Aujourd’hui,
c’était la kermesse paroissiale… Tout le monde était là : Après la messe,
les mômes couraient dans tous les sens entre les stands ; les vieux et
moins vieux tenaient la position stratégique de la buvette ; les
prévoyants faisaient la queue pour les frites, le cochon et la tarte aux pommes ;
la fanfare municipale soufflait dans les cuivres ; le char des conscrits
était en retard, son équipage cuvant encore la beuverie de la nuit… Bref, c’était
comme d’hab’…
Et,
bien sûr, il y avait aussi le groupe folklorique du village, gardien des traditions.
En cette édition 2014 de la fête, on n’allait pas laisser à Môssieu Hollande le
monopole de discourir pour célébrer le centenaire de la boucherie de 14-18 trois ou cinq fois par semaine, seul sujet qu’il
se risque encore à aborder (outre la rupture du jeûne de certains et les coups de
brosse à reluire à l’intention du CRIF…).
En
cette année de centenaire, donc, tous les danseurs du groupe s’étaient appliqués
à réapprendre la danse des Carts… Une
danse inventée dès… 1915 et pratiquée dans nos vallées au moins jusqu’au début
des années 1930…
Pour
les touristes et les estivants comme pour les jeunes du pays, il fallait une
explication préalable.
Il
ne vaut pas oublier que lors de l’attentat de Sarajevo, la Savoie n’était
française que depuis 53 ans. Le porte-parole de la troupe ne s’est d’ailleurs pas
privé de rappeler que l’Algérie était alors française depuis bien plus
longtemps et que tout le foin fait sur la contribution des troupes indigènes dans cette affaire nous énerve un peu… En effet, notamment
dans la phase de guerre à outrance
imposée par Joffre, les régiments de Savoyards (ou Savoisiens), ces nouveaux, quasi Ritals encore non
assimilés aux yeux de l’Etat-Major, étaient systématiquement envoyés au
casse-pipe en première ligne, bien avant que la prolongation du conflit ne
fasse importer par bateau de la chair à canon complémentaire…
Si
les monuments aux morts de tous les villages de France gardent la trace
statistique du désastre démographique, rapportées aux maigres populations (à l’époque) de nos vallées de montagne, les
listes des monuments d’ici sont en général proportionnellement bien plus
longues qu’en Normandie ou Île de France… Ici comme ailleurs, mais souvent
beaucoup plus qu’ailleurs, la Vie en
a été changée. Comme, par exemple, dans ce hameau de quelques feux où les sept
garçons d’une famille de paysans sont partis au front et dont un seul est
revenu… Un peu estropié…
Quel
rapport avec une sorte de bourrée paysanne ressortie des cartons pour le
centenaire ?
Parce
que le mot solidarité ne servait pas à l’époque pour forger le nom d’un organisme public ou d'une loi de
complexification.
La
danse des Carts (l’origine du nom s’est
perdue) se dansait à
trois : Un homme faisait danser deux femmes à la fois, en les tenant par
la taille, une à sa droite et l’autre à sa gauche, et ça tournait… Ainsi les
jeunes veuves comme les futures vieilles filles obligées ne faisaient pas
tapisserie…
Hollande,
lui, encense les morts qui ne sont plus là pour lui renvoyer quoi que ce soit
dans les dents (y
compris Jaurès) mais il
ne parle plus aux vivants.
C'est simple, mais c'est senti et cela sonne juste, clair et profond, comme tout ce qui est sincère et vécu. Libre parole de vérité.
RépondreSupprimervoilà qui a un petit air de bonheur oublié en ces temps troublés par des malfaisants
RépondreSupprimeramitiés
Bonheur dont je m'efforce en radotant de rappeler ici l'existence en veillant à en profiter sans scrupule (pourvu que ça dure!) :
Supprimerhttp://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2011/08/un-dimanche-en-chretiente.html
http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2012/08/la-paques-de-lete.html
http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2011/08/au-mitan-du-mois-daout.html
Ha zut alors, mon post tombé aux zoubliettes....
RépondreSupprimer?? Je n'ai rien reçu...
SupprimerOu alors, s'agissant d'un billet un peu chargé de tendre émotion, à force de routine, c'est ma boîte mail elle-même, habituée à la teneur habituelle de vos commentaires, qui a estimé devoir vous virer d'office en spam sans me demander mon avis. Même pas...