J’avais
depuis trois jours sous le coude les premières lignes d’ébauche d’un billet à
publier au plus tard le 31 août et intitulé :
La
guerre, c’est parti pour la semaine prochaine !
C’est
rappé. Pour l’instant…
Il
commençait ainsi : "Préalablement aspergés de l’eau bénite du Conseil
de Sécurité, les premiers F16 de l’US Air Force vont tirer leurs missiles préventifs et larguer leurs bombes humanitaires aux frontières nord et est
du Donbass dès lundi matin avant l’aube afin d’épurer l’Ukraine de ses populations
russophones de repousser l’agresseur moscovite…"
Je
divaguais. On ne va pas mourir pour Dantzig Kharkiv… Pourtant, c’était
bien parti pour…
-
D’abord, parce que depuis huit jours les fauteurs
de guerre étaient tous sur le pont pour faire monter la pression
chaque jour un peu plus jusqu’au paroxysme : Les faucons US étaient à la manœuvre, les faux-cons couillons européens à la télé, les journaux de
tous bords en rajoutaient de façon visiblement orchestrée, les bonnes âmes
trépignaient, les pacifistes et les internationalistes appelaient aux armes,
Béachelle et Merkel, Mélenchon et Fillon itou, et même Carine pour faire bon poids… L’union sacrée, je vous dis !
Pensez
donc ! Le Conducator de Kiev appelait au secours, la CIA avait les preuves :
Mieux que les armes-de-destruction-massive à Saddam, après les camions de
bouffe et de matelas, des mitrailleuses, des missiles et des bidasses,
rendez-vous compte ! Il y a 48h, le Conseil de sécurité se réunissait en
urgence, l’OTAN vissait les fusées sur les obus et décoiffait les bouches à feu…
Il suffisait d’un rien…
-
Ensuite, pourquoi avais-je choisis la semaine prochaine, première de septembre ?
A
cause des manœuvres internationales en Ukraine…
Comme
tout pays qui n’est pas la Corée du Nord, l’armée ukrainienne organise chaque
année sur son territoire des manœuvres communes avec des forces "amies"
pour échanger expériences et méthodes.
Chez
eux, la Rada (assemblée nationale) doit valider au préalable le
programme annuel d’exercices conjoints avec indication des effectifs, armes, périodes
envisagée et durée de présence autorisée de troupes étrangères sur le
territoire.
Pour
2014, le nombre d’exercices prévus a augmenté d’un tiers et tous le sont
avec des pays de l’OTAN (contre
seulement la moitié l’an dernier)
Ils sont prévus pour des périodes de 7 à 25 jours à fixer au choix des
Etats-Majors sur une plage autorisée de deux à sept mois selon le cas. Or, il
se trouve que le seul mois où tous ces exercices peuvent avoir
lieu en même temps, c’est… le mois de septembre.
Durant
le mois qui vient, donc, Kiev est en cas d’accueillir sur son sol plus de 500
soldats européens, en majorité Polonais, pour 7 à 14 jours. OK. Et puis ? -
Et puis, pour 25 jours, 2.800 soldats américains avec 39 avions et hélicoptères
plus 9 navires et 2 sous-marins…
Heureusement
que l’U.E. n’est qu’un ectoplasme virtuel. Au bord du gouffre, les Fabius et
Cie ont pissé dans leurs frocs, qui en réalisant les conséquences (rien que celles à
court terme, faudrait pas croire),
qui en comptant ses sous et l’impact des rétorsions russes aux sanctions, qui…
va savoir…Du coup, OTAN et ONU restent flous. Faute à pas de chance. Les
Ricains attendront une prochaine occase puisque le but du jeu reste de mouiller
l’Europe…
Ouf !
On va donc en rester aux moulinets de bras en aggravant les sanctions qui vont
nous coûter un bras. Le fossé infranchissable qui se serait ouvert pour au
moins un demi-siècle entre la vieille Europe et la Russie en cas de frappe est partie remise jusqu’à la
prochaine… De toute façon, l’objectif des américains reste inchangé et le fossé
est déjà bien large.
Que
vous dire d’autre ?
-
Sur le fond du théâtre géopolitique : d’aller lire ici l’entretien d’Alain de
Benoist publié le 14 juin dernier sur Boulevard Voltaire.
-
Pour comprendre l’Ukraine : de vous palucher l’épais dossier constitué sur le site d’Olivier
Berruyer.
Et
puis, sur le "sujet" Ukraine, de compléter la lecture du Monde, du
Figaro et d’Atlantico par celle des contributeurs du BoulevardVoltaire sur la question.
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