Souvenez-vous la fin des trente glorieuses et les
riches heures post-décolonisation. Les bonnes âmes faisaient découvrir aux ventres
pleins que nous étions les drames que vivaient le tiers-monde avec ses
sécheresses, ses petits Biafrais faméliques, etc. Encore môme et en culotte de
boy-scout, je me vois encore secouer le tronc du Secours Catholique sur l’avenue
et sous le nez des gens en braillant "- Pour les sinistrés de Madame Gaspard Madagascar"… Bref, nous compassionnions
grave vu qu’on en avait les moyens et Bernard Kouchner était encore
suffisamment beau gosse pour élever la plage de Mogadiscio au rang des marches du
festival de Cannes.
Le tiers-monde,
cette formule inventée par les bonnes œuvres et que les curés nous rappelaient
en Carême, c’était ailleurs et c’était
loin. Bien sûr, plus près de nous, tout près, il y avait le quart-monde. Mais ça c’était marginal, un truc avec plein de marginaux dedans. Des ceusses qui se
saoulaient au Kiravi, cf. l’Assommoir de Zola ou la famille Thénardier…
Aujourd’hui, le tiers-monde est-il toujours ailleurs ?
Du fait d’un retard de livraison d’aides alimentaires attendues de l’Union
Européenne, les principaux centres de distribution d’aide en nourriture
risquent d’être en rupture de stocks dans moins de dix jours…
- Où ça ? Au Sahel ? à Gaza ? aux
sources du Zambèze ?
- Non. En Fwance. La Croix-Rouge, les Banques
alimentaires, le Secours populaire et les Restos du Cœur appellent tous au
secours…
En visite dans un
centre de distribution du Secours populaire dans le nord de Paris, Ségolène
Neuville (secrétaire d'État chargée de la lutte contre
l'exclusion, peut-être que je vous l’apprends) a annoncé que le gouvernement a
débloqué d'urgence 215.000 € pour acheter des produits de première nécessité (pâtes, sucre,
huile,...)
à livrer sans débander… Et comme les besoins immédiats sont évalués à 300.000
€, des industriels ont été invités à participer d’urgence pour 85.000 € de
livraisons en dons défiscalisés. Ça permettra au "nord de Paris" de
tenir au-delà du 31 août. Je ne peux pas vous dire jusqu’à quand et je m’en
excuse…
Pendant ce temps-là,
François II Pédalonaute fait sa tournée dans nos îles du Pacifique. A peine descendu d’avion à la Réunion, il a
rassuré la population : "- S’il
n’est pas nécessaire d’inventer des politiques différentes à La Réunion,
il faut néanmoins faire plus et davantage compte tenu de la spécificité de
l’île."
Donc, distillées tout
au long de la journée d’aujourd’hui, il a annoncé une trentaine de mesures
spécifiques pour ce département si cher à nos cœurs ; notamment une adaptation du pacte de responsabilité, un soutien à la filière sucrière locale
et, surtout, une réduction de 25% à 10% de la charge des
collectivités locales et des associations dans le financement des emplois
d’avenir (donc
financement par le contribuable porté de 75 à 90% et explosion à attendre des
embauches dans les parkings sociaux)… Et demain il va remettre ça à Mayotte…
Faut dire que dans
son principal discours, il a bien précisé avec son phrasé si fluide : "- Nous ne sommes pas là pour
distribuer des aides, parce que c’est un voyage présidentiel. Ici, on ne fait
pas la mendicité, on ne demande rien de plus, on demande des droits."
Je n’ai pas très bien
compris le lien ou non-lien de non-cause à effet ou de cause à non-effet entre
le jeté de pistoles par la portière du carrosse et le caractère professionnel du
voyage… Comme je n’ai pas compris non plus de quel "on" il a parlé. Qu’il s’agisse de ne pas mendier, de ne rien
demander et/ou de demander des droits, quel est le sujet indéfini du verbe ?
- Le populo local à qui il s’adresse comme à des enfants ou minus-habens dans le
genre "- Allez, on mange sa soupe ; on met ses souliers"… - Ou bien est-ce le gouvernement, l’Etat, la France,
…lui ? Dans le genre "- On va voir ; on a décidé que…"
Bref, on est bien dans le flou et l’ambiguïté
comme d’hab’. Les vacances ne nous l’ont pas changé…
Mais je m’égare. Le tiers-monde disais-je. De tout temps les
filles de joie ont accompagné les armées victorieuses et les détrousseurs de
cadavre les armées en déroute. Il n’y a donc rien d’étonnant à ce que le tiers-monde déplace ses pénates pour
accompagner l’élargissement de l’Afrique boréenne…
Il paraît que la France
fait toujours partie des pays donateurs…
Wait
and see…
La réunion ?
RépondreSupprimerIle déjà surpeuplée, victime de l'allocation braguette.
Heureusement, le président-poire vient apporter sa contribution (gare au chikungunya, entres autres affections).
Je crains que vous ne succombiez à quelques à-priori. Il reste encore un peu de place à La Réunion, il y a aussi des gens qui travaillent et le chikungunya n'est qu'un mauvais souvenir et on fait mine de croire le Président parce qu'on est polis.
RépondreSupprimerJe vois aussi que Monsieur Plouc nous qualifie Réunion et Mayotte d'Iles du Pacifique. Diable.
Dire qu'on brocarde la Duflot qui nous casait le Japon dans l'hémisphère sud!
Autant pour moi. La Réunion et Mayotte déménagées de l'Océan Indien ! J'anticipe vraiment trop ! (faut dire que les Antilles sont déjà dans le 9-3) Il y a évidemment un tas de bosseurs à la Réunion. La Duflot, justement, fut ministre de "l'égalité des territoires"... Après les annonces "spécifiques" du Pwésident aux Réunionnais, j'attends celles à Mayotte (et en Guyane, Martinique, Guadeloupe,...
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