Ce matin, pour nous
changer de l’Ukraine et rebondir sur la pétaudière des hésitations et moulinets
de bras occidentaux au Moyen-Orient (frappes
ciblées US, non-choix humanitaires et diplomatiques…) Atlantico a mis en ligne un débat entre
trois universitaire sur le thème :
"Ce que la situation irakienne et les
exactions du Califat révèlent des hypocrisies et angles morts de l’Europe"
Beaucoup d’entre nous trouveront que ça ne nous apprend
au fond pas grand-chose et enfonce quelques portes ouvertes. Au demeurant, outre
que tout le monde n’est pas nous, il est parfois bon de profiter de ce genre de
concentré pour relire le film.
Même si on n’en partage pas forcément certaines propositions
faites au final s’agissant du "que faire ici et maintenant", tout est à lire.
A titre d’illustration, juste un extrait d’une
intervention (Claude Sicard) :
« Tous les anthropologues s’accordent sur le fait qu’à l’origine de
chaque civilisation il y a une religion. Le grand sociologue anglais,
Christophe Dawson, par exemple, nous dit : "Les grandes religions sont les fondements des grandes civilisations",
et une des plus grandes figures intellectuelles du XXème siècle fait dans
son œuvre magistrale "La grande aventure de l’humanité" (Arnold
Toynbee, ndlr) le constat suivant : "Une société est l’incarnation d’une religion". De toute
évidence, la civilisation occidentale a pour fondement le christianisme, et la
civilisation musulmane, l’islam. Vouloir faire abstraction de ces réalités
c’est faire preuve tout simplement d’une grave inculture. Certes, la
civilisation occidentale a fait selon l’excellente expression de Marcel
Gauchet, sa sortie de religion au XVIIIème siècle, mais la Révolution française
n’a fait que séculariser, en fait, les valeurs chrétiennes, valeurs qui
s’expriment d’ailleurs dans la devise de la République "Liberté, égalité,
fraternité". On en revient donc à la thèse que Samuel Hutington avait
présentée dans son fameux ouvrage de géopolitique, si unanimement décrié
par nos élites intellectuelles et par nos hommes politiques lorsqu’il parut,
"Le choc des civilisations", ouvrage qui présentait une grille de
lecture fondée sur la division du monde en diverses entités civilisationnelles.
Avec ce constat fait par cet universitaire : "Le choc intra civilisationnel entre idées
politiques incarnées par l’Occident est en train d’être supplanté par le
choc inter civilisationnel des cultures et des religions" (page 53). Nos dirigeants ont eu le plus grand tort de ne pas
prendre en considération cet important essai d’un universitaire américain,
fondateur de la revue Foreign Policy, discréditant d’emblée l’auteur en
l’accusant de visions belliqueuses et racistes. C’était ne pas admettre que
chacun se reconnaît dans l’identité que lui confère la civilisation à laquelle
il appartient. Avec la sortie de
religion qui s’est faite dans la civilisation occidentale un très grand nombre
d’Occidentaux ont plongé dans l’oubli de leurs racines, ce qui n’est nullement
le cas des musulmans, qu’ils soient croyants ou pas. On a donc affaire
à présent à un monde occidental où une majorité de citoyens ont oblitéré
leurs racines judéo-chrétiennes, face à un monde musulman où l’islam est
et reste extrêmement présent dans l’esprit de chacun. Il semblerait que les
graves évènements du Moyen-Orient, avec la persécution hier des coptes en
Egypte par les Frères musulmans et celle aujourd’hui des chrétiens par les
djihadistes en Irak, soient de nature à rappeler aux peuples de la vieille
Europe que leurs racines sont chrétiennes : les musulmans s’acharnent à le
leur remettre en mémoire, bon nombre d’entre eux n’ayant jamais renoncé à les
accuser de vouloir leur imposer, depuis les Croisades, leur hégémonie
culturelle et civilisationnelle.
La grille de lecture proposée par Samuel Huntington en 1993 mérite
donc d’être plus que jamais prise en considération : notre "religion" des "Droits
de l’homme" qui a remplacé dans nos sociétés le christianisme
depuis la révolution de 1789, est intégralement fondée sur les valeurs
apportées par le christianisme, ce que bon nombre de nos concitoyens semblent
ne pas voir. »
Notre identité est autant faite de ce que nous croyons être que de la définition que d'autres donnent de nous. Pour les musulmans radicaux, l'Occidental, même mécréant et bouffeur de curé reste un "croisé".
RépondreSupprimer... et pour nos élites et philosophes bien pensants, voler au secours des chrétien d'Irak serait faire allégeance à notre passé de Croisés... donc, on tourne en rond, et peu de voix s'élèvent, parmi ces belles âmes vertueuses pour s'indigner de ce que des enfants et des vieillards meurent sur les routes, chassés de leur terre....
RépondreSupprimer...et pour nos élites et philosophes bien pensants, défendre les chrétiens d'Irak serait justement faire allégeance à notre passé de croisé... donc on tourne en rond, et peu de voix s'élèvent, parmi nos âmes vertueuses pour dénoncer le fait que des enfants et des vieillards meurent sur les routes, chassés de leur terre....
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