"Si la capacité des cons à s'auto-éliminer ne doit pas être négligée, la volonté effarante du monde moderne et de l'Etat-providence à les sauver rend vain tout espoir de sélection naturelle"

"Il y a deux aristocraties : celle du haut et celle du bas. Entre les deux, il y a nous, qui faisons la force de la France.

dimanche 24 février 2013

Les gaulois(es) sont à la peine…



Ce midi, tout en consommant en tête à tête avec moi-même mon déjeuner de pauvre veuf solitaire, j’écoutais d’une oreille distraite sur France-Cul’ une ode à la gloire des races anciennes de poules…Eh oui ! On vivote en écoutant ce qu’on veut bien nous donner à entendre…

J’y ai appris un tas de choses intéressantes. En préambule, tout d’abord, une voix radiophoniquement féminine m’a expliqué l’origine de la symbolique du coq gaulois. Elle m’a rappelé que si gallii désignait à la louche les Celtes chevelus, pour les Romains c’était aussi les poules… Et que Jules César se moquait des Gaulois, l’aigle romain allant croquer leur poulailler… Par réaction, le coq devint un symbole de fierté pour le peuple…  A la recherche d’un logo pour éliminer la fleur de lys, les guillotineurs de 1792 optèrent donc pour le coq qui fit longtemps concurrence à Marianne avant de se résoudre à ne plus prendre l’air - souvent la queue basse – que sur les maillots bleus d’un Zidane ou d’un Thuram…

Mais ce n’est là qu’anecdotes à vérifier servant à introduire l’interview d’un producteur de gallinacés spécialisé,  passionné par les races anciennes et notamment par la gauloise dorée... Ces races, parfaitement adaptées aux climats et végétations locales ont été largement dominantes depuis la nuit des temps jusqu’à 1950. On ne voyait qu’elles caquetant dans les cours de ferme ou déplumées à l’étal des volaillers. Elles ont alors disparu ; et cela en moins de dix ans 
Que c’était-il passé ? Tout simplement l’arrivée des Américains à la Libération (n’oubliez pas le L majuscule) Et avec eux les méthodes ayant fait leurs preuves outre-Atlantique, notamment en matière d’industrialisation de la production agricole. On importa alors des souches des Amériques pour améliorer les rendements. Et pour les poules, on a fait des croisements (on ne dit pas métissage pour les ovipares à plumes) en privilégiant l’apport des souches importées afin d’obtenir leurs qualités justement recherchées ; voire on est allé au plus simple et plus rapide en remplaçant… Il est vrai que les souches importées, déjà issues de savants croisements, donnaient des bestioles qui  arrivaient plus jeunes à la maturité reproductive, qui faisaient moins d’os et plus de viande (et de gras) beaucoup plus vite… Tout bénef’…
Bien qu’on rencontre encore parfois des poules rousses (n’oubliez pas de leur dire bonjour, vous en croiserez de moins en moins), vous aurez aussi remarqué que quand vous pensez "poule" (celle dont on parle ici, je précise), vous "voyez" instinctivement une poule blanche. Pour nos aïeux, elles étaient plus colorées, voire multicolores avec des robes assez sombres. Car elles savaient devoir faire fomec sous les arbres pour se camoufler aux regards des prédateurs aériens.  Aujourd’hui, en batterie sous hangar c’est une dépense physiologique inutile, d’autant qu’on n’a plus la corvée de plumer à domicile et qu’elles laissent leurs robes au vestiaire avant d’exposer leurs appas au consommateur sur rayonnage réfrigéré….
En 1960, on ne trouvait plus une seule race ancienne dans le commerce… Après deux bons millénaires (documentés mais sûrement plus) sans changement génétique majeur, seulement dix ans pour disparaître !  Compte-tenu de l’espérance de vie de ces bestioles, non pas naturelle mais programmée par l’homme et en faisant la moyenne (pondeuses et viande de "poulet") on peut dire que leur disparition n’a pas demandé plus de cinq à six générations…

Je n’ai pu que m’étouffer de rire entre la poire et le fromage en pensant aux efforts déployés par Fwance-Cul’ pour promouvoir et illustrer le drame vécu par ces races anciennes dont les coqs pesaient le double des coqs d’aujourd’hui et dont la chair avait du goût.

Je vous laisse méditer sur d’autres métissages et remplacements appelés de ses vœux par Fwance-Cul’ pour répondre aux besoins de l’économie et des caisses de retraite.

Ce sera tout pour aujourd’hui.

5 commentaires:

  1. Il y a de quoi méditer, en effet. Ces pignoufs de bobos à cultivation gallinaire ne perçoivent même pas la symbolique des concepts qu'ils manipulent au hasard de leur divagations ondulatoires.
    Autrment dit c'est que des pauvres c...
    Amitiés.

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  2. Pour avoir élevé de ces races anciennes, je confirme.
    Pour les actuels remplacements, deux générations suffiront.

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  3. Cela fait deux dimanche de suite que mon mari est absent pour le déjeuner du dimanche et que je me retrouve donc de façon occasionnelle pauvre "veuve" solitaire et ça n'est pas drôle du tout, surtout avec tous mes ados qui jouent au coq et qui animent tout le repas de noms d'oiseaux sous mon autorité complètement défaillante.Je bats des ailes comme une bonne poule mais sans succès aucun.

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    1. Moi qui suis un "visuel", je "vois" très bien La Crevette, la crête ébouriffée, courant dans tous les sens, cot-cot, cot-cot, dans un nuage de plumes, autour de la table de salle à manger où sept ou huit renardeaux aux gueules peines de dents lapent leurs assiettes avec gourmandise sous le regard contemplatif et étonné de Gabrielle^^

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  4. Oui le tableau est exact!^^ Les renardeaux ont mangé du poulet évidemment.

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