au Gender parfait au sperme sans semence...
Les femmes sont des êtres de contradictions : je connais quelques exemples de jeunes blancs pas du tout soumis, un peu "mâles dominants" qui se sont inscrits pour s'amuser sur ce genre de sites à bannière rose...ils y rencontrent un franc succès (malgré tout)
RépondreSupprimerBien sûr, Dixie, et c’est heureux ! Preuve, une fois de plus, que la bisounoursisation que les communicants en marketing cherchent à nous vendre (et à vous vendre, à vous les femmes…) n’est qu’une construction hors sol…
RépondreSupprimerSi j’ai fait ce papier suscité par cette bannière, c’est surtout pour me donner l’occasion de refourguer la prose de Vertumne que je trouve éclairant à bien des égards…
Adopte un mec.com c'est plutot le bon plan pour se trouver des plans culs qu'autre chose....
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