François II Pédalonaute a fait hier un saut à New-York pour la conférence de
l’ONU sur le climat. Un aller-retour en Air Sarko Hollande One pour
aller y causer cinq minutes. Pas plus l’impact
carbone que le coût du déplacement ne m’ont été notifiés au titre de la transparence et je m’en excuse… Il est
vrai qu’ils étaient cent-vingt chefs d’Etats ou assimilés à avoir fait le
voyage. Ce sommet était donc hier the place to be. Il fallait qu’il s’y montre.
Bon.
Quel était l’ordre du jour ? Faire avancer
le "Fonds vert des Nations Unies
pour la lutte contre le réchauffement climatique", bidule lancé à
Copenhague en 2009 et qui se traîne. Et cela dans la perspective de la
conférence prévue en 2015 à Paris sur invitation du Pédalonaute susdit. Ce
fameux Fond Vert doit permettre de collecter 100 milliards de dollars chaque
année (!) d’ici 2020 dans les pays où-c’est-qu-il’y-a-le-pognon pour les
ventiler dans les pays en-voie-de-développement afin de les aider à lutter
contre le réchauffement climatique et la déforestation. Pour ce qui est de la
distribution de la manne, elle est confiée à un Conseil paritaire de 24
guignols, moitié "développés" et moitié "en-voie-de…" qui
fixera ses règles de répartition. Pour l’anecdote, les deux actuels
coprésidents du truc s’appellent respectivement McDo et Fakir… Pour ce qui est
de remplir la caisse, en revanche, c’est encore à ce jour confié à la bonne
volonté de chacun…
Donc, en 2015 (demain) il faudrait que la conférence de Paris puisse représenter
une avancée concrète sur ce dossier.
Il y va de la réputation de la Fwance, pays organisateur à l’initiative de son
Pwésident. Il faut que ce soit une belle manifestation de verdissement planétaire.
Le contenant sera une réussite : On sait inviter, on paiera les bagnoles
et les petits fours et les délégués des "en-voie-de", en costards
pour l’occasion, attendent avec impatience de retrouver les jolies filles de
Paris, etc. Reste à meubler le
contenu…
Bref, s’exprimant hier à l’ouverture du sommet, notre pwésident a annoncé
que "La France contribuera à hauteur
d'un milliard de dollars sur… les prochaines années" Sans doute savait-il qu’Angela allait annoncer
le même chiffre…
Tout d’abord, nous sommes rassurés par la haute tenue de son discours. Avec
l’aisance du phrasé auquel il nous a habitué, entrecoupé de ces petits arrêts
respiratoires récurrents qui, lorsqu’on est dans la salle, poussent notre
charité chrétienne à rechercher instinctivement des yeux le défibrillateur de
rigueur, il a déclaré : "- Je veux
ici insister sur la responsabilité de la France. Non seulement elle va
accueillir cette conférence mais elle doit être capable de prendre les gestes,
de faire les signes qui sont attendus" Et, il a ajouté : "- C'est une bataille contre le temps"
Que c’est beau ! La France, puisqu’il s’agit d’elle, est consciente de sa
responsabilité dans cette affaire. C’est important de le rappeler, ça ne mange
pas de pain mais ça permet de meubler le temps de micro. Et puis, dans la
langue de Molière, de Voltaire et de Malraux, elle est capable de prendre des gestes… Et elle sait faire
les signes ; pas n’importe lesquels, ceux qu’on attend d’elle, bien sûr. Et la petite phrase complémentaire sur la bataille contre le temps n’est qu’en
apparence d’une totale vacuité : Elle ajoute à la fois la petite note d’angoisse
et d’urgence qu’elle suggère et celle, subliminale, du manque de motivation
devant un combat perdu d’avance…
Au demeurant, cet enfilage de mots convenus débouche quand-même sur du
concret. Par la voix de son Pwésident, la Fwance a pris le geste qu’on attend d’elle : Elle va raquer au bassinet
un milliards de dollars qu’elle n’a pas. 776 millions d'euros, donc, en espérant que
le dollar ne baisse pas trop sur les
prochaines années. Après tout, dans la situation de nos finances, ça ne
représente guère qu’un gros pourcent du déficit budgétaire prévisionnel. Si
celui-ci s’établit à 4,40% du PIB, çà ne le fera jamais passer qu’à 4,45%... On
trouvera bien à compenser ça, ça et le reste, avec des milliards d’économie sur les prochaines années…
Ceci dit, nous avons là un formidable exemple des façons de faire des ronds
dans l’eau en pissant des annonces dans les grand-messes internationales. Et
quand vient le moment de la quête, on met dans le tronc une pièce empruntée au voisin. Surtout la même
pièce jaune que la voisine Angela… La question n’est pas de savoir si la France
peut se le permettre, ni si elle doit
le faire, ni si ça sert effectivement à quelque chose. Ce que la Pwésident a
décrété que nous allons donner sur quelques années ne représente que 1 %
de la contribution annuelle demandée
aux pays "développés"…
La question est de savoir à quoi sert ce théâtre chinois des conférences
climatiques où un tas de clowns se gobergent à nos frais depuis des décennies…
Bon, cépatou. Je voulais aussi
causer du sinistre de l’Intérieur et de la famille Merah ; du
sous-sinistre des transports et des gags de boulevard à répétition avec les
portes qui claquent en aéroplanes, côté cour et côté jardin. Mais on ne sait
plus où donner de la tête et ça suffit pour aujourd’hui.
"un milliards de dollars qu’elle n’a pas. 776 000 €, donc"
RépondreSupprimerJ'suis pas trop sur de la conversion,en même temps c'est peut être tout ce qu'on arrivera à gratter
^^ J'suis pas à trois zéros près ! 776 millions. J'hésite à corriger... Bon, si quand-même... Merci
SupprimerEn gros, on va payer les sous-dev pour qu'ils arrêtent de polluer. Plus grotesque, c'est difficile. Et tous ces sous on va les gagner comment? En produisant donc en polluant.
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